«La pénurie de logements persistera» en Suisse l'an prochain
Les prix de l'immobilier devraient continuer d'augmenter en Suisse l'an prochain, à hauteur de 4,5%, affirme une étude de la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Cette hausse ne sera pas due à la suppression de la valeur locative imputée mais à un marché qui reste tendu.
«Les prévisions de prix de l'immobilier résidentiel n'ont pas été ajustées après le référendum de septembre dernier et restent à +4,5% en Suisse, y compris dans le canton de Zurich. Ceci s'explique par le fait que les acheteurs actuels ont généralement recours à des financements importants par emprunt», explique la ZKB.
Selon la Banque nationale suisse, 40% des nouveaux prêts hypothécaires présentent un ratio prêt/valeur supérieur à 74%. Si la suppression de la valeur locative imputée signifie que les frais de rénovation ne sont plus déductibles des impôts, une période transitoire est néanmoins prévue.
«De nombreux propriétaires profiteront de cette période pour déduire de leurs impôts les travaux de rénovation qu'ils auraient dû entreprendre depuis longtemps», estime Ursina Kubli, responsable de la recherche immobilière à la ZKB, citée dans un communiqué.
Forte demande latente
L'étude constate également que la moitié des propriétaires ont aujourd'hui plus de 60 ans et que la plupart des transmissions de biens immobiliers ont lieu bien après l'âge de la retraite. Ainsi, d'ici 2035, les baby-boomers devraient accroître l'offre de maisons individuelles de 14% et celle de copropriétés de 10%.
Ces chiffres laissent cependant présager que la croissance de l'offre de logements occupés par leurs propriétaires devrait rester modérée dans un avenir proche.
Malgré le ralentissement de l'immigration nette prévue en 2026, «la pénurie de logements persistera et le marché locatif restera sous tension», avertit la ZKB. La demande latente demeure en effet forte, les déménagements des résidents permanents ayant notamment diminué dans toutes les tranches d'âge ces dernières années.
Et l'impact de l'immigration sur un marché du logement déjà tendu restera notable, selon la banque. «Les immigrés sont majoritairement jeunes, célibataires et vivent initialement en colocation ou dans des logements existants pour économiser. Ils ont besoin de moins d'espace et s'installent souvent dans des immeubles anciens ou des appartements meublés, les logements neufs étant difficiles d'accès. Leur grande mobilité entraîne des déménagements fréquents, ce qui permet aux propriétaires d'augmenter les loyers, une pression supplémentaire sur le budget des résidents», souligne-t-elle.
La ZKB préconise à ce sujet des «mesures ciblées», comme promouvoir le logement abordable en optimisant l'utilisation des terrains constructibles et renforcer les centres régionaux afin de désengorger les grandes villes. (jzs/ats)
