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Voitures électriques: la volte-face de l'UE affecte la Suisse

L'UE change d'avis sur les voitures électriques et ça affecte la Suisse (image d'illustration).
Les règles européennes influencent la Suisse, même lorsqu'elles ne sont pas officiellement transposées.Image: Shutterstock

Voitures électriques: comment la volte-face de l'UE affecte la Suisse

La pression de l'industrie a été trop forte: même après 2035, les voitures à moteur thermique pourront continuer à être commercialisées en Europe. Cette décision aura des répercussions directes sur la Suisse.
17.12.2025, 09:2717.12.2025, 09:27
Remo Hess, Brüssel / ch media

Finalement, l'UE fait marche arrière et abandonne l'interdiction prévue des moteurs à combustion. La Commission européenne l'a annoncé mardi. Concrètement, cela signifie que même après 2035, les voitures neuves à essence ou diesel pourront être immatriculées en Europe, alors qu'elles auraient été interdites selon l'ancienne réglementation.

Cette volte-face aura des répercussions directes sur la Suisse. La raison est simple et illustre bien comment les règles européennes influencent la Suisse, même lorsqu'elles ne sont pas officiellement transposées.

Un maillon à part entière du marché européen

Le marché automobile suisse est tout simplement trop petit pour qu'une solution spécifique aux grands constructeurs soit rentable. Ceux-ci respectent donc les normes européennes en matière d'émissions polluantes, même si la Suisse décidait d'adopter ses propres règles d'homologation.

Cela est confirmé par Dino Graf, d'Amag, le principal importateur de voitures en Suisse: «Personne ne produira de moteurs à combustion pour la Suisse si le reste de l'Europe passe à l'électrique.» La Suisse est depuis longtemps un maillon à part entière du marché automobile européen.

Amag se réjouit toutefois de l'abandon de l'interdiction des moteurs à combustion à Bruxelles. Le groupe a toujours plaidé pour une approche ouverte sur les technologies, qui offre davantage de flexibilité à tous les acteurs du secteur.

L'objectif de réduction des émissions reste strict

Parallèlement, Dino Graf souligne qu'il ne s'agit pas d'un véritable revirement, mais plutôt d'un ajustement des Européens sur la voie déjà engagée vers l'électromobilité:

«L'objectif à long terme reste le même: réduction de 100% des gaz à effet de serre – l'électrification des véhicules est incontournable.»

La Suisse suit le même cap avec sa législation climatique. Il est en réalité intéressant d'examiner les détails de l'abandon de l'interdiction des moteurs à combustion.

L'UE ne fait pas table rase: le moteur thermique n'est pas autorisé à faire un retour sans limites. L'objectif de réduction des émissions de CO₂ reste strict et est seulement ajusté. Il concerne les émissions de CO₂ que les constructeurs automobiles devront atteindre à l'échelle de leur flotte à partir de 2035.

Alors que la réduction initiale de 100% équivalait de fait à une interdiction totale des moteurs thermiques, l'objectif est désormais fixé à 90%.

Une solution intermédiaire intéressante

Concrètement, cela signifie que l'ensemble des voitures neuves d'un constructeur pourra encore émettre 10% du CO₂ que ce même constructeur produisait en 2021. Ces 10% doivent toutefois être compensés par d'autres mesures, par exemple en fabriquant les véhicules avec de l'acier neutre en carbone ou en recourant à des carburants climatiquement neutres, comme l'essence synthétique ou les biocarburants.

Il est important de souligner qu'à partir de 2035, cela ne signifie pas qu'une voiture neuve sur dix sera automatiquement équipée d'un moteur thermique. Précisons: il s'agit de la réduction des émissions de CO₂ à l'échelle de l'ensemble de la flotte.

Si les constructeurs misent par exemple sur des véhicules hybrides, combinant moteur électrique et moteur thermique et émettant beaucoup moins de CO₂ que les moteurs uniquement thermiques, ils pourront commercialiser plus de 10% de ces véhicules. Ces hybrides rechargeables ou voitures électriques équipées d'un prolongateur d'autonomie («Range Extender») constituent une solution intermédiaire intéressante avant le passage aux véhicules entièrement électriques.

Les constructeurs restent libres de déterminer la composition de leur gamme. Le fabricant de voitures de sport Porsche devrait en tout cas se réjouir de pouvoir continuer à commercialiser sa 911 en version essence.

Un nouvel essor prévu en 2026

D'autres constructeurs ont déjà largement orienté leur production vers les véhicules électriques. En Allemagne, pays automobile par excellence, les ventes ont fortement rebondi après le recul de l'an dernier.

Plusieurs fabricants allemands ont lancé de nouveaux modèles électriques en 2025. En Suisse également, le marché de l'électromobilité se redresse, confirme Dino Graf d'Amag, qui prévoit un nouvel essor en 2026 avec l'arrivée des premiers véhicules électriques à moins de 25 000 francs.

Traduit et adapté par Noëline Flippe

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