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On a discuté avec Kristen Stewart de son thriller queer

Interview avec Kristen Stewart.
Kristen Stewart (à gauche) joue une gérante de salle de sport et tombe amoureuse de Jackie (Katy O'Brian), une bodybuildeuse.source: Ascot Elite
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«Quand on aime, on est comme drogué»: on a discuté avec Kristen Stewart

L'actrice et réalisatrice américaine Kristen Stewart ne se laisse pas dicter sa carrière. Elle fait ce qu'elle veut - et elle est sacrément bonne dans son domaine. Elle est à l'affiche du thriller queer aussi sanglant que romantique Love Lies Bleeding, et elle nous en parle à coeur ouvert. Interview en toute intimité.
25.04.2024, 18:47
Pamela Jahn / ch media
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Il existe en anglais le joli terme «no-nonsense». Le vocable semble être fait pour Kristen Stewart. Il désigne une sorte d'objectivité agréable, telle qu'on la connaît chez l'ancienne actrice de Twilight. Stewart est ouverte, parle librement, assume ses convictions comme ses rôles. C'est une star hollywoodienne sans prétention, sans fioritures, mais avec du caractère et un charme délicieusement «pince-sans-rire».

Lou, la jeune femme que Kristen Stewart interprète actuellement dans Love Lies Bleeding, le thriller romantique réalisé par la Britannique Rose Glass, est tout le contraire. Elle travaille comme manager dans un centre de fitness, n'est jamais sortie de la province d'une petite ville délabrée du Nouveau-Mexique. Son père (Ed Harris) est en quelque sorte le parrain de la ville. Il possède tous les magasins qui rapportent de l'argent, légalement ou illégalement.

Autrefois, le senior impliquait également ses deux filles dans diverses affaires louches. Mais plus Lou a grandi, plus elle s'est isolée de lui et du monde qui l'entoure. Elle est d'autant plus excitée lorsqu'elle fait la connaissance de Jackie (Katy O'Brian), une globe-trotteuse qui, en route pour une compétition de bodybuilding à Las Vegas, s'arrête en ville par manque d'argent.

Dès la première nuit, elles deviennent amoureuses. D'ailleurs, leur passion sans attache l'une pour l'autre est la force motrice de ce thriller de vengeance néo-noir aussi sanglant que divertissant.

watson: Kristen, qui est exactement cette Lou que vous incarnez dans le film?
Kristen Stewart
: C'est une jeune femme qui traîne beaucoup de poids. Elle est traumatisée et parle peu. Son isolement et sa solitude l'ont rendue incapable de bouger au fil des ans. Et au moment où Jackie entre dans sa vie - cette femme impressionnante, audacieuse, incroyablement sûre d'elle, qui occupe toute la pièce -, Lou devient encore plus insignifiante. Elle essaie de se faire la plus petite possible pour que personne ne la voie. Elle cesse presque d'exister.

Comment vous êtes-vous rapprochée de ce rôle?
Kristen Stewart: J'ai passé plus de temps seule. Au début, c'était inhabituel pour moi.

«Lou est une personne assez réservée, contrairement à moi. Je suis plutôt un labrador. Au contraire, elle est plutôt un chat»

En outre, elle traîne constamment avec elle son lourd passé marqué par la violence, même si elle ne peut pas s'exprimer. Une bonne astuce a été d'avoir tout le temps une balle de tennis dans ma poche, que j'ai lancée à plusieurs reprises contre le mur comme Jack dans The Shining. Pour le reste, il s'agissait plutôt de créer son look.

On a discuté avec Kristen Stewart de son thriller queer et sanglant
Kristen Stewart s'est d'abord fait connaître en tant que star de la saga Twilight.source: Keystone.

Qu'est-ce qui était important pour vous?
Kristen Stewart: Il aurait été très facile de mettre Lou en jean et t-shirt, et de dire:

«OK, cool, voilà une queer girl typique dans les années 80. Mais nous avons vraiment accordé une grande importance à son apparence»

Lou vit dans un endroit où il n'est pas évident de découvrir des groupes comme Psychic TV et Throbbing Gristle, ni de cultiver des goûts musicaux qui sont plutôt obscurs. Si on a l'impression qu'elle porte toujours les mêmes vêtements dans le film, c'est parce qu'elle a cherché pendant une éternité le t-shirt parfait. C'est d'ailleurs par là qu'elle se définit. Il faut beaucoup de temps pour se sentir à l'aise avec le fait d'être queer, chaque petit détail compte.

