Qui se réjouissait comme un toutou qui frétille de la queue de binge-watcher You sur Netflix? Qui a hésité à se faire porter pâle (j'rigole patron) pour avaler d'une traite la tant attendue première partie de la saison 4? Et finalement... Qui a failli sombrer dans le coma tellement c'était chiant?
Voilà qu'à peine remis de nos émotions (ou du manque de celles-ci), Netflix nous balance la bande-annonce de la deuxième partie, dont la sortie est prévue le 9 mars sur la plateforme de streaming. Un trailer presque aussi pénible que les cinq premiers épisodes. Voyez plutôt. 👇🏽
Dans cette deuxième partie, on nous promet donc une sorte de bromance à sens unique entre le professeur Jonathan Moore, alias notre petit cinglé de libraire Joe Goldberg, et un écrivain ravagé par la vie encore plus timbré que lui.
Joe qui, à en croire cette bande-annonce aussi improbable qu'un épisode de Plus Belle La Vie, va retrouver son ex, Love, censée avoir cramé avec sa maison dans une banlieue californienne et son ancienne vie.
Décidément, ça valait la peine de s'établir à Londres sous une nouvelle identité.
Car oui, exit les Etats-Unis, la trame se déroule cette fois in England. Qu'apporte ce changement de décor à l'histoire? Rien, à part que tout est plus sombre (au sens propre) qu'à Los Angeles. Sauf le pitch qui, lui, est saupoudré de diamants et est carrément tiré par les cheveux: le désormais professeur sympathise avec la bourgeoisie londonienne, dont les individus sont tous encore plus clichés que l'élite new-yorkaise de Gossip Girl.
De nombreuses scènes se déroulent par ailleurs dans un club select où tout le monde tire de la cocaïne comme on s'envoie des cacahuètes. Ou dans un immense château, toujours sous drogues, et toujours dans des fringues haute couture. Une équipe dont la plupart des membres ne peuvent pas blairer Joe, mais qui l'invite partout quand même.
Ces braves gens, ce sont donc, of course, des beaufs en costumes trois pièces qui ne savent plus quoi inventer pour dilapider l'argent de papa et des gourdes cruelles qui ne pensent qu'à humilier les pauvres.
Parmi cette bande caricaturale de bras cassés en platine, on a un type arrogant, mort poignardé, que Joe découvre sur sa table à manger...
... un artiste adepte du plagiat qui se fait lui aussi planter, une cinglée pleine aux as dont on planque le corps dans un coffre, et une histoire de maître chanteur dont est victime Joe. Une sorte de Cluedo géant qui traîne en longueur, le tout dans un Londres aseptisé aussi propre que le Paris d'Emily in Paris.
Côté liaisons (dangereuses), c'est simple: comme d'habitude, Joe s'entiche de la moitié du casting féminin, avec une attention particulière pour la galeriste Kate, la plus riche de ce groupe de dépravés, avec qui il fait crac-crac dans un parc juste après l'enterrement du mec de cette dernière.
Il soupçonne tous ses nouveaux amis-ennemis d'être le tueur-maître chanteur, sauf l'écrivain tourmenté, qui s'avère être le plus borderline de tous... et qui se lance dans la course à l'élection pour la mairie de Londres, car après tout, on est pas à une absurdité près.
À propos d'absurdités, à la fin de la troisième saison, on nous laissait entendre que l'intrigue se déroulerait à Paris. Il n'en est rien, puisque Joe n'y est que de passage, qui plus est dans un souvenir. Un déménagement outre-Atlantique pour retrouver Marienne, sa dernière conquête, qui n'a au final qu'une place très secondaire.
Bref, un scénario qui donne l'impression d'être écrit au fur et à mesure des épisodes. Et si ce mode d'écriture a fonctionné pendant 57 ans pour Amour, Gloire et Beauté, on aurait pu espérer mieux de la part de Netflix. Ou on aurait pu se contenter de la première saison, la seule qui ne nous a pas laissés sur notre faim.