Que ce soit le loyer d'un appartement, le papier toilette ou le traditionnel steak frites au restaurant, les prix ont augmenté presque dans tous les domaines en Suisse. A cela s'ajoutent la hausse des primes d'assurance maladie et les employeurs qui refusent à leurs employés la compensation de l'inflation. Le renchérissement a atteint 2,2% en mai.
Cette évolution ne passe pas inaperçue dans les ménages. Au contraire. 91% des personnes vivant en Suisse ressentent une hausse légère à forte des prix des denrées alimentaires et des biens de consommation dans le budget de leur ménage. Cela représente une augmentation de 8% par rapport à l'année dernière. C'est la conclusion d'une enquête réalisée par la société Swibeco, spécialisée dans les compléments salariaux. Fin avril, elle a interrogé plus de 2200 collaborateurs en Suisse, issus de différents secteurs et d'entreprises de toutes tailles.
Les résultats font apparaître un «Röstigraben»: ainsi, en Suisse romande, 95% des personnes interrogées indiquent que l'inflation se fait sentir dans leur porte-monnaie. En Suisse alémanique, ce chiffre est de 87%.
Dans ce contexte, il est logique que certaines personnes se cherchent comment faire des économies. Il est difficile de renoncer au papier toilette, au riz et à l'assurance maladie. On fait donc des coupes ailleurs. Conformément à la pyramide des besoins de Maslow, les produits de marque et de luxe sont le plus souvent cités (12%), suivis par les restaurants (9,3%), les abonnements et les affiliations (8,9%), l'achat d'une nouvelle voiture (8,9%) et les voyages (8,5%).
Les dépenses pour les cinémas, les musées, les théâtres et autres événements ne figurent plus dans le palmarès des économies. Il est possible que le besoin de rattrapage après la pandémie soit trop important. Et il est plus abordable d'aller à un concert que de faire un voyage aux Etats-Unis ou au Japon.
A l'inverse, 14,4% des personnes interrogées ne se disent pas impressionnées par la hausse des prix. Elles ne veulent absolument pas changer leurs habitudes. Ce chiffre est même supérieur d'un tiers à celui de l'année dernière.
Face à la baisse du pouvoir d'achat, la frustration pourrait s'accumuler chez de nombreux employés. Swibeco a donc demandé quels avantages salariaux pourraient apporter une motivation supplémentaire.
Un quart des personnes interrogées ont cité des jours de vacances supplémentaires et des horaires flexibles — suivis par des rabais permanents auprès de marques connues et un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Différence surprenante: pour les Suisses romands, les rabais sont plus importants que les jours de vacances supplémentaires.
Outre les avantages matériels, les employés considèrent surtout le climat de confiance (31%) comme un facteur de motivation important, suivi de la reconnaissance et de l'estime (26%) ainsi que du salaire et des perspectives de développement (16%).
Traduit et adapté par Noëline Flippe