On entend souvent qu’avec les bébés, ça passe très vite. Trop vite même. Ça n’est pas vrai pour les trois premiers mois. Et ça, on ne s’en rend compte qu’après avoir extrait notre tête de cette période (même si parfois, il faut y aller à la ventouse).
Ces 91 premiers jours ne sont pas juste «durs» comme les gens aiment le dire.
Dire que j’en ai chié est un euphémisme. Dire que j’étais «fatiguée» est une insulte à mon état physique et mental. J’en suis même venue à me dire que mon bébé serait enfant unique et tant pis si j’avais prévu d’avoir une grande famille.
Puis après, je me suis souvenue que des teubés faisaient aussi des enfants (même des influenceurs stars de la télé-réalité) et qu’ils s’en sortaient très bien (du moins, d’après leur Instagram).
Néanmoins, j’aurais aimé qu’on me dise les choses plus frontalement. Par exemple, personne dans mon entourage n’a utilisé le mot «horrible» pour décrire cette période.
Pourtant, des moments horribles, j’en ai passé: quand je berçais bébé pendant deux heures pour que finalement, je le pose dans son berceau comme s’il s’agissait d’une bombe et que celle-ci explose et m’oblige à repartir pour une heure de piétinement avec le mal de dos et les tendinites en prime. Pleurs de décharge, on appelle ça… Parce que la journée des bébés est très stressante.
Mais le pire, c’est quand je me retrouvais dans les embouteillages avec bébé qui hurlait à la mort et que je ne pouvais strictement rien faire. Il hurlait tellement qu’il s’étouffait presque dans ses pleurs. Un crève-cœur.
Moi, prise au piège au milieu des voitures, crispée sur mon volant, les mains moites, regardant frénétiquement Waze comme si ça allait me faire avancer plus vite.
Pleurer était l’une de mes activités favorites pendant ces trois premiers mois: la chute d’hormones, le manque de sommeil et le stress de ne pas savoir quoi faire face à un petit être sous tension permanente m’ont mis dans des états seconds, un genre de transe, mais inversée. Un bad trip interminable.
Et puis un jour, les pleurs se sont arrêtés. Je parle de ceux de bébé (moi je pleure encore de temps en temps, mais je dois avouer que je suis une fragilos). Tout à coup, le nourrisson est devenu un vrai bébé et a commencé à regarder autour de lui sans hurler, et j’ai commencé à respirer à nouveau.
Et contre toute attente, après seulement 5 mois, j’ai évoqué l’idée d’avoir un second enfant. Deux mois plus tôt, je m’étais pourtant dit «plus jamais».
Par contre, je sais à quoi m’attendre pour le prochain. Je vais probablement m’adonner à mon activité favorite, pleurer, mais aussi me plaindre, allaiter sans grand plaisir… Bref, je vais probablement «serrer» comme disent les candidats de l’Ile de la Tentation.
Je finirai sur une citation de la Pat’Patrouille:
A méditer.