L'hooliganisme fait rage dans les stades de différents championnats et particulièrement en Pologne. Si bien qu'il est considéré comme une plaie sociale.
Netflix use de cette problématique qui hante les nuits des stadiers pour raconter l'histoire de Kuba (Wojciech Zieliński), un gamin de 17 ans et fervent supporter de Gladius, le club local. Une identité pour tout un quartier qui génère tensions et bastons entre bandes de supporters rivaux.
Pour Gladius, les coups pleuvent lorsqu'il est question de Kosy. Les Kosiarze sont les ennemis jurés, comme le sont Millwall et Leeds en Angleterre, par exemple. Des affrontements, des fumigènes, des crânes rasés, des bombers et un langage fleuri qui infusent dans ces bandes de furieux bagarreurs.
Le jeune Polonais y prend goût, il a même ça dans les veines: son père, surnommé «Le Chat» (Karol Pocheć) est lui-même un ancien hooligan. Mieux, il a fait six ans de taule à la suite de bastons qui ont mal tourné. Même s'ils vont au stade ensemble, le paternel refuse de voir son fils suivre ses misérables traces. Son défi est d'empêcher son rejeton de rejoindre les ultras.
Sauf que l'hooliganisme commence à prendre beaucoup de place dans la vie de Kuba: l'esprit de camaraderie, la salle de sport, l'argent facile...
Derrière son club de coeur et des supporters au slogan «Je vis pour mon club, prêt à mourir pour mes frères», un autre système (illégal) se glisse: le trafic de drogue. Kuba va plonger dans l'illégalité et composter comme un grand son ticket pour les embrouilles.
Il fait la rencontre de Zyga (Wojciech Zieliński), à la tête des ultras de Gladius. Le club est une couverture pour dealer de la cocaïne. Ce trafiquant se persuade qu'il est le père de Kuba, après une courte aventure avec la mère de l'ado, Justyna (Marta Żmuda Trzebiatowska), 18 ans plus tôt.
Si on flirte avec Les Feux de l'amour, ne vous méprenez pas: Zyga n’est pas un enfant de chœur, et il vaut mieux être dans ses petits papiers.
Il va d'ailleurs rapidement se lier avec le caïd, sensible et aux discours rassembleurs du Wolfpack (on n'arrête pas avec les clichés). Il embarque rapidement dans cette lutte clanique qui fait rage dans les stades, avant de sortir des gradins pour opérer dans la rue.
D'apprenti hooligan à dealeur de drogue, il n'y a qu'un pas. Kuba l'a fait. Or, la situation devient ingérable le jour où il décide, avec sa copine Blanka (Mila Jankowska), en galère de cash, de tenter une petite entourloupe. Le duo réussit à détourner le trafic pour se faire un peu de maille.
Grave erreur. Et l'étincelle qu'il fallait pour déclencher l'ire des hooligans/dealers. Et, dans l'intervalle, c'est même une guerre civile qui s'enclenche: des morts, des mains coupées, du sang qui coule à chaque épisode.
Pour les fans du film de 2005, Hooligans, ce n'est pas la même mayonnaise. Un conseil: passez votre chemin.
La série, écrite par Klaudiusz Kuś, n'est pas une immersion en profondeur dans l'hooliganisme polonais. Mais un prétexte pour narrer le destin d'un gamin qui perd le contrôle de sa vie, malgré les rappels à l'ordre de ses vieux.
Il est avant tout question de sang, de fidélité et de famille, au beau milieu d'une guerre de gangs. Les mots n'ont pas de sens sans les coups. Les lignes de dialogues sont très maigres et prêtent parfois à sourire. On entend par exemple Zyga vociférer contre Kuba lorsqu'il enfile les gants pour montrer qu'il est habile sur le ring. Jugez par vous-même:
La prose se reflète sur la qualité du récit. Outre les coups et la violence qui s'imposent à nous, Le Hooligan est une simple ode à la vengeance qui tourne en rond, où tout paraît artificiel et encapsulé dans un récit psychologique low-cost.
Les 5 épisodes (45 minutes) évoquent le climat social qui règne dans ces quartiers - on ne parle pas de stade, puisque la série ne fait que de rares incartades dans les gradins. On s'accroche donc à la trajectoire de Kuba, qui se transforme petit à petit, passant de l'adolescent à un bonhomme aux désirs de vengeance qui suit comme un mouton les traces de son père.
Un peu maigre pour une série au titre vendeur.
«Le Hooligan» est à découvrir le 29 janvier sur Netflix.