C'était un nouveau record: la filiale de Migros, Digitec galaxus, a réalisé l'année dernière un chiffre d'affaires de 2,4 milliards de francs, soit une augmentation de 8,7% par rapport à l'année précédente. Le plus grand magasin en ligne de Suisse a gagné de l'argent grâce à une panoplie d'articles, allant des ordinateurs portables aux perruques de carnaval en passant par les canoës et les briques de construction Lego.
Mais pour quels produits la demande a-t-elle le plus augmenté en pourcentage? «En 2022, aucun autre groupe de produits n'a connu une telle hausse de popularité auprès de notre clientèle que les sous-vêtements périodiques», explique le porte-parole Alex Hämmerli. «Le nombre de commandes a été multiplié par 24.» Cette alternative aux tampons et aux serviettes hygiéniques a été vendue à des milliers d'exemplaires.
Alex Hämmerli cite des raisons possibles pour cette forte croissance. Dans sa vie, on estime qu'une femme utiliserait entre 12 000 et 15 000 tampons ou serviettes. «Cela ne représente pas seulement un coût, mais génère aussi beaucoup de déchets.» C'est pourquoi, ces dernières années, de nombreuses femmes sont passées aux coupes menstruelles – ou justement aux sous-vêtements périodiques. Depuis le mois d'octobre, ces derniers ont même dépassé les coupes menstruelles dans l'assortiment.
Les «period panties», comme on les appelle en anglais, ressemblent à des slips normaux, mais ils ont une couche antibactérienne qui absorbe le sang. Après un bref lavage à la main, la culotte est placée dans la machine à laver à 40 degrés. Martina Tatavitto, responsable de l'assortiment menstruel chez Galaxus, souligne les nombreux avantages:
Il s'agit encore d'un marché de niche, mais l'offre devrait fortement se développer dans les années à venir. En effet, des marques connues comme Puma proposent également des sous-vêtements périodiques, tout comme le fabricant suisse de lingerie Triumph avec sa marque Sloggi.
La société Thinx a récemment fait la une des journaux américains avec ses sous-vêtements périodiques. Elle a été confrontée à une plainte collective de consommatrices qui reprochaient à l'entreprise que ses slips contenaient des composés alkylés perfluorés et polyfluorés (PFAS) qui pourraient entraîner des problèmes de santé. De plus, les PFAS sont des produits chimiques difficilement dégradables.
L'entreprise s'est défendue en assurant que «les PFAS n'ont jamais fait partie de la production et nous veillerons à ce que cela ne soit jamais le cas». Un accord a été récemment conclu avec les plaignantes, sans reconnaissance de culpabilité. Thinx s'engage à mettre à disposition jusqu'à cinq millions de dollars pour des rappels de produits et à adapter ses promesses de marketing.
Chez Galaxus, les culottes menstruelles de l'entreprise américaine Thinx ne font pas partie de l'assortiment. C'est par contre le cas chez Manor, qui assure néanmoins ne pas vendre les articles concernés, selon la porte-parole Sandra Känzig. Des contrôles de qualité sont régulièrement effectués sur les produits, et aucune substance n'a été trouvée dans les produits Thinx contrôlés. (aargauerzeitung.ch)