Euh, quoi...? D'accord, j'ai fait un raccourci: l'air à haute altitude assèche les sinus, et il en va de même pour la nourriture. C'est pour ça que les barquettes de ragoût, purée et haricots dans les avions baignent toujours dans une quantité de sauce impressionnante. Ça rendra pas le poulet meilleur, mais ça évite qu'il ne devienne aussi sec que vos sinus.
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— SNEAK | Vic (@_OnlyVic_) July 31, 2022
En fait, si vous mangiez votre repas au sol, les goûts seraient plus intenses (mais personne n'a envie de faire ça, on est d'accord). C'est scientifique: en vol, notre capacité à sentir le sucré diminue de 15 à 20% et le salé de 20 à 30%. Certaines compagnies tentent de contourner le problème en salant et en sucrant à outrance, une solution qui met les diététiciens en PLS.
Le 14 février 1992, ce n'est pas Cupidon qui a frappé le vol 386 d'Aerolineas Argentinas, mais bien une épidémie de choléra après que des crevettes contaminées ont été servies à bord. Cinq passagers ont montré des signes de la maladie dès l'atterrissage à Los Angeles. Puis, en à peine quelques jours, ils étaient 76. L'un des passagers en est même carrément mort. La bonne nouvelle, c'est qu'il n'y a que les gens en classe éco qui ont été touchés. Les riches assis en première classe ont mangé un autre menu. Salauds de capitalistes.
Oh là là, j'en vois déjà crier à l'injustice, genre «le pilote il a droit à une blanquette aux morilles alors que le co-pilote doit se farcir une tomate avec trois bouts de poulet...». Calmez-vous, c'est pour des raisons de sécurité: si l'un meurt d'une intoxication, l'autre pourra faire atterrir l'avion. Et qui dit que ce n'est pas ce fourbe de co-pilote qui s'est chopé la blanquette pendant que le pilote faisait son speech incompréhensible?
Vous aussi, vous vous ruez sur le jus de tomate sur les vols long courrier, alors qu'au sol, c'est terreux, bizarre, pas bon? Là encore, c'est normal. Selon une étude de la compagnie Lufthansa, la pression atmosphérique donne aux passagers des envies d'acidité et de salinité, un rôle que remplit très bien le jus de tomate... en vol.
Il y a d'autres aliments qui ne sont pas les bienvenus à bord, comme les haricots rouges, les flageolets... Merci à ceux qui ont deviné pourquoi. Les autres, sachez que j'avais pas envie de l'écrire. Ok, voilà, ça fait péter, merci hein, vous n'êtes pas des flèches. De nombreuses compagnies, soucieuses de ne pas voir ses passagers et son équipage souffrir dans une affreuse odeur de prout, bannissent ces aliments.
En 1987, American Airlines a économisé 40'000 dollars par an. Comment? Juste en supprimant les olives de ses plats. Idem avec ses salades de fruits: une fraise en moins a permis à la compagnie d'économiser 210'000 dollars par an. Delta, elle, a allégé ses steaks d'un gramme, pour une économie de 250'000 dollars annuels.