De toutes les productions télévisées de Disney inspirées de l’univers Star Wars, seules The Mandalorian et Andor ont réellement marqué les esprits. La première, véritable fer de lance de Disney+, verra ses trois saisons se conclure par un long métrage prévu pour 2026. Quant à Andor, débutée en 2022 et depuis saluée par la critique comme «la meilleure série Star Wars», elle revient enfin pour sa deuxième et ultime saison ce mercredi 23 avril.
Exit donc les Jedi et la mythologie de la Force, Andor s'intéresse à cette fameuse «Guerre des étoiles» dans un récit d'espionnage qui narre les prémices de la rébellion contre l'Empire galactique, participant à ce qui deviendra ensuite l'Alliance rebelle menée par la princesse Leïa dans la trilogie originale.
Avec ses 12 épisodes de près d'une heure chacun, la série se conclut sur le film Rogue One, préquel sorti en 2016 du Star Wars original. Le film introduisait le personnage de Cassian Andor, interprété par Diego Luna et dont la série porte le nom.
Pourtant, Andor est loin de se concentrer sur son héros éponyme et prend la forme d'une série chorale explorant avec nuances les motivations des deux camps, suivant autant les acteurs de la rébellion que les sbires de l'empire fasciste instauré par Palpatine à la fin de La Revanche des Siths (2005),
Ce qui fait la force d'Andor, c'est notamment sa réalisation, qui, au contraire des autres productions Star Wars, ne semble pas être étriquée par l'intérieur d'un studio. Véritable superproduction, les deux saisons auraient coûté plus 645 millions de dollars d'après le magazine américain Forbes, soit la production Star Wars la plus chère à ce jour, dépassant même certains films de la franchise. Des décors aux costumes, en passant par des scènes d'action démentielles, tout respire la nostalgie et l'authenticité de la trilogie originale, donnant à la série son cachet si particulier.
Mais au-delà de son aspect visuel saisissant, Andor brille surtout par son écriture et le développement de ses personnages. Alors que les productions télévisées de l'univers Star Wars nous avaient habitués à des séries de 30 minutes, axées sur l'action et destinées principalement à un public familial, Andor se distingue comme une œuvre résolument adulte avec toute la profondeur et la singularité d'une pièce qui arrive à faire du grand Star Wars sans jamais avoir besoin de se rattacher au fan service.
Cette deuxième saison de Andor reprend un an après la fin de la première, soit quatre ans avant la bataille de Yavin, événement majeur de l'Épisode IV, Un Nouvel Espoir, au cours duquel l'Étoile de la Mort est détruite. Sans révéler les éléments clés de l'intrigue, cette saison se concentrera sur l’émergence progressive de la Rébellion du côté de la résistance, tout en abordant la mise en œuvre du projet impérial visant à construire une arme de destruction massive pour renforcer sa domination.
Avec une diffusion de trois épisodes par semaine, Andor fait un choix audacieux pour ses téléspectateurs, puisque l’histoire de cette saison est structurée en quatre actes de trois épisodes chacun. Chaque semaine proposera ainsi un saut temporel significatif, rapprochant progressivement le récit des événements de Rogue One. Ce format habile et innovant, à mi-chemin entre la série et le téléfilm, permet au scénario de gagner en intensité et en ampleur à mesure que les semaines avancent.
Pour ceux qui éprouvaient une certaine lenteur à la première saison risqueront de retrouver la même déception, tant la série est dans la continuité de la première. Toutefois, cette deuxième saison démarre sur les chapeaux de roue, avec Cassian Andor se lançant maladroitement dans le vol d’un prototype de chasseur TIE lors d'une séquence mémorable. Si la série prend son temps, c’est avant tout pour mieux approfondir ses personnages. Tony Gilroy, showrunner et scénariste, sait parfaitement que ce sont les choix et les actions des protagonistes qui façonneront la grande histoire que nous connaissons déjà.
Ainsi, avec cette multitude de personnages dont les arcs narratifs sont éloignés à des années lumières les uns des autres, Andor n'est pas sans rappeler le temps béni de Game of Thrones, où les intrigues se nouent et se dénouent tout au long d'un chemin qui mène au point culminant.
Seul bémol dans cette partition pourtant maîtrisée, toutes ces intrigues parallèles ne sont pas forcément aussi satisfaisantes les unes que les autres, donnant parfois l'impression qu'une troisième saison aurait été nécessaire pour permettre à la série d'atteindre son plein potentiel. Mais cela reste sans doute le seul reproche qu'on puisse faire à cette production bien au-dessus du lot que Disney a pour habitude de proposer. Andor mérite largement son titre de «meilleure série Star Wars».
La deuxième et ultime saison de Andor revient le 23 avril sur Disney+