La banque centrale américaine (Fed) maintient le cap. Après une réunion qui aura duré deux jours, le comité de politique monétaire a augmenté le taux directeur de 0,25 point pour atteindre cinq pour cent. Cette décision a été prise à l'unanimité, comme l'a annoncé le président de la Fed Jerome Powell en conférence de presse mercredi 22 mars.
L'augmentation du Federal funds rate aurait même pu aller jusqu'à 0,5 point, compte tenu du taux d'inflation encore élevé, a reconnu Powell.
La Fed est tenue par la loi de garantir la stabilité des prix dans la plus grande économie nationale. En février dernier, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 6% par rapport au même mois de l'année précédente. Soit quatre points de plus que la marge de fluctuation de la Fed.
Jusqu'à mercredi, le taux directeur avait été augmenté huit fois de suite, provoquant alors des perturbations sur le marché financier américain. L'effondrement de l'établissement californien Silicon Valley bank (SVB) s'explique également par la hausse des taux d'intérêt. Cet établissement de taille moyenne avait spéculé en investissant les fonds de ses clients dans des obligations d'Etat à long terme. Une stratégie qui s'est retournée contre lui.
Aux yeux des gardiens de la monnaie, le cas de la SVB est particulier. L'effondrement de l'établissement est sans précédent, a laissé entendre Powell. Le système financier américain se révèle «stable et robuste», a assuré le président de la Fed mercredi. La Réserve fédérale n'a donc pas jugé nécessaire de suspendre les hausses de taux d'intérêt, a-t-il ajouté.
Se référant à des données récentes, le président de la Fed a assuré que la mini-crise dans le secteur bancaire américain s'était atténuée. Les petits et moyens établissements ont réussi à stopper la fuite des fonds de leurs clients.
Jerome Powell a reconnu que la banque centrale n'était actuellement pas en mesure d'évaluer l'impact des derniers jours sur la conjoncture américaine. Il est d'après lui «encore trop tôt» pour faire des prévisions. Le président du Conseil des gouverneurs de la banque centrale des Etats-Unis a également spéculé sur le fait qu'un resserrement du crédit - c'est-à-dire une réduction de l'argent mis à disposition des investisseurs - pourrait désormais se produire.
Le président de la Fed a également rappelé que le marché du travail était toujours à la dérive. Le taux de chômage est de 3,6% et les employeurs ont du mal à pourvoir les postes vacants. Mais dans l'ensemble, les données économiques sont encore très bonnes, au grand étonnement de nombreux économistes qui avaient, depuis longtemps, pronostiqué une récession.
Les marchés financiers ont suivi avec une extrême attention les propos du président de la Fed. L'indice Dow à la Bourse de New York a d'abord réagi positivement à l'augmentation du taux directeur. Mais pendant la conférence de presse du chef de la Fed, la tendance s'est inversée: l'indice était dans le rouge.