Drake s'attaque à sa propre maison de disque, Universal Music, et l'accuse d'avoir pris parti dans le clash qui l'oppose à son rival de toujours, Kendrick Lamar. Le rappeur canadien n'a pas porté plainte à proprement parler, il a lancé deux procédures qui servent à recueillir des preuves pour de potentielles actions en justice. Selon lui, Universal Music, de mèche avec Spotify, a gonflé les écoutes du rappeur californien et il l'accuse de diffamation.
En gros, avec cette «requête préalable à l'action», les avocats de Drake peuvent demander au tribunal d'ordonner à Universal et à Spotify de conserver tous les documents et informations pertinents, en prévision d'une future action en justice.
Par le biais de ces deux procédures contre Universal, Drake s'attaque en réalité à son rival, Kendrick Lamar. Avoir un ennemi dans le milieu du rap, c'est comme un doudou pour un enfant, ça fait partie du jeu. Même que c'est une source d'inspiration pour écrire certains morceaux. D'ailleurs, cette année, les deux artistes ont sorti chacun un album dans lequel on retrouve plusieurs chansons où ils s'attaquent mutuellement.
Mais la tension est montée d'un cran ces derniers mois avec la sortie de «Not like us» de Kendrick Lamar, un morceau dans lequel il accuse Drake d'avoir des relations sexuelles avec des jeunes filles mineures et va jusqu'à le traiter de «pédophile». C'est pas génial pour la réputation.
Le morceau est loin d'être passé inaperçu: 900 millions d'écoutes sur Spotify. Il est devenu l'un des plus écoutés du rappeur et il a reçu plusieurs nominations aux Grammy Awards 2025 dont celle de la meilleure chanson.
Mais Selon Drake, il y a eu triche. Dans des documents déposés à New York, sa société, Frozen Moments LLC, accuse Universal et Spotify de s'être livrés à un «stratagème» illégal impliquant des robots, des pots-de-vin et d'autres méthodes pour promouvoir la chanson de Kendrick Lamar. Bien que citée dans l'affaire, Spotify n'est pas visée par l'action (du moins, pas pour le moment). Selon la BBC, le géant du streaming est impliqué car il pourrait détenir des informations utiles à une action en justice.
Les avocats de Drake affirment également qu'Universal «a conspiré avec des parties actuellement inconnues et les a payées» pour accroître «artificiellement» la notoriété de Not Like Us.
Dans ces documents, il y aurait aussi un «dénonciateur» dans un podcast, qui a déclaré avoir été payé 2500 dollars pour mettre en place des logiciels qui diffuseraient la chanson en boucle, la transformant ainsi en «un succès fou».
Par morceaux interposés, les deux rappeurs expriment leur haine mutuelle depuis plusieurs années, eux qui ont pourtant collaboré à plusieurs reprises de par le passé. Kendrick Lamar, quand il ne traite pas Drake de «pédophile», il l'accuse d'être un faux rappeur engagé. Drake, de son côté, le nomme comme l'un des trois meilleurs rappeurs de sa génération, sauf qu'il lui donne la dernière place, un coup bas. Il y aura d'autres embrouilles, des moqueries, et ça grimpera même jusqu'aux proches.
Bref, une escalade qui finit donc devant les tribunaux et c'est assez rare dans une querelle de musiciens, comme le relève la BBC. Cette procédure pénale contre Universal est peut-être également le point de rupture entre Drake et sa maison de disques.