La chute de l'horlogerie suisse adoucie par ses «quatre magnifiques»
Les exportations horlogères se sont à nouveau repliées en septembre, essuyant une contraction de 3,1% sur un an. Leur valeur totale a atteint 2,0 milliards de francs, selon les chiffres de la Fédération de l'industrie horlogère suisse (FH) publiés mardi.
En septembre, la majorité des marchés, dont le Royaume-Uni, le Japon, Hong-Kong, la Chine et Singapour, se sont inscrits en nette hausse, «mais la correction massive enregistrée par les Etats-Unis (-55,6%), en a annulé tous les effets», souligne la FH.
La situation s'est révélée peu favorable dans le reste de l'Europe, notamment en France (-3,5%), en Allemagne (-14,6%) et en Italie (-3,9%). A l'inverse, la Corée du Sud (+21,5%), l'Australie (+14,2%), le Mexique (+44,1%) et l'Inde (+28,3%) ont affiché un fort dynamisme.
A l'exception des montres en métaux précieux, qui ont vu les exportations en valeur augmenter de 1,5% sur un mois, la baisse des exportations concerne toutes les matières. Les montres en acier et celles bimétalliques ont ainsi essuyé une baisse de respectivement 3,8% et 10,4%. Les catégories «autres matières» et «autres métaux» ont chuté de 5,5% et 5,2% sur un mois. En nombre de pièces écoulées, seules les montres bimétalliques ont inscrit une hausse des exportations, tandis que celles en métaux précieux sont restées à peine stables (-0,2%).
Tous les segments de prix, à l'exception des montres dont le prix export se situe entre 500 et 3'000 francs (+4,2%), ont connu une baisse au mois de septembre. Les garde-temps de plus de 3000 francs (prix export) ont contenu leur repli, avec -3,4%, alors que les montres de moins de 500 francs ont chuté de 15,6%, indique la FH. Sur les neuf premiers mois de l'année, la baisse cumulée atteint 1,2% à 19,0 milliards de francs.
Conditions de marché difficiles
L'analyste Jean-Philippe Bertschy, de la banque Vontobel, veut voir un signal d'espoir dans les données publiées. «La croissance solide sur les marchés asiatiques clés, associée avec les résultats meilleurs qu'attendu de LVMH au troisième trimestre, ont encouragé les discussions sur un rebond potentiel en 2026», souligne-t-il dans un commentaire.
Toutefois, sans la contribution des «quatre magnifiques» de l'horlogerie suisse – soit les marques Rolex, Audemars Piguet, Patek Philippe et Richard Mille – le tableau des exportations risquerait d'être bien plus sombre, selon lui.
Les conditions de marché restent malgré tout difficiles: «le secteur s'approche de la période des fêtes de fin d'année, marquée par les tensions géopolitiques, les droits de douane américains et un climat de consommation mitigé». De plus, une certaine lassitude se fait sentir de la part des consommateurs, dont les dépenses s'orientent plutôt vers des expériences de voyage ou de bien-être.
L'analyste confirme sa recommandation «hold» pour les titres Swatch et Richemont. A la Bourse suisse vers 10h40, la porteur Swatch reculait de 2,5% à 172,65 francs, lanterne rouge d'un SLI en baisse de 0,27%. Le titre Richemont résistait et enflait même de 0,1% à 160,65 francs. (jzs/ats)