Les membres de l'OTAN se sont lancés mardi dans une course logistique pour accélérer leurs livraisons d'armements et de munitions à l'Ukraine. Cela tout en abordant la question sensible de la fourniture d'avions de combat pour lui permettre de résister à la Russie.
Problème: «Le rythme actuel d'utilisation de munitions par l'Ukraine est beaucoup plus élevé que notre rythme actuel de production», a averti Jens Stoltenberg, chef de l'OTAN. «Cela épuise nos stocks et met nos industries de défense sous pression», a ajouté le responsable norvégien, appelant à augmenter les cadences d'une part et à investir dans les capacités de production d'autre part.
«Nous allons fournir aux Ukrainiens les moyens de tenir et d'avancer pendant la contre-offensive de printemps», a assuré le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin. Il a insisté sur l'artillerie, la défense antiaérienne et les blindés mais n'a pas cité les avions de combat dans les livraisons d'armements.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quant à lui insisté dans la soirée sur la nécessité de livraisons rapides d'armes à son pays, la pression militaire russe étant de plus en plus forte dans l'est, évoquant des accords pour plus de systèmes de défense aérienne, plus de chars, plus d'artillerie et d'obus:
Ces demandes ukrainiennes, régulièrement réitérées, se font plus insistantes à un moment où les troupes russes avancent peu à peu dans l'est et notamment au nord de Bakhmout, l'épicentre des affrontements depuis plusieurs mois. Des combats acharnés se poursuivent autour de cette ville forteresse.
M. Zelensky a, de son côté, évoqué une situation «extrêmement difficile» dans les régions de Lougansk et de Donetsk, où les soldats luttent «pour chaque mètre de terre ukrainienne».
Présent à la réunion avec les Occidentaux mardi, le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a de son côté insisté à sa manière sur la demande d'avions de combat pour Kiev en défroissant devant les caméras un foulard porté en pochette sur laquelle était dessiné un de ces appareils.
«Il est dans son rôle mais les Ukrainiens savent très bien qu'il faudra au moins une année pour les obtenir», a confié un des participants:
Plusieurs annonces ont été faites à l'issue de la réunion, notamment celle de la fourniture d'un système de défense antiaérienne Mamba (SAM-T), l'équivalent du Patriot, par la France et l'Italie. Une arme qui vaut 500 millions d'euros. La France va également produire des obus de 155 mm avec l'Australie et les blindés AMX-10 promis à l'Ukraine seront livrés dans les prochains jours.
L'Allemagne a, pour sa part, fait état de la relance d'une ligne de production de munitions pour les chars de défense antiaérienne Gepard. Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung, le premier contrat porte sur 300 000 munitions livrables à Kiev à partir de juillet.
Le calendrier pour la fourniture des armements et la formation des unités ukrainiennes en Europe est devenu un enjeu majeur dans ce conflit provoqué par l'invasion russe, déclenchée le 24 février 2022:
La cadence des formations des militaires ukrainiens en Pologne s'est accélérée avec l'objectif d'avoir trois bataillons pour l'été, a-t-il précisé. (ats/jch)