Après son succès en salles et des millions récoltés au box-office, la saga Dune débarque sur le petit écran. Pour rappel, Dune est un monument littéraire de la science-fiction né de l’imaginaire de l’auteur Frank Herbert.
Répartie en six volumes, la saga débute avec un premier tome publié en 1965. Elle a connu plusieurs adaptations, notamment une en 1984 réalisée par David Lynch, et plus récemment en 2021 par Denis Villeneuve avec les deux films que nous connaissons.
Alors que la troisième partie de Dune ne sortira pas avant la fin de 2026, Warner Bros a trouvé un moyen de satisfaire notre frustration: nous offrir un préquel de Dune sur le petit écran, via sa prestigieuse chaîne HBO, à qui l’on doit notamment Game of Thrones. Une référence évidente qui semble avoir été une source d’inspiration majeure, tant cette série affiche des ambitions similaires à l’écran.
Cette nouvelle adaptation télévisuelle (après celles de 2000 et 2003) s’éloigne du récit épique des films de Denis Villeneuve pour explorer davantage les intrigues politiques et les luttes secrètes pour le pouvoir. Des choix narratifs qui ne sont pas sans rappeler une autre série à succès de HBO sortie cette année: House of the Dragon.
Si vous avez regardé les deux volets de Dune, vous vous souvenez forcément du culte des Bene Gesserit, cet ordre matriarcal composé exclusivement de femmes, auquel appartient notamment la mère de Paul Atréides dans les films. Dotées de certains pouvoirs psychiques, elles exercent une influence politique et religieuse depuis des millénaires au sein de l’Imperium. Leur objectif est de manipuler les lignées des grandes familles dirigeantes afin de faire naître un jour un être doté de capacités de divination bien supérieures à la moyenne et pouvant servir leurs intérêts. Cet être, le fameux «Kwisatz Haderach», n’est autre que Paul Atréides, incarné par Timothée Chalamet, qui naitra dans une centaine de siècles.
Dune: Prophecy se déroule 10 000 ans avant les événements narrés dans les longs métrages et revient aux racines du sombre projet des Bene Gesserit pour contrôler la galaxie. La série est adaptée du roman La Communauté des Sœurs (1985) de Frank Herbert, dernier tome du Cycle de Dune. Si le nombre d'années séparant les deux œuvres peut sembler vertigineux, vous ne serez pas en terre inconnue. Les grandes familles qui interviennent dans les longs métrages, comme les Harkonnen ou la maison Atréides, sont bien présentes. Quant à la technologie, elle paraît figée dans le temps, conservant ce qui fait le charme unique de l'univers de Dune.
La série nous invite à suivre l’essor de la sororité Bene Gesserit à travers les sœurs Valya (Emily Watson) et Tula Harkonnen (Olivia Williams), deux femmes marquées par le drame et dont les ambitions démesurées les conduiront à la tête de cet ordre qui manipule les grandes familles dans l’ombre. Ce premier épisode nous plonge dans l’univers de l’empereur Corrino (Mark Strong), dont la famille est l'ancêtre de la maison Atréides. Rongé par le doute, celui-ci doit marier sa fille afin d’asseoir sa position au sein de l’Imperium. Un épisode qui pose les bases de l'univers et qui, étonnamment, propose un dénouement rappelant celui de l’épisode pilote de Game of Thrones.
On peut néanmoins reprocher à la série de vouloir parfois un peu trop coller à son modèle cinématographique malgré les 10 000 ans qui les séparent, bien que la grisaille ambiante donne un ton bien différent des deux soleils de la planète Arrakis. Certains personnages sont un peu caricaturaux, à l'image de cette version latine et bellâtre de Timothée Chalamet dans le rôle de Constantine Corrino (Joshua Heuston), le fils de l'empereur et, accessoirement, un lointain ancêtre de Paul Atréides. On retrouve également Travis Fimmel (Vikings) dans un rôle de soldat barbu et costaud, relativement proche du personnage qu'incarnait Jason Momoa dans Dune: Première Partie, donnant à l'ensemble un petit aspect de contrefaçon.
En termes de réalisation, Dune: Prophecy est une production HBO de belle facture. Les costumes et les décors sont impressionnants, s'inscrivant dans la même lignée esthétique que la beauté visuelle des films de Denis Villeneuve. Si la série semble vouloir prendre son temps et n’est pas encore prête à lâcher les chiens, on ne peut qu’espérer que la suite soit à la hauteur des films. Ce dont on peut être sûr, c’est que Dune: Prophecy est assurément la série à ne pas manquer en cette fin d’année.
Dune: Prophecy est disponible sur MyCanal depuis le 18 novembre 2024, à raison d'un épisode par semaine.