Ils rendent hommage au maréchal Pétain: des plaintes sont déposées
L'hommage «au maréchal Pétain et à ses soldats» s'est tenu samedi à Verdun dans une église strictement réservée aux membres de l'association organisatrice, a indiqué le préfet de la Meuse. Une centaine de manifestants ont protesté devant le bâtiment religieux.
«Un tout petit nombre» de personnes, «une vingtaine au maximum», ont assisté à cet office en l'église Saint-Jean-Baptiste, a déclaré à l'AFP le préfet Xavier Delarue. Il a expliqué:
Le maire de la ville, Samuel Hazard, avait pris un arrêté interdisant cette messe par crainte de «trouble à l'ordre public», qui a été retoqué vendredi par le tribunal administratif de Nancy.
Le préfet a précisé s'être entretenu avant la cérémonie avec le prêtre célébrant la messe, afin de s'assurer que les règles découlant de la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat soient respectées, à savoir qu'aucune prise de parole ou de distribution de tracts de nature politique n'ait lieu.
A l'extérieur, un photographe de l'AFP a dénombré une vingtaine de policiers et gendarmes, tandis qu'une centaine de manifestants protestaient dans le calme, entonnant la Marseillaise.
«J'ai mis en place un dispositif visant à éviter les contacts» entre les manifestants et les personnes venues assister à la messe, a indiqué le préfet.
Mais à la sortie de l'office religieux, le président de l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP), Jacques Boncompain, a soutenu devant des journalistes que le chef du régime de Vichy, condamné à mort en 1945, avait été «le premier résistant de France».
Alors que des policiers surveillaient la conversation, une manifestante lui a lancé:
Alors qu'une personne le traitait de révisionniste, Jacques Boncompain, a également estimé que le procès de Philippe Pétain en 1945 «ne répondait pas aux critères d'équité».
Sous les huées, un militant d'extrême droite, Pierre-Nicolas Nups, ancien candidat aux législatives de 2024 en Meurthe-et-Moselle sous la bannière du Parti de la France, a inteprété Maréchal nous voilà, le chant à la gloire du chef du régime de Vichy.
Xavier Delarue a annoncé à l'AFP qu'il porterait plainte contre des propos «clairement révisionnistes» sur la base de l'article 40 du code pénal, qui oblige tout fonctionnaire ayant connaissance d'un crime ou d'un délit à saisir le procureur de la République.
Le préfet a dit envisager également une plainte contre «deux individus» liés au Parti de la France «qui n'ont pas cessé de harceler les forces de l'ordre».
Une contre-manifestation
Plusieurs élus étaient présents à la manifestation avec leur écharpe tricolore.
Samuel Hazard (divers gauche) a déclaré à la presse:
Mariette Descamps, une paroissienne, portant une pancarte où l'on pouvait lire «Catho pas facho», a déclaré:
«Je suis désolée de ce qui se passe aujourd'hui», a-t-elle ajouté. L'office à l'origine de la polémique était organisé par l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP).
Cette association avait été autorisée par l'archevêque-évêque de Metz, administrateur apostolique de Verdun, à célébrer la messe pour le repos de l'âme du maréchal Pétain et des victimes de toutes les guerres.
Philippe Pétain, héros de la Première Guerre mondiale puis chef du régime de Vichy qui collabora avec l'Allemagne nazie, a été frappé d'indignité nationale en 1945. (ats/afp)
