Divertissement
Série

«La Reine Charlotte», à la hauteur sur Netflix? Notre avis

«La Reine Charlotte»: notre avis sur la nouvelle série Netflix
C'est India Amarteifio qui interprète la Reine Charlotte jeune, sur Netflix.Image: Netflix

«La Reine Charlotte» sur Netflix est-elle à la hauteur? Notre avis

Forte du succès de La Chronique des Bridgerton, la plateforme de streaming vient de sortir la mini-série La Reine Charlotte: Un chapitre Bridgerton. Que vaut ce préquel centré sur la vie de la reine métisse? Notre avis.
08.05.2023, 18:4524.05.2023, 06:37
Margaux Habert
Suivez-moi
Plus de «Divertissement»

Il n'y a pas à dire, Netflix sait y faire pour profiter d'un filon qui fonctionne, qui plus est lorsqu'il s'agit de nourrir le public avec des popcorns aromatisés à la monarchie britannique, la plateforme de streaming s'y accroche comme un souverain à sa couronne (coucou Charles).

Comme dans la vraie vie, la reine porte des petits chapeaux très... royaux.
Comme dans la vraie vie, la reine porte des petits chapeaux très... royaux.netflix

Après deux saisons de la série La Chronique des Bridgerton, et avant l'arrivée de la troisième pour la fin d'année au plus tôt, la plateforme de streaming a surfé sur notre passion pour la monarchie britannique avec La Reine Charlotte: Un chapitre Bridgerton. La série dérivée est sortie le 4 mai, soit en pleine effervescence autour du couronnement du roi Charles III. Le succès est à nouveau au rendez-vous puisque le préquel est actuellement à la première place du top 10 des séries en Suisse. Mais que vaut cette mini-série?

Si vous cherchez un divertissement qui vous plonge dans l'univers faussement feutré de la monarchie, La Reine Charlotte devrait cocher plusieurs cases. On y retrouve les histoires de la vie de la bonne société lors de la période de la Régence anglaise. Mais la mini-série n'est pas aussi rythmée que La Chronique des Bridgerton.

Moins de rythme, mais toujours des bals.
Moins de rythme, mais toujours des bals.Image: Netflix

Moins de croustillant, plus de longueurs

Soyons honnêtes, ce qui fonctionnait bien dans la série originale, ce sont les histoires scandaleuses entre nobles à la libido débordante. Ici, on doit se contenter d'une romance à l'eau de rose un peu exagérée. Il y a bien quelques allusions olé-olé, mais elles ne sont que cosmétiques et secondaires, et n'apportent rien à l'intrigue. Notons aussi que certains passages de La Reine Charlotte traînent en longueur. Atrocement. C'est long, c'est lent, et on remercie très fort Netflix de nous donner la possibilité de lire des passages en accéléré (x1,5). Et parfois, même la lecture rapide nous fait bâiller en regardant le plafond.

Peu d'histoires de fesses donc, et peu de ragots indignes entre classes sociales comme c'est le cas dans La Chronique des Bridgerton. Pour autant, la série se laisse assez bien regarder. L'intrigue se concentre sur la Reine Charlotte, de son mariage arrangé par son frère à 17 ans avec le roi George III, à sa vie de souveraine cherchant à son tour à marier ses enfants pour assurer l'avenir de la monarchie.

Des mariages royaux et des perruques qui défient toujours autant les lois de la gravité.
Des mariages royaux et des perruques qui défient toujours autant les lois de la gravité.netflix

Des mariages pour prolonger la lignée du «roi fou», dont on découvre les traumatismes au fil des six épisodes. La maladie mentale du roi est d'ailleurs au cœur de l'histoire, elle s'immisce au sein du couple et donne un regard plus tendre sur les problèmes qu'elle engendre, sans en faire trop et sans tomber dans le cliché, bien que certaines scènes semblent parfaitement surjouées et irréalistes.

La question du métissage au sein de la monarchie

Un autre point important de l'intrigue repose sur le métissage et les jugements parfois moyenâgeux qu'il engendre: la jeune reine est métisse et porte sur ses épaules les espoirs et les craintes des lords et ladies noirs et métisses. La monarchie leur donne des titres et des terres dans ce qui est décrit comme la «grande expérience» et la mort du premier lord noir, parmi eux, fait ainsi jurisprudence.

Dès les premières secondes, Netflix précise qu'il s'agit d'une fiction et non d'une leçon d'histoire. Si le vrai roi George III était, comme dans la série, bel et bien atteint dans sa santé mentale et passionné d'agriculture, entre autres, les comparaisons entre fiction et faits s'arrêtent là. La véritable Charlotte de Mecklembourg-Strelitz, née à Mirow (à 100km au nord de Berlin) durant la fin du Saint-Empire romain germanique, n'était pas métisse.