Vous semblez très sûre de vous. Est-ce justement le contraste avec un personnage comme Lou qui vous a attirée?
Kristen Stewart: C'est davantage la dynamique inhabituelle entre ces deux femmes qui m'a plu, le rapport de force tordu auquel on ne s'attend pas au premier abord. Mais surtout, j'ai trouvé passionnant de ne pas devoir correspondre à une quelconque idée fade et ridicule de ce que l'on devrait être en tant que femme, forte ou faible.

Quelle est pour vous la véritable force?
Kristen Stewart: Dans le fait de se montrer en public tel que l'on est. En étant capable de faire de l'art qui soit honnête et non marginalisé. Je pense que la force féminine ne doit pas nécessairement refléter une sorte de force morale, éthique ou littérale. Chaque personne a une idée subjective de ce qu'elle veut, de ce qui la rend heureuse.

«Il s'agit simplement de rester fidèle à soi-même plutôt que de faire confiance à des personnes qui prétendent "donner du pouvoir aux femmes" pour, au final, simplement en tirer profit»

Vous êtes devenue une star en 2008 grâce à votre rôle de Bella Swan dans la saga Twilight. Quel plaisir éprouvez-vous aujourd'hui à jouer avec votre ancienne image et à la détourner?
Kristen Stewart: Mon image antérieure? Je ne me suis pas encore vraiment penchée sur la question. Je pense que j'en suis encore bien trop proche pour pouvoir en juger objectivement. La manière dont je suis perçue à l'extérieur peut changer. Mais de mon point de vue, j'ai toujours été et je reste moi-même. Je n'ai rien fait pour me séparer de moi-même ou d'une quelconque image. Nous vieillissons tous et nous changeons - pour le meilleur ou pour le pire.

Kristen Stewart le 13 mars 2024 à New York.
«J'ai passé plus de temps seule. Au début, c'était inhabituel pour moi»: Kristen se confie.source: GC Images

Cela vous agace-t-il de commettre une erreur dans le choix des rôles?
Kristen Stewart: Non, ça ne me dérange pas de faire un mauvais film de temps en temps. Il s'agit toujours d'essayer quelque chose de nouveau. Pour moi, ce sont des expériences personnelles qui nous font avancer.

«C'est la cerise sur le gâteau quand on regarde le résultat à la fin et qu'on dit: "c'est devenu un super film"»

Vous avez vous-même déjà réalisé quelques clips et courts métrages. Comment vous décririez-vous en tant que réalisatrice?
Kristen Stewart: Pour moi, il n'y a pas de grande différence entre le travail d'acteur et celui de réalisateur. Quand je regarde des films dans lesquels je joue, je sens chaque goutte de sueur qui se cache derrière. Je sais exactement quelle était la situation sur le plateau, où se trouvait la caméra. Quand tout se passe bien, le réalisateur ou la réalisatrice avec qui on travaille est comme un partenaire de scène, on partage toujours quelque chose ensemble devant et derrière la caméra.

A quel point êtes-vous une «nerd» du genre dans votre vie privée?
Kristen Stewart: J'adore les films de genre, surtout quand ils sont mal faits.

«J'adore le cinéma pop-corn ridicule»

En même temps, c'est incroyablement amusant d'utiliser les films de genre comme vecteurs de thèmes et de réflexions importants.

Des thèmes...comme l'amour?
Quand on est amoureux, on a souvent l'impression d'être drogué.

«C'est comme une hallucination. On ne sait pas si tout cela est le fruit de notre imagination ou si l'ivresse va durer longtemps»

Il y a des sentiments qui sont si intenses et si sauvages qu'ils ne peuvent pas être expliqués rationnellement, qui ne vivent que dans nos rêves. Et les films de genre sont parfois plus à même de toucher ces rêves.

Il y a aussi beaucoup de satire dans Love Lies Bleeding...
Kristen Stewart: C'est drôle que vous parliez de ça, parce qu'au début, j'ai pris le scénario très au sérieux. Rose a dû me débarrasser de la subtilité à laquelle je suis habituée. Et ce n'est qu'à la moitié du film que je me suis rendu compte qu'elle avait fait quelque chose d'assez délirant et de vraiment extrême. C'est comme si on riait à un enterrement.

En parlant d'extrême, votre collègue Katy O'Brian subit une transformation physique extraordinaire dans le film en tant que bodybuildeuse. Comment voyez-vous ce type de défi physique que le métier vous impose?
Kristen Stewart: Le métier d'acteur est toujours très physique, et j'aime repousser mes limites en la matière. On se sent changé après une telle expérience. Certes, je n'ai encore jamais subi une transformation physique aussi radicale pour un rôle, mais je serais tout à fait prête à le faire. (aargauerzeitung.ch)

(Traduit et adapté par Chiara Lecca)

Love Lies Bleeding - Official Trailer 👇

Vidéo: youtube
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Video: watson
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