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Wes Anderson débarque sur Netflix avec 4 courts-métrages

The Wonderful Story of Henry Sugar. Benedict Cumberbatch as Henry Sugar in The Wonderful Story of Henry Sugar. Cr. Netflix ©2023
Benedict Cumberbatch incarne Henry Sugar dans le premier court-métrage de la collection Roald Dahl par Wes anderson.Image: Netflix

Wes Anderson débarque sur Netflix avec 4 courts-métrages

Netflix s'est octroyé les services du réalisateur Wes Anderson et lui a permis de sortir quatre courts-métrages adaptés des œuvres de Roald Dahl.
30.09.2023, 11:5830.09.2023, 20:28
Sainath Bovay
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Une anthologie en quatre volets adaptés des œuvres de Roald Dahl par Wes Anderson, pour de nombreux cinéphiles, cela sonne comme une douce mélodie. Ce réalisateur atypique n'est pas à sa première adaptation littéraire, puisque du même auteur, il adaptait en 2009 Fantastic Mr. Fox. Ce film d'animation était tiré de la nouvelle Fantastique Maître Renard auquel George Clooney, Meryl Streep et Bill Murray ont prêté leurs voix.

Le réalisateur américain n'a visiblement pas chômé cette année puisqu'en juin dernier sortait le très bon Astéroïd City, qui dressait le portrait de l'Amérique des années 1950 au travers d'une pièce de théâtre.

Au-delà de l'affection que porte le cinéaste à Roald Dahl, la personne de Wes Anderson était toute trouvée pour le géant du streaming puisque Netlix a acquis l'ensemble de la Roald Dahl Story Company pour la modique somme de 689 millions de dollars dans le but évident de porter plusieurs titres de l'auteur à leur catalogue.

En avant les histoires

Comme cité plus haut, les écrits de Roald Dahl inspirent Wes Anderson au point que son désir d'adapter le recueil de nouvelles The Wonderful Story of Henry Sugar and Six More date d'une vingtaine d'années.

Un souhait qui se réalise enfin pour le réalisateur dandy, le format du streaming permettant des folies que le cinéma interdit. Ainsi, un premier court-métrage est apparu sur la plateforme ce mercredi 27 septembre, avant que les suivants prennent le relais à raison d'un film par jour. Un format anthologique par chapitre que le réalisateur avait déjà emprunté dans un précédent métrage en 2021: The French Dispatch. Un film à sketchs qui se voulait être un hommage à la presse écrite et qui plaçait ses intrigues au cœur d'un magazine de grand-reportage, chaque chapitre se regardant comme on lirait un article.

Ce cycle de films adaptés de l'univers du célèbre écrivain comprend donc quatre films, mis en ligne sur le service de streaming entre le 27 et le 30 septembre. Le premier d'entre eux s'intitule La Merveilleuse histoire de Henry Sugar, s'ensuit Le Cygne, Le Preneur de rats et Poison. A contrario de ses oeuvres plus enfantines, ces récits ont pour point commun d'être extraits de la veine la plus noire de Roald Dahl.

La merveilleuse histoire de Henry Sugar…

La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar raconte comment un nanti amateur de jeux d'argent interprété par Benedict Cumberbatch tombe un jour sur un vieux rapport au sujet d'Imhrat Kahn, un homme «qui a la capacité de voir sans ses yeux». Intrigué, Henry Sugar en entame la lecture et découvre l’histoire extraordinaire de cet artiste indien capable de voir les yeux fermés. Il va suivre ses enseignements à la lettre pour parvenir, lui aussi, à voir sans faire usage de ses globes oculaires.

La bande-annonce👇

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…et autres histoires

Ce premier court-métrage de 39 minutes s'accompagne donc de trois autres adaptations. Des courts qui emboîtent avec brio le premier film qu'est La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar malgré leur brève durée de 17 minutes chacun.

Le Cygne raconte une histoire macabre de harcèlement. Le narrateur présente sans détour comment deux jeunes se sont attaqué à lui durant son enfance. Le troisième court-métrage, Le Preneur de rats, conte l'histoire d'un tueur de rats qui se présente dans un village pittoresque avec l'intention d'y tuer les rongeurs. Une histoire surréaliste au même titre que la précédente, un peu sombre, mais qui s'accompagne de beaucoup d'humour noir.

