Ce canton romand veut devenir le «Qatar de la Suisse»
Le Jura pourrait bien devenir un acteur majeur de la transition énergétique helvétique. Selon Le Quotidien Jurassien, Enrico Riboni, directeur d’Energie du Jura, l’affirme sans détour:
Un brin provoc, l'image traduit toutefois une réalité bien tangible: la région, avec huit installations, concentre déjà la deuxième plus grande densité de centrales de biogaz du pays, juste derrière la Thurgovie. En Suisse, on en compte 126.
Ces unités transformant des déchets agricoles — fumier, lisier, résidus de culture — en méthane renouvelable se multiplient dans le canton, rapporte le journal jurassien. Et c'est rapide. Rappelons que les deux premières sorties de terre dans le Jura l'ont été en 2008 et 2009.
Aujourd’hui, la filière jurassienne du biogaz repose encore en grande partie sur la production d’électricité. Mais la tendance est en train de changer. Les nouvelles installations privilégient désormais de transformer le biogaz en biométhane injectable dans le réseau de gaz naturel.
Deux nouveaux projets, rapporte le Quotidien Jurassien, vont permettre au canton de devenir «le Qatar de la Suisse»: le transport du biogaz par camion et son injection directe en amont dans le réseau national, ouvrant la voie à l’exportation. Ainsi, au plus tard en janvier, du gaz sera expédié d’Ajoie vers le district de Delémont.
Bientôt autosuffisant
Cette mutation pourrait bientôt faire du Jura un véritable exportateur d’énergie verte. Le fournisseur Gasverbund Mittelland, partenaire d’Energie du Jura, adapte son réseau pour permettre l’envoi du biogaz vers Bâle, expliquent nos confrères. Une fois ces travaux achevés, le canton pourra injecter sa production dans le réseau suisse.
Par ailleurs, dès l’été prochain, il devrait atteindre l’autosuffisance énergétique, et même expédier ses surplus durant la belle saison. A moyen terme, d’ici cinq à dix ans, le Jura pourrait produire plus de biogaz qu’il n’en consomme sur l’année et en exportera le surplus chaque mois. (jah)
