Les eaux turquoises de la Crète, une princesse éplorée par la perte de son beau-frère et une enquête sur une mort suspecte. A priori, Killer Heat avait de quoi accompagner dignement le gratin de pâtes et le verre de rouge d’un jeudi soir.
D'autant que l'amuse-bouche était prometteur. Un Richard Madden (Robb Stark dans Game of Thrones) tout en muscles, sueur et veines gonflées, rôti à point sous le soleil de Grèce et en pleine ascension d'une falaise escarpée.
Ne vous réjouissez pas trop vite. Deux minutes après le lancement, le bellâtre chute, s’écrase. Et meurt. (On ne tardera pas à envier son triste destin, en assistant à la suite des évènements.)
Voilà pour le point de départ de Killer Heat, qui suit les traces de Nick Bali (Joseph Gordon-Levitt), un détective privé américain rongé par l'alcool et les regrets, exilé en Grèce pour fuir son passé et son ex-femme. C'est Penelope (Shailene Woodley), la belle-soeur du grimpeur décédé et épouse de son frère jumeau, Leo Vardakis (toujours incarné par Richard Madden), qui engage l'Américain au look douteux pour pousser les investigations. Vous suivez toujours?
Pour rajouter à ces difficultés, l'île du meurtre est pourrie jusqu'au corail, gangrénée par la corruption et sous l'étroit contrôle de la riche famille Vardakis. Un pitch assurément vendeur, puisque le film s'est hissé en tête des audiences sur Prime Video dans pas moins de 83 pays, depuis sa sortie le 26 septembre.
Les décors et le casting ne parviendront cependant pas à nous faire oublier des dialogues creux, un scénario laborieux, dénué d'intérêt et bourré de clichés. C'est banal, c'est mou, ça manque de sel, de chien et d'humour et d'esprit. Bref, de tout.
Shailene Woodley, tout juste convaincante quand elle pleure à chaudes larmes, nous donne envie de nous jeter par dessus-bord. Richard Madden, sexy mais plat, a l’air figé dans son rôle de Ken méchant à gros biceps et deux neurones. Joseph Gordon-Levitt, lui, s'avère parfaitement insipide dans celui d'enquêteur à deux balles, désabusé par la vie.
Un avis partagé par les critiques, étant donné que Killer Heat écope d'un score désastreux de 19% sur le site spécialisé Rotten Tomatoes. C'est à peine moins pire du côté des internautes, avec une moyenne de 30%. Si un téléspectateur ose lâcher «qu'il s'agit de l'un des pires films qu'il ait jamais vus», nous n'irons pas aussi loin. Killer Heat aurait au moins pu avoir l'obligeance de nous laisser un goût amer de café grec. Ce sera plutôt celui d'une eau déconseillée à la consommation.
Kille Heat, un film de Philippe Lacôte à voir (ou pas) sur Amazon Prime, depuis le 26 septembre 2024.