En France, le premier ministre, François Bayrou, veut économiser au moins 40 milliards d'euros dans le budget de 2026. Il gèle les prestations sociales au niveau de l'année précédente. Un poste de fonctionnaire sur trois qui se libère ne sera pas remplacé et les arrêts maladie seront mieux surveillés. Seule l'armée sera épargnée.
Mais Bayrou va encore plus loin: il supprime deux des onze jours fériés légaux, un chiffre qui place pourtant la France dans la moyenne européenne. Le dirigeant de 74 ans estime ce rabotage justifié, notamment pour le lundi de Pâques, qui n'est pas une fête religieuse. Par ailleurs, le 8 mai, jour de commémoration de la Victoire (avec un grand «V») sur l'Allemagne nazie, ne convient plus à l'amitié franco-allemande, selon le ministre.
Sophie Binet, cheffe du syndicat communiste CGT, a en revanche déclaré que la célébration du 8 mai était particulièrement importante aujourd'hui, alors que la droite a le vent en poupe.
En ce qui concerne le lundi de Pâques, un prêtre a déclaré dans le magazine conservateur Le Point que le démocrate-chrétien Bayrou était peut-être un bon catholique, mais qu'il ignorait manifestement que ce jour, qui fait partie de la semaine pascale, avait bien une signification religieuse.
Les médias français sont évidemment allés prendre la température dans la rue à l'issue de ces annonces. Et François Bayrou récolte au mieux des hochements de tête. Ces deux jours fériés étaient très populaires. Le lundi de Pâques apporte au printemps son premier long week-end, et le 8 mai offre en général un «pont» de quatre jours.
De nombreux employés ont dit leur colère puisqu'ils travaillent déjà un jour gratuitement. Le lundi de Pentecôte avait effectivement disparu en France en 2004. On l'avait alors transformé en «journée de solidarité». Ces sept heures de travail, qui peuvent également être effectuées un autre jour de l'année, ne sont pas rémunérées. Le produit qui en résulte, c'est-à-dire l'équivalent en performance économique, va à l'aide aux personnes âgées. 3,2 milliards d'euros ont ainsi été récoltés en 2025.
Travailler plus, c'est une chose, mais de nombreux Français refusent de s'y résoudre sans être payés. Selon les plans de Bayrou, il faudra bientôt travailler trois jours pour la collectivité. «Trop, c'est trop», semblaient crier en chœur les médias sociaux mercredi. Le politicien de droite, Nicolas Dupont-Aignan demande malicieusement:
La gauche et le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen brandissent le spectre de motions de censure contre le premier ministre. Si les partis s'entendent, ils pourraient faire tomber le gouvernement après la pause estivale.
(Traduit de l'allemand par Valentine Zenker)