Génocide des Yézidis : un djihadiste belge condamné à la perpétuité
Un jihadiste belge présumé mort en Syrie et qui était jugé par défaut a été condamné vendredi à la réclusion criminelle perpétuité à Bruxelles, dans le premier procès organisé en Belgique sur le génocide de la minorité des Yazidis.
Sammy Djedou, combattant de l'organisation Etat islamique (EI) à l'époque des faits, avait été reconnu coupable jeudi soir de «crime de génocide» pour avoir pris part à l'extermination des Yézidis avec ce groupe djihadiste. Il a aussi été condamné pour «crimes contre l'humanité», pour avoir séquestré, frappé, violé et contraint à l'esclavage sexuel trois femmes yézidies entre fin 2014 et fin 2016.
Sa mère avait parlé à watson
Deux jours avant le verdict de culpabilité, watson avait interviewé la mère de Sammy Djedou, qui devait être interrogée le lendemain au procès comme témoin de moralité.👇
Olivia Venet, avocate de deux femmes yézidies qui étaient parties civiles au procès, a réagi auprès de l'Agence France Presse (AFP):
Le Secrétariat américain à la défense avait annoncé la mort de Sammy Djedou en décembre 2016 lors d'une frappe aérienne à Raqqa (Syrie), un des fiefs de l'EI. Mais faute de constat de décès prouvant légalement sa disparition, les autorités belges ont décidé de le poursuivre pour ses crimes présumés.
Deux femmes yézidies sont venues témoigner
Avant la Belgique, trois autres pays européens – l'Allemagne, les Pays-Bas et la Suède – ont traduit en justice et fait condamner depuis 2021 des jihadistes pour leur participation à ce génocide.
L'enquête de la justice antiterroriste belge s'est appuyée sur des témoignages recueillis par des ONG et des journalistes en zone de guerre après la chute du dernier bastion de l'EI à Baghouz (Syrie) en 2019. Elle a permis d'identifier trois femmes yézidies ayant été victimes de Djedou, dont deux, parties civiles, sont venues témoigner à l'audience.
Viols, enlèvements et traitements inhumains
Les Yézidis sont une minorité kurdophone, adepte d'une religion préislamique, qui était implantée principalement dans le nord de l'Irak avant de subir les assauts et persécutions des jihadistes de l'EI à partir d'août 2014, et de fuir en masse. Selon l'ONU, des milliers de femmes et adolescentes ont subi viols, enlèvements et traitements inhumains, dont l'esclavage. Des hommes yézidis ont été tués par centaines.
Un autre procès est prévu à Paris en mars 2026, le premier en France concernant le génocide des Yézidis, ciblant aussi un djihadiste présumé mort. (amn/afp)
