C'est bientôt le moment: dans la plupart des cantons suisses, les vacances d'été commencent début ou mi-juillet. Du point de vue de l'industrie du tourisme, il est clair que celles-ci devraient se dérouler pour la première fois sans aucun effet secondaire dû aux mesures anti-Covid.
L'été dernier, le secteur avait été pris au dépourvu par l'afflux soudain de hordes de passagers. Résultats: de longues files d'attente, des bagages perdus et des valises en pagaille.
Ce n'est pas le cas cette année. Les restrictions de voyage dues à la pandémie appartiennent pratiquement partout au passé. Et la frustration de ne pas avoir pu voyager est grande.
C'est le résultat d'un sondage représentatif réalisé par Europ assistance, une filiale de l'assurance Generali. L'enquête a été menée entre mi-mars et début avril auprès d'un total de 15 000 personnes dans quinze pays, dont onze européens. CH media dispose en exclusivité des résultats pour la Suisse.
Moins d'un quart des participants indiquent qu'ils passeront les mois chauds en Suisse. En d'autres termes: l'étranger attire. Les destinations proches comme l'Italie (27%), la France (16%) et l'Espagne (12%) ont la cote.
Selon une évaluation récente de la plate-forme de réservation Booking, les villes suivantes sont particulièrement demandées par les vacanciers en juillet et août:
La clientèle locale n'hésite pas à payer un peu plus d'argent pour le voyage ou l'avion pour partir loin: devant les Allemands et les Autrichiens, les voyageurs suisses ont le budget vacances le plus élevé par ménage avec 3443 francs, soit une augmentation de 25% par rapport à l'année précédente. Selon l'étude d'Europ assistance, la moyenne européenne est de 1885 francs.
Selon l'étude, les Européens préfèrent toujours partir en vacances avec leur propre voiture. Mais l'avion a gagné en popularité en tant qu'alternative. En Suisse en particulier, l'avion est le moyen de transport préféré, la voiture n'arrivant qu'en deuxième position. Le débat sur la honte de prendre l'avion semble donc passer au second plan pour de nombreuses personnes lorsqu'il s'agit de réserver leurs vacances.
Entre-temps, le «workation» (contraction de work (travail) et vacation (vacances)) ou les «tracances», pour les plus francophiles, semblent s'établir: ainsi, 34 % indiquent qu'ils ne prévoient pas seulement de s'asseoir au bord de la piscine ou de faire du tourisme sur leur lieu de vacances, mais aussi de travailler.
Outre le tuba et le masque de plongée, de nombreux voyageurs emportent donc dans leurs bagages un ordinateur portable et un casque pour rester virtuellement connectés au bureau — malgré les éventuels cyberrisques. Selon l'étude, de nombreuses personnes y voient une possibilité de prolonger leurs vacances en arrivant quelques jours plus tôt sur leur destination de vacances ou en partant un peu plus tard.
Cependant, de nombreux vacanciers risquent de devoir payer plus que prévu pour leur escapade lointaine — en plus du choc inflationniste. En effet, en avril, près de deux personnes sur trois n'avaient pas encore réservé leur voyage d'été. Et compte tenu des problèmes de capacité des compagnies aériennes, dont certaines ont déjà fortement augmenté leurs prix, les réservations de dernière minute devraient avoir tendance à être plus chères.
Le fournisseur de voitures de location Sunny cars a récemment mis en garde contre les réservations à court terme. Certes, les prix des voitures de location sont encore 22% moins chers qu'en 2022, lorsque la pénurie était majeure. Ils restent néanmoins à un niveau élevé. Et même si les prestataires ont entre-temps à nouveau augmenté leur flotte, il est possible qu'en juillet et en août, il ne sera plus possible de réserver la voiture de son choix.
Récemment, Dieter Zümpel, le chef de Der touristik Suisse, la maison mère de Kuoni, qui a quitté ses fonctions début juin, a indiqué que les augmentations de prix atteindraient jusqu'à 20% selon les destinations. Il a en même temps souligné que les dépenses plus élevées — que ce soit pour le vol, l'hébergement ou le transport — étaient en partie intentionnelles. Certains voyageurs choisissent cette année de meilleurs hôtels ou des classes de réservations plus élevées dans les avions.
Selon Kuoni, ce sont surtout les vols long-courriers qui ont augmenté, en particulier vers les pays asiatiques, mais aussi vers les Caraïbes et les Etats-Unis. Aux Etats-Unis, les prix des hôtels ont également nettement augmenté. En revanche, selon Dieter Zümpel, les voyages dans le bassin méditerranéen ne sont guère plus chers chez Kuoni, car le groupe a acheté très tôt des lits d'hôtel à prix fixe. Cela a pour effet que les prix des agences de voyages sont souvent plus avantageux que les offres sur les sites Internet, où les clients réservent individuellement. Selon Dieter Zümpel, des destinations comme l'Egypte et la Turquie restent également avantageuses. La raison en est l'absence de nombreux clients russes.
(Traduit et adapté par Pauline Langel)