Des mégères blanches de la bonne société peu enclines à se mélanger avec ces nouveaux nobles métisses.
Des mégères blanches de la bonne société peu enclines à se mélanger avec ces nouveaux nobles métisses.netflix

Ainsi, les questions liées au racisme dans la Régence anglaise sont le fruit de l'imagination de la réalisatrice Shonda Rhimes. Mais que les adeptes du «bande de wokistes, la télé c'était mieux avant» se rassurent: le métissage au sein de la famille royale britannique, les a priori de la bonne société anglaise bien blanche et les questions concernant ces nouveaux lords et ladies sont abordées de manière frontale, intelligente, et sans détour. Elles nous poussent même à réfléchir, deux siècles plus tard, à notre propre rapport à la question d'un point de vue sociétal, avec une bienveillance qui n'est pas fourrée à la guimauve.

Du neuf avec du vieux

Shonda Rhimes, à qui l'ont doit La Chronique des Bridgerton, mais aussi Grey's Anatomy, Scandal ou l'insipide Inventing Anna, fait revenir des personnages secondaires auxquels on s'était attachés dans les deux premières saisons de la série originale. Ainsi, on retrouve Violet Bridgerton, Lady Danbury et évidemment la reine elle-même. Leur point commun? L'attitude, une atmosphère de main character energy. Cette fois, ce sont elles les femmes badass.

Violet Bridgerton et Lady Danbury, des femmes badass et des robes empires.
Violet Bridgerton et Lady Danbury, des femmes badass et des robes empires.Image: Netflix

Malgré leurs âges respectifs, que ce soit lorsque la série se déroule dans leur jeunesse ou des années plus tard, celles qui ne sont plus des débutantes ne sont pour autant uniquement des mères, des épouses, des veuves ou de gentilles dames qui boivent sagement le thé. Ce sont elles qui font l'intrigue, et elles ont des rêves, des projets et des envies sexuelles. Les actrices qui incarnent la reine (jeune, c'est India Amarteifio et plus âgée, Golda Rosheuvel) et Lady Danbury (jeune, c'est Arsema Thomas et plus âgée, Adjoa Andoh) remplissent particulièrement bien leur mission.

C'est là, toutefois, qu'on reste un peu sur notre faim. Quitte à les faire exister vraiment, pourquoi ne pas leur permettre de s'épanouir aussi dans leur féminité de femmes dites d'âge mûr? Dans une suite, éventuellement? À lire ici ou là les différentes prises de parole des acteurs, il est difficile d'envisager une deuxième saison de ce préquel. Selon Corey Mylchreest, qui incarne le roi George III jeune, même si tout est toujours possible, les espoirs sont minces.

«Ce projet a vraiment été pensé en tant que série limitée donc je pense qu’il s’agit de la fin de ce chapitre»
Corey Mylchreest, qui incarne le roi George III jeune.

Mais avec Netflix comme avec Shonda Rhimes, on n'est jamais à l'abri de voir débarquer le préquel du préquel du préquel, ou un autre chapitre des Bridgerton. Remettons-nous déjà des six épisodes de La Reine Charlotte, en attendant la troisième saison de La Chronique des Bridgerton qui, on l'espère, nous redonnera la part de scandales royaux qu'on mérite.

Sur Netflix depuis le 4 mai, La Reine Charlotte: Un chapitre Bridgerton.

La bande-annonce à voir ici:

Vidéo: youtube

Et sinon, sur Netflix, il y a aussi ça:

Vidéo: watson

La preuve que les titres de films en québécois sont rigolos, en voici 21:

1 / 24
21 titres de films en québécois
partager sur Facebookpartager sur X
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Les producteurs de «Danse avec les stars» sont des charognards
La chanteuse Natasha St-Pier et l'humoriste Inès Reg seraient en guerre. Règlements de comptes, mains courantes, mises en demeure et mises au point rythment le creux de l'audience entre deux prime times. Humiliant pour la chanteuse canadienne et l'humoriste française. Honteux de la part de TF1.

«Un charognard se nourrit d'êtres qu'il n'a pas tués lui-même.» Sans le vouloir, Wikipédia nous offre ici la meilleure définition du producteur de télé-réalité. Contre une gorgée de lumière et une somme suffisamment conséquente pour bâillonner l'amour-propre, des personnalités de second plan acceptent l'inacceptable. Un pari qui se résume souvent à finir dans la gamelle répugnante des charognards des grandes chaînes. Dévorées toutes crues.

L’article