Dans l'univers bouillonnant de la mobilité électrique, Toyota fait son entrée avec la retenue qui caractérise la marque nippone. Le bZ4X, premier SUV 100% électrique du constructeur, ne débarque pas en terrain conquis, mais apporte avec lui l'héritage d'un savoir-faire éprouvé. Une entrée en matière qui témoigne d'une approche singulière de l'électrification.
Le bZ4X surprend d'emblée par ses lignes affirmées, presque provocantes. Sa face avant, théâtrale avec ses optiques effilées et sa calandre minimaliste, tranche résolument avec le reste de la gamme et inaugure une tendance stylistique répliquée ensuite sur les nouvelles Prius et C-HR notamment. Les flancs sculptés avec précision et la poupe, rythmée par une signature lumineuse traversante, affirment une personnalité mature qui transcende les codes habituels du constructeur.
L'exercice de style réussit le subtil équilibre entre modernité assumée et élégance intemporelle, même si certains traits pourraient dérouter les fidèles de la marque, comme les ailes et leur contour en plastique brut.
Sous cette robe travaillée se cache une mécanique qui privilégie l'efficience à la démonstration de force. L'offre s'articule autour de deux déclinaisons: une version propulsion de 204 chevaux et une variante à transmission intégrale culminant à 218 chevaux.
La batterie de 71,4 kWh promet sur le papier 450 kilomètres d'autonomie, un chiffre qu'il faudra tempérer dans l'usage quotidien où 350 à 380 kilomètres semblent plus réalistes. La recharge rapide, limitée à 150 kW, permet de récupérer 80% d'autonomie en une trentaine de minutes - une performance honorable, mais qui ne bouleverse pas les standards du segment.
L'habitacle cultive une atmosphère épurée où la technologie se fait discrète, mais omniprésente. L'écran central de 12,3 pouces, tel un tableau de bord flottant, centralise les commandes avec une ergonomie étudiée, même si la réactivité du système méritait plus de vivacité.
Les matériaux, assemblés avec la rigueur caractéristique de Toyota, créent une ambiance sereine où chaque élément trouve sa place naturellement. L'espace généreux aux places arrière et le volume de coffre de 452 litres confirment la vocation familiale de ce SUV.
C'est sur la route que le bZ4X révèle sa vraie nature. La suspension, calibrée avec une précision d'orfèvre, filtre les imperfections de la chaussée avec un talent rare. Le silence de fonctionnement confine à l'irréel, créant une bulle de sérénité propice aux longs trajets.
Si les performances pures - 7,5 secondes pour le 0 à 100 km/h - n'impressionnent pas les amateurs de sensations fortes, c'est bien la douceur de conduite qui prime ici. Le châssis, stable et précis, inspire confiance sans jamais verser dans l'exubérance sportive.
Toyota transpose dans l'ère électrique les valeurs qui ont fait son succès: fiabilité, qualité de fabrication et longévité. La garantie batterie de 8 ans ou 160 000 kilomètres en témoigne. Avec un ticket d'entrée fixé à 41 900.- francs, le bZ4X se positionne de manière intelligente dans son segment où la concurrence fait rage, pas si loin du premium dans ses prestations. Un positionnement ambitieux qui se justifie par un niveau d'équipement généreux et une finition soignée.
Le Toyota bZ4X incarne une vision sereine de la mobilité électrique. Sans révolutionner les codes du segment, il apporte cette touche de sagesse qui manquait peut-être au marché. Une approche qui séduira ceux qui cherchent dans l'électrique non pas une révolution, mais une évolution naturelle de leur mobilité. Dans un segment où l'originalité confine parfois à l'exubérance, le bZ4X cultive l'art de la mesure - une qualité qui, à l'usage, pourrait bien se révéler son meilleur atout.