Dans le nouveau documentaire Child Star disponible sur Hulu, la chanteuse Demi Lovato connue pour ses problèmes de drogues étant jeune, s'entretient avec d'autres stars hollywoodiennes qui ont grandi sous les projecteurs et qui, comme elles, ont touché le fond dès leur plus jeune âge. Drew Barrymore, Christina Ricci, Raven-Symoné, Alyson Stoner, Kenan Thompson et JoJo Siwa racontent tous à quel point le star system les a affectés.
Ce documentaire sorti le 17 septembre porte un regard sur l'industrie du divertissement pour les enfants. Depuis la sortie de Quiet on Set : The Dark Side of Kids TV, ce milieu censé être bon enfant, a été fortement critiqué. Beaucoup ont estimé qu'il fallait une meilleure protection des enfants à Hollywood.
Child Star donne à son tour un aperçu inquiétant d'un milieu controversé. Surexploitation, burnouts, troubles du comportement alimentaire, consommation précoce de drogues et d'alcool... personne ne mâche ses mots face à la caméra.
A 44 ans aujourd'hui, Christina Ricci a fait partie de ces enfants stars. Elle décrit son enfance comme «très chaotique» et se souvient: «mon père était un leader de secte raté avec un trouble narcissique. Il était violent. On n'était jamais tranquilles à la maison».
Le travail sur le plateau constituait pour elle un moyen de s'évader. «Je savais qu'il ne se passerait rien de complètement fou. Personne ne se mettrait vraiment en colère et ne ferait semblant d'envoyer la voiture dans un mur», se souvient l'actrice. «Pour moi, c'était un refuge de sécurité émotionnelle».
Mais elle a cherché à s'extirper de ce refuge au fur et à mesure de sa carrière. Elle se rappelle s'être alors «immédiatement» tournée vers la drogue et l'alcool.
«Lorsque vous aviez l'impression de n'avoir absolument aucune maîtrise de votre vie, [l'alcool] était l'une des rares choses sur lesquelles vous aviez effectivement un contrôle», a déclaré Christina Ricci.
«J'ai commencé à travailler quand j'avais onze mois. C'était pour un spot publicitaire et je n'ai jamais cessé depuis», raconte Drew Barrymore, 49 ans. À l'âge de 13 ans, elle a été placée par sa mère dans un centre de rééducation.
L'actrice, qui a déjà parlé ouvertement de ses problèmes de drogue et d'alcool par le passé, explique dans le reportage qu'elle s'est défoncée avec une amie de sa mère alors qu'elle n'avait que dix ans. «Je pensais qu'elle était cool, qu'elle nous donnait de l'herbe à moi et à son fils».
Les histoires des deux quadragénaires se retrouvent tout au long du documentaire. La plupart des enfants stars interviewés déclarent avoir été en contact avec des substances illégales à un moment ou à un autre. La réalisatrice du documentaire, Demi Lovato, aborde elle aussi ouvertement la question. En 2018, elle a subi des dommages cérébraux suite à une overdose.
Drew Barrymore évoque tout aussi ouvertement son combat contre la toxicomanie, qui a commencé alors qu'elle était encore trop jeune pour consentir de manière lucide à tout ce qu'on lui donnait. Elle se considère comme un «exemple dissuasif» et reconnaît être devenue alcoolique à l'âge de 13 ans seulement.
Le documentaire se referme toutefois sur une note positive. Demi Lovato échange non seulement avec des personnes qui, comme elle, ont souffert dans leurs jeunes années, mais aussi avec des enfants qui aspirent à une carrière à Hollywood. Ils sont membres du programme Looking-Ahead, qui milite pour une meilleure protection juridique des enfants acteurs.
«Bien sûr, vous voulez tourner dans un grand film, une émission de télévision ou un spot publicitaire», dit Demi Lovato aux enfants. «Mais ce qui compte vraiment, c'est votre santé et les autres choses de votre vie, comme la famille et les amis».
Ce documentaire est diffusé aux États-Unis sur la plateforme Hulu. La sortie en Suisse n'est pas encore confirmée. Le cas échéant, cela devrait se passer sur Disney Plus.
(Traduit de l'allemand par Valentine Zenker)