«Y fait beau pour un mois de novembre!», s'esclaffe ce collègue lourd à la machine à café. Valère est content. Il a fait une blague nulle qu'on n'avait encore jamais entendue. Bravo. Ça ne l'empêchera pas de juger Paul, qui répond «mieux que le temps, lol» au «ça va?». J'assiste à cet échange en ayant envie de me faire transpercer par ces grêlons format balles de tennis, qu'on a vu s'abattre récemment sur le Jura..
Bref, il fait un temps de chiotte et il faut répondre «oui» à la question suivante:
A la réouverture des terrasses, on s'est fait démonter par des pluies diluviennes. Puis, quand on a pu se réunir à plus que 1 dehors, on s'est fait tabasser par des grêlons des icebergs. Là, alors qu'on veut juste mater des matchs de l'Euro 2020 dehors, griller des saucisses achetées à la station service ou faire quelques brasses dans le lac, même s'il est encore plus froid que mon âme quand je regarde par la fenêtre, il fait gris et moche (sauf entre 15h17 et 15h19. Oui, je vérifie le radar de MétéoSuisse treize fois par jour).
Toujours comme par hasard, au Canada, il fait 50 °C, alors qu'ici, on frôle à peine les 13,8 °C à midi. L'heure à laquelle ma mère me dit qu'il faut pas aller au soleil. «Parce que c'est comme ça, et tu te mouilles la nuque avant d'aller te baigner». T'inquiète pas, Maman, j'avais pas prévu d'aller au lac aujourd'hui. Ni demain. Ni jamais.
Selon un ami météorologue chez MeteoNews, «l’anticyclone des Açores est paresseux». Quel mufle (l'anticyclone, pas mon pote). «Il ne parvient pas à s’étendre jusque chez nous. A la place, on a des dépressions d’altitude qui viennent se loger sur le golfe de Gascogne et les îles Britanniques, amenant des courants de sud-ouest bien chargés en humidité sur la Suisse», poursuit Nicolas Borgognon par WhatsApp, depuis son train, direction des cieux plus ensoleillés (#jalousie). «Difficile d’avoir avec assurance une soirée d’été en plein air tranquille.» Ah oui, bien vu.
Il me fait remarquer que le mois de juin en Suisse a été le quatrième plus chaud depuis le début des mesures. Et qu'en ce moment, il fait très chaud en Europe centrale et en Scandinavie, et qu'il ne faut pas aller loin pour être dans une ambiance torride. «Genre, il fait plus de 35 °C à Vienne et Budapest».
Merci, Nico. Sauf que pendant que tu vas bronzer «pas très loin», nous, on veut juste boire un coup en terrasse sans se prendre les dix plaies d'Egypte en même temps. C'est trop demander? Spoilert alert: oui.
Les apéros au soleil avec des immenses planchettes trop chères et des hectolitres de bières tièdes, c'est pas pour tout de suite. Enfin si, mais il faudra pas rater la fenêtre de tir: «Ça ira un peu mieux entre vendredi et dimanche, mais ça se dégrade à nouveau dès lundi 12 juillet et pour plusieurs jours.» JPP
Bon, c'est super, toutes ces bonnes nouvelles. Bonnes vacances à toi aussi, Nico. Et un bien bel été à tous.