Couchée sur un lit d'hôpital, les bras en croix comme un cadavre dans un cercueil, c'est une Mercredi plongée dans le coma que le public retrouve, quelques semaines après la diffusion de la première partie de la saison 2 en août dernier. Une condition due à sa confrontation musclée avec Tyler Galpin, un monstre appelé Hyde qui l'a violemment projetée par la fenêtre de Willow Hill, l'établissement psychiatrique dans lequel il était enfermé.
Mais n'ayez crainte: elle ne restera pas endormie très longtemps. Juste assez pour se balader dans un monde parallèle où elle fera la rencontre de la principale Weems (interprétée par Gwendoline Christie), sa nouvelle guide spirituelle, un personnage décédé dans la saison 1 qui ravit par son grand retour. Elle suivra désormais l'héroïne dans les périples qui l'attendent. Et croyez-moi: ils sont nombreux.
Pas de mystère quant à la suite de l'histoire, qui reprend là où elle s'était arrêtée: Mercredi se donne pour mission de remettre la main sur Tyler Galpin, qu'elle a laissé s'échapper de Willow Hill. Une quête dangereuse qui révélera plusieurs ramifications entre les différents protagonistes et déterrera des fantômes du passé qu'il n'aurait pas fallu déranger. L'un des esprits réveillés? La très attendue Lady Gaga, dont l'apparition était l'un des moments forts de cette deuxième saison. Elle incarne Rosaline Rotwood, une défunte professeure de l'Académie Nevermore. Son rôle sera déterminant et influencera la sinistre prémonition de Mercredi, selon laquelle sa meilleure amie Enid est condamnée à mourir par sa faute.
En parallèle de l'intrigue principale, qui mêle l'ensemble des membres de la famille Addams, Tyler Galpin, la patiente 1938, l'une des marginales qui s'est évadées de Willow Hill, et le zombie Slurp (dont l'identité réserve des surprises), une seconde histoire tient en haleine le public. Il s'agit de celle de Bianca Barclay, la sirène qui étudie dans la même école que Mercredi. Sa mère, sous l'emprise d'une secte pendant de nombreuses années, s'est enfuie et séjourne désormais dans l'une des pièces condamnées de Nevermore. Mais l'influence malsaine de son ancien gourou s'apprête à les rattraper au sein même de l'académie, soit là où elles se pensaient enfin en sécurité.
Au fur et à mesure des épisodes toutefois, un sentiment de frustration – caractéristique de toute bonne série – se manifeste. En effet, si chaque première minute s'apparente aux loopings d'un grand 8 sombre et sanglant dont on ne veut plus redescendre, l'adrénaline est petit à petit remplacée par la nostalgie lorsque le glas de la fin s'apprête à sonner. On en redemande!
Il faudra cependant se contenter de quatre épisodes supplémentaires avant que la deuxième saison ne s'achève. Un conseil: regardez-les au compte-goutte. Car il est difficile de s'extraire de la brèche fantastique et burtonesque dans laquelle nous sommes aspirés pour revenir à la réalité, qui semble dorénavant si ordinaire. Heureusement, on garde la tête dans les nuages encore un petit moment. Comme par magie.