C’est fou de se dire qu’il y a un public pour ça. Ça, c’est Kim Kardashian qui a besoin de trois personnes pour marcher parce qu’elle est cagoulée et qu’elle voit que dalle. Ça, c’est la chanteuse Kim Petras qui porte une robe avec une tête de cheval. Ça, c’est Asap Rocky qui arrive emmitouflé dans une couverture avant de la faire tomber dans un geste dramatique devant des fans en délire, gentiment restés derrière la haie de buis qui sépare les riches des pauvres.
Le Met Gala est une «parade de crétins», comme disait l'actrice Tina Fey en 2019. D'autres stars ont boycotté l'événement et se sont exprimées sur ce sujet, comme le chanteur Zayn Malik qui y a participé en 2016: «Je préfère rester chez moi à faire quelque chose de productif... Faire le truc complaisant genre "Regardez-moi, je suis incroyable" sur le tapis rouge, ce n'est pas moi.»
Lundi 13 septembre, c’était l’effervescence à New York. Après une pause d’un an, le gala du Metropolitan Museum of Art a repris du service, au grand dam de mon feed Instagram. D’habitude rempli de photos et de reels de chiots (parce que les chiots, c'est chou), le voilà soudainement pollué par Lee Chae Rin, une rappeuse sud-coréenne en slip et un certain Frank Ocean, venu avec un bébé vert dans les bras.
Il y avait quand même quelques personnes intéressantes à cette soirée comme Megan Rapinoe, footballeuse américaine et militante en faveur des droits des femmes et de la minorité LGBTQ, une des rares invitées à avoir respecté le thème de la soirée qui était l’Amérique.
Il y avait aussi Alexandria Ocasio-Cortez, députée démocrate de New York qui a voulu faire de la politique spectacle, en portant une robe qui disait «Taxez les riches». Si elle voulait faire une opération coup de poing, elle aurait pu au moins porter une robe qui en jette, un truc extravagant avec une traîne de trois kilomètres, comme celle Billie Eilish.
On dirait qu’elle n’est pas allée au bout de son idée, qu’elle est venue pour les petits fours et pas pour faire passer un message fort. C’est tellement léger que c’est comme brandir une pancarte sur laquelle il est écrit: «Les méchants, ils sont pas gentils.» D’autant plus que les tenues et les bijoux sont prêtés par les créateurs et les maisons de couture, donc elle aurait pu se faire vraiment remarquer.
Pendant ce temps-là, Rihanna était en mode «c’est pas mon premier Met Gala et ce sera pas le dernier» donc madame est venue avec un bonnet sur la tête, genre, rien à foutre.
Le coup de grâce? Cette vidéo de Kendall Jenner et Gigi Hadid pour Vogue magazine. Mes oreilles saignent encore.