Ce jeudi 20 mars sort le très attendu jeu vidéo «Assassin’s Creed Shadows». Après quatre ans d'ouvrage, la nouvelle mouture du jeu le plus coûteux d'Ubisoft va dérouler un Japon médiéval à explorer. Outre des reports successifs, le jeu est surtout la cible de polémiques à la chaîne.
La plus grosse porte sur le héros, Yusuke, un samouraï noir au coeur du scénario, très connu et exploité dans la pop culture japonaise. L'existence du personnage a bien été prouvée - il a servi le général et daimyo Nobunaga Oda au XVIe siècle - mais son statut de samouraï reste cependant débattu par les historiens.
En conséquence, des critiques se sont élevées, d'abord aux Etats-Unis, puis au Japon, accusant Ubisoft d'un «manque d’exactitude historique et de respect culturel» de la part des développeurs du jeu. Une pétition a même tourné au Japon, et a recueilli quelque 100 000 signatures.
Ce débat spécifique a rapidement pris un tournant militant, et «s'inscrit dans une tendance plus large de rejet de la diversité et de l’inclusivité dans les œuvres culturelles», écrit 20 Minutes France.
Les critiques se sont tellement concentrées sur Yusuke que le fait que l'héroïne, Naoe, soit une femme shinobi est passé comme une lettre à la poste, malgré quelques accusations de «wokisme exacerbé».
Autre sujet de controverse pour Assassin's Creed, qui provient du Japon: le fait que dans le jeu, un personnage détruise un tambour traditionnel et un autel à l'aide d'un arc, explique le média Ouest-France. Le passage a fait réagir un député conservateur, Hiroyuki Kada, qui a appelé à «traiter la culture avec respect».
Des passages violents ont également été pointés du doigt. Des voix ont notamment déploré le fait que les joueurs puissent avoir la possibilité de détruire l’intérieur de sanctuaires. Hiroyuki Kada s'est également exprimé à ce sujet, craignant que l'agressivité permise dans la sphère digitale encourage des comportements similaires dans la vie réelle.
Ainsi, Ubisoft s'est vu sermonner par le CERO, le système de classification des jeux vidéo au Japon, et proposera une version modifiée de «Assassin's Creed Shadows», moins agressive. Gamekult parle de «censure graphique,» dans laquelle un coup de balai a été opéré sur certains dialogues, ou sur la représentation de têtes et de membres tranchés.
Pour rappel, la France a également essuyé sa petite polémique: les internautes n'ont pas goûté au doublage pour le moins grandiloquent d'un personnage du jeu réalisé par le Youtubeur Louis-San. Les moqueries ont pris une telle ampleur que sa voix a dû être retirée de la version francophone.
(jod)