De Justice à Will Smith, en passant par David Guetta, Queens of the Stone Age, Simple Minds, Macklemore, Nemo ou encore Julien Doré, le programme de la 48e édition du Paléo a de quoi réjouir loin à la ronde. Comme chaque année, les billets s’arrachent en quelques heures et les déçus rongent leur frein, tout en élaborant des stratégies pour dégoter le précieux sésame.
Alors que le festival démarre ce mardi soir, la grande foire aux billets bat logiquement son plein. Par l’intermédiaire de la bourse officielle mise en place par Paléo, mais aussi en marge et notamment sur Facebook.
C’est d’ailleurs sur le réseau social de Mark Zuckerberg que Danièle (nom connu de la rédaction), domiciliée dans l’Arc lémanique, a été délestée de plusieurs centaines de francs sans jamais voir la couleur des tickets qu’elle croyait avoir achetés.
Un rapide tour sur le site tout bleu nous confirme que les victimes sont nombreuses. Cette année, la plupart des témoignages évoquent la création de faux comptes, des virements par l’intermédiaire de l’application Twint et un «problème technique» pour justifier l’absence d’envoi du billet.
C’est ainsi que Danièle s’est fait récemment dépouiller. Alors en vacances en Ecosse, cette Romande est tombée sur un message alléchant sur le groupe «T’es de Bourg-en-Lavaux si...», publié par une certaine Morgane Christiane Renée.
D’autant que la transaction devait se faire sur la bourse officielle du Paléo Festival. A un détail près: «Cette personne m’a demandé de lui twinter le montant, avant qu’elle ne dépose les deux billets sur le site». Danièle n’a-t-elle pas été alertée par cette transaction précoce, avant de pouvoir s’assurer que les sésames existent bel et bien? «Il faut bien que quelqu’un fasse le premier pas», nous raconte-t-elle au bout du fil, dépitée.
Une fois la transaction réalisée, son interlocutrice évoque un problème:
Ce que Danièle fera. Pourquoi? «Parce qu’on me demande souvent des billets à la dernière minute pour Paléo. J’aurais trouvé des personnes intéressées dans mon entourage en quelques minutes.» Hélas, après avoir transféré le reste du montant à payer pour les quatre billets supplémentaires, cette Romande ne recevra jamais le moindre sésame.
Ironie du sort, notre victime n’a jamais eu besoin de billet pour elle-même, ayant «un ami qui travaille au festival» et qui lui en a déjà vendu: «Je voulais faire plaisir à mes proches. Eh bien, ça m’apprendra». Ce n’est pas la première fois que Danièle perd de l’argent en amont de Paléo. En 2017, elle a voulu vendre ses «deux abonnements sur Viagogo», un site controversé dont la crédibilité est sujette à caution, et elle n’a jamais été payée.
Danièle n’est pas la seule à se faire avoir. Chaque année, de nombreux Suisses désireux de fouler la plaine de l’Asse par tous les moyens tombent sur des escrocs. Dans le même genre, un autre Romand a récemment payé dans le vide:
Du côté de Paléo, on a conscience que c’est «vraiment très frustrant», mais qu’ils ne peuvent «rien faire, une fois que l’arnaque a eu lieu». Bastien Bento, porte-parole du festival, rappelle qu’il «faut, dans la mesure du possible, éviter d’acheter des billets sur les réseaux sociaux et à des inconnus».
On apprend également que des victimes contactent Paléo en plein désespoir, après avoir été dépouillées:
Enfin, il arrive également que des personnes demandent au Paléo d’authentifier un billet qu’elles viennent d’acheter, pour être certaines de ne pas avoir été trompées: «Là encore, il nous est impossible d’authentifier un billet sur la base d’une photo ou capture d’écran», explique Bastien Bento.
Ce dernier rappelle d’ailleurs que, pour la première fois, la bourse officielle aux billets sera ouverte durant le festival, alors qu’elle fermait quelques jours avant l’ouverture «pour des raisons techniques».