Le 19 mars 2025, Blanche-Neige et les Sept Nains feront leur retour au cinéma, en chair, en os et en pixels, 88 ans après la version animée de David Hand. Bien que l'univers visuel semble respecté, cette nouvelle adaptation essuie les critiques d'une partie des internautes à chaque fois qu'elle se montre.
La raison? Blanche-Neige n’est, selon certains, «pas assez blanche», des libertés narratives ont visiblement été prises pour moderniser le récit, et la qualité des effets spéciaux utilisés pour représenter les sept nains agace un grand nombre de spectateurs.
Depuis une quinzaine d’années, Disney a adopté une politique de remise au goût du jour de ses classiques d'animation en les adaptant en prises de vue réelles. Bien que ces choix connaissent un certain succès au box-office, ils suscitent également des réactions de colère chez une frange conservatrice du public. Au casting de Blanche-Neige, l’actrice Rachel Zegler, révélée dans West Side Story (2021) de Steven Spielberg, est d’origine colombienne. Ce choix a scandalisé certains, qui estiment que, de par son nom, le personnage devrait incarner une blancheur immaculée. Cependant, dans le conte des frères Grimm de 1812, Blanche-Neige ne doit pas son nom à sa pâleur, mais à l’épisode où, enfant, elle survit à une tempête de neige.
Dans cette adaptation de Marc Webb ((500) jours ensemble), Blanche-Neige ne semble pas non plus être la jeune fille naïve qu'elle était en 1937. Elle a bien l'intention de libérer son royaume des griffes de sa belle-mère, obsédée par la beauté éternelle. La méchante reine est d’ailleurs incarnée par l’actrice israélienne Gal Gadot, connue pour son rôle de Wonder Woman, et certains internautes «la jugent plus belle» que l'actrice principale. Visiblement, certains n'ont pas saisi que la beauté évoquée dans Blanche-Neige est celle du cœur.
Les sept nains que l'on aperçoit dans la bande-annonce sont entièrement générés par ordinateur, avec un physique proche de l'imagerie des gnomes. Disney a choisi de ne pas confier les rôles à de véritables acteurs nains afin d'«éviter de renforcer les stéréotypes du film d'animation original», tout en expliquant s'être entretenu avec des personnes atteintes de nanisme pour justifier ce choix.
Un parti-pris qui fait polémique chez certains fans estimant que cela invisibilise les comédiens de petite taille qui auraient pu travailler grâce au film. Le titre du long-métrage ne mentionne d’ailleurs plus les sept nains et a été raccourci au simple Blanche-Neige. Quant au baiser non consenti du prince charmant, il serait surprenant de le voir tel qu'il était dans le film de 1937. Dans la bande-annonce, le prince, nommé Jonathan, semble même recevoir l’aide de Blanche-Neige pour lutter contre le régime despotique de la reine.
Écrit par les frères Grimm en 1812, le conte Blanche-Neige et les sept nains a fait l'objet de nombreuses adaptations, à commencer par le mythique premier film d'animation de Disney en 1937. On a d'ailleurs pu voir Lily Collins (Emily in Paris) se glisser dans la robe de Blanche-Neige face à une Julia Roberts en méchante reine, dans Blanche-Neige en 2012. La même année, c'était également Kirsten Stewart et Chris Hemsworth qui faisaient face à la diabolique Charlize Theron dans Blanche-Neige et le Chasseur, une version musclée et gothique du conte. Sans doute qu'à cette époque, le wokisme n'était pas encore au centre de tous les débats.