Rupert Friend est le narrateur des 17 minutes qui composent Le Cygne, l'histoire d'un jeune garçon vicitme de la brutalité de deux de ses camarades.
Rupert Friend est le narrateur des 17 minutes qui composent Le Cygne, l'histoire d'un jeune garçon victime de la brutalité de deux de ses camarades.Image: Netflix

La dernière histoire de cycle «Roald Dahl par Wes Anderson», intitulé Poison, se déroule en Inde lors de l'époque coloniale. Un homme nommé Harry Pope se réveille avec un serpent extrêmement venimeux endormi sur son ventre et n'a pas d'autre choix que de faire appel à son médecin indien nommé Ganderbai pour lui venir en aide. Cette nouvelle, qui se veut une réflexion sur le racisme, est une des histoires célèbres de Dahl et fut même adaptée par Alfred Hitchcock en 1958 dans sa série d'anthologies Alfred Hitchcock présente.

Pour donner cœur à ces histoires, il y a une troupe d'acteurs qu'on retrouve dans plusieurs d'entre elles. Pour ne citer qu'eux, on trouve Ralph Fiennes, Benedict Cumberbatch, Ben Kingsley ou encore Dev Patel réciter leur texte avec un débit aussi impressionnant que théâtral, didascalies comprises. Tout ce casting détonnant s’approprie le texte de Dahl avec une élégance et un rythme maîtrisés qui laissent pantois.

Un mélange qui fait des étincelles

La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar et ses déclinaisons sont autant des adaptations cinématographiques que des pièces de théâtre qui auraient été filmées en 16mm dans les décors rétro et acidulés chers au cinéaste.

La narration est en partie dictée par l'auteur lui-même, Roal Dahl étant incarné par Ralph Fiennes qui prête ses traits à l’écrivain lors de chaque introduction et conclusion. L'acteur, plongé dans un décor censé représenter son cottage dans la campagne anglaise, rajoute ainsi une véritable dimension littéraire à l'ensemble.

L'animation en stop motion est une technique qui fait partie intégrante du cinéma de Wes Anderson.
L'animation en stop motion est une technique qui fait partie intégrante du cinéma de Wes Anderson.Image: Netflix

Dans ces courts-métrages, l'amour que porte Wes Anderson à l’artisanat et à la mécanique atteint ici sa visibilité la plus haute. Tous les artifices se devinent, les murs glissent hors de l'écran pour laisser place à d'autres décors, certains effets spéciaux s'effectuent par des trompe-l'œil évidents, les techniciens sont parfois visibles et les mêmes acteurs interprètent divers personnages. Sur son fauteuil, le spectateur se trouve au croisement d'une représentation scénique et d'un hommage au cinéma de George Méliès. De plus, par l'omniprésence de la narration, l'ensemble a des allures d'expériences radiophoniques qui pourraient être regardées les yeux fermés.

Ça aussi, ça se regarde les yeux fermés:

Ce procédé théâtral et méta, Wes Anderson l'avait légèrement exploré dans son précédent Asteroid City, mais sa capacité à mêler théâtre, cinéma et lecture au nom de l’art de raconter des histoires va ici encore plus loin. Les pièces se déroulent sans aucun temps mort au point que, par moment, il soit possible de perdre le fil. En effet, l’inventivité visuelle couplée à une narration hyperactive peut parfois être assommante. Des désagréments qui n'en sont jamais vraiment grâce aux formats courts de chaque histoire.

Si la forme émerveille, le fond n’est pas en reste. Le mélange «Anderson/Dahl» fait des étincelles et s'imprègne à merveille de la folie douce des deux auteurs où l'absurde peut côtoyer le macabre et la douceur.

Avec ses quatre petits films à voir actuellement sur la plateforme, Netflix se réconcilie avec la cinéphilie. Si on peut regretter l'absence d'actrices en raison de la volonté de tenir au plus près du texte de Roald Dhal, et ce débit continu de répliques qui peut donner légèrement le tournis, cette collection de courts-métrages est à déguster comme des mignardises.

L'ensemble des courts-métrages de Wes Anderson, «La Merveilleuse histoire de Henry Sugar», «Le Cygne», «Le Preneur de rats» et «Poison» sont disponibles sur Netflix depuis le 30 septembre.

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