Thomas Le Bonniec dénonce les méthodes d'Apple pour nous écouter à notre insu. Le Français est d'ailleurs le lanceur d'alerte à l'origine d'une plainte de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), déposée contre X. Elle comporte des accusations pour «violation de la vie privée et collecte illégale de données sans le consentement des utilisateurs».
Lors de l'émission «A Bon Entendeur», sur la RTS, le Français a expliqué:
Il précise avoir écouté plus de 46 000 messages d'une durée moyenne de 15 à 30 secondes. De quoi lui permettre d'entendre «des choses extrêmement intimes, des données à caractère sensible». Il cite en exemple, au micro de la RTS:
Les faits, comme le rapporte l'émission, remontent à 2019. Pour étayer ses dires, Thomas Le Bonniec s'est empressé de faire des captures d'écran pour faire éclater la vérité. Il qualifie la situation de «dystopique».
La société américaine, en août 2019, avait annoncé modifier sa politique pour, disait-elle, «rassurer ses utilisateurs». Mais Thomas Le Bonniec est catégorique:
Il s'est permis un parallèle avec une loi sur le narcotrafic que souhaite faire passer Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur en France. «En réalité, c'est une loi fourre-tout. Il (réd: Bruno Retaillau) veut permettre à la police d'activer à distance les téléphones portables. Elle ciblera d'abord les trafiquants, mais s'étendra à toutes sortes de choses», pointe Le Bonniec.
La Suisse, elle, était également ciblée par ces pratiques, comme le souligne la RTS. Apple a engagé des locuteurs suisses de langue maternelle «romande» et «alémanique» pour effectuer cette tâche.
En 2019, une vaste enquête du Guardian avait démontré que la firme à la pomme appelait ça le «grading», que l’on peut traduire par «l’évaluation», en français.
Face au tollé occasionné, un communiqué avait été diffusé par le géant, assurant désormais qu'Apple «ne conserve plus aucun enregistrement audio des interactions avec Siri et continue à utiliser des transcriptions générées par ordinateur pour améliorer les performances».
La société confirmait que «face aux craintes des utilisateurs, nous avons immédiatement suspendu la notation humaine des requêtes envoyées à Siri».
En février 2025, la boîte californienne a accepté de payer 95 millions de dollars pour stopper les poursuites des consommateurs américains, mais s'est toujours défendue de «tout acte répréhensible et toute responsabilité présumés». (svp)