La plaine de l’Asse s’est métamorphosée en patinoire géante, ce dimanche. Pendant que les festivaliers rejoignaient la Grande scène en mode Koh Lanta, les godasses glissantes dans la gadoue et les fringues détrempées, quelques piques fusent dans le public sur l'âge de la star de la soirée.
A savoir David Guetta. 57 ans.
Il n'empêche, avant même l’arrivée de Daddy Guetta, la foule est déjà surexcitée. Même la pluie glacée n’a pas réussi à doucher les ardeurs. Les bobs se mêlent à l'odeur de marijuana, aux bottes en caoutchouc et aux paillettes collées sur les joues. S'il y avait l'ombre d'un doute, Paléo Festival est prêt à se transformer, le temps d'une heure et demie, en Ibiza d'eau douce et de boue pour accueillir David Guetta.
23h45 tapantes, il est là, le Dieu vivant de la musique électro, avec sa tignasse blonde friponne et son sourire béat. David Guetta, simple et content. Jeans et bomber. «Ça va les cousins suisses?» s’enquiert-t-il, un poil narquois. Il tape fort d’emblée. On chante en cœur. Yeah I’m feeling alrighhhhhht. Son deuxième hit est accueilli avec des jets de feu sur la scène et des sifflements dans le public.
Les tubes s’enchaînent sans qu’on ait le temps de trop piger ce qui se passe. L'ambiance est aussi humide que surchauffée.
S'il y avait encore un doute, David Guetta est à des années-lumières d'être ringard. Certains de ses plus grands tubes auront bientôt vingt ans mais il continue à sautiller sur sa table de DJ comme s'il en avait huit. Il sait ce qu'il fait et il le fait très bien.
Ceux qui le croyaient dépassé peuvent ravaler leurs préjugés: dimanche soir, le DJ français le plus célèbre de la planète a retourné la Grande Scène avec un show calibré, des beats surpuissants, des jets de lumière XXL et autant d'enchaînements efficaces.
S'il n’invente plus l’eau chaude, on ne pourra pas dire qu'il ne sait pas faire bouillir la marmite. Ultra pop et fédérateur, David Guetta prouve qu’à cinquante piges passés, il ne perd jamais de sa saveur. Comme ce BigMac en fin de soirée ou ces tubes de l’été qu’il fabrique à longueur d’année. Sur lesquels on se surprend, encore et toujours, à danser.