Que s'est-il réellement passé le 6 novembre 2021, vers 22h20, au pied des collines cossues d'Hollywood? Cette question sera au cœur du procès d'un certain Rakim Mayers, mieux connu sous le blase d'A$AP Rocky, qui s'est ouvert cette semaine. Compagnon de Rihanna, avec qui il a eu deux enfants, Rza Athelston et Riot Rose, le rappeur est accusé d'agression avec une arme à feu semi-automatique et risque jusqu'à 24 ans de prison.
Il aurait pu éviter un marathon judiciaire très médiatisé, en échange d'une peine de prison de 180 jours de prison, de sept ans de sursis et de trois ans de probation. Seulement voilà, mardi, la star de 36 ans a décidé de laver son honneur et de plaider non coupable.
Un procès qui pourrait bien passionner les foules, puisqu'il sera filmé et que l'éventuelle présence de Rihanna dans la salle d'audience fait frissonner le juge Mark Arnold. Que le spectacle commence.
Mais revenons d'abord sur cette fameuse soirée du 6 novembre 2021. Dans cette histoire, la victime s'appelle Terell Ephron. Un ami d'enfance qui était lui aussi membre du collectif A$AP. Au fil des ans, le succès phénoménal de Rocky aurait fini par créer des tensions entre les deux compères. Terell, après avoir porté plainte contre son ancien pote, dira pourtant aux juges que la célébrité et la montagne d'argent du compagnon de Rihanna «n'avaient jamais été un problème» pour le collectif.
Pourtant, ce 6 novembre, vers 22h20, plusieurs coups de feu seront tirés devant l'hôtel W Hollywood, à Los Angeles, épilogue dramatique d'une longue querelle entre les deux hommes. Terell Ephron affirme que les balles ont «effleuré ses articulations» et qu'au moment des faits, il aurait utilisé un ami de Rakim Mayers comme bouclier. Une chose est sûre, cette scène a bien existé: les procureurs sont en possession d'une vidéo de surveillance, sur laquelle on aperçoit la star armée d'un flingue.
Mais de quelle arme parle-t-on? Pour l'avocat d'A$AP Rocky, Joe Tacopina, rien à voir avec un semi-automatique. Mardi, il a annoncé la présence de plusieurs témoins de la scène, qui «confirmeront notre version».
Cette semaine, la difficile sélection des jurés a commencé. A chaque fois qu'une personnalité de premier plan se retrouve sur le banc des accusés, les tribunaux marchent sur des oeufs. Pour le juge Mark Arnold, il s'agit de déployer un procès équitable, dans lequel Rakim Mayers sera traité «comme n'importe quel citoyen américain».
Plus facile à dire qu'à faire. Non seulement A$AP Rocky est une star, mais son amoureuse d'autant plus. Parmi les 12 premiers jurés initialement interrogés, «quatre ont déclaré savoir qui était Rocky et 10 ont déclaré savoir qui était Rihanna», a expliqué le juge. Autre souci, cette fois pour l'avocat d'A$AP: la mauvaise réputation du hip-hop dans les affaires judiciaires. Et Joe Tacopina s'y connait en mauvaise réputation, lui qui fut un temps l'avocat d'un certain... Donald Trump.
Alors que le procès de Rakim Mayers sera filmé dès les plaidoiries d'ouverture, la présence de Rihanna est évidemment sur toutes les bouches. Si le juge Arnold a déjà annoncé qu'elle sera «tout à fait la bienvenue», il aimerait pouvoir en être «informé à l'avance».
Le feuilleton de ce début d'année? Affaire à suivre. D'autant que le prévenu est censé être co-président du Met Gala, qui aura lieu le 5 mai prochain.