Belgique: un baron de la drogue en procès avec trente complices
Présenté comme un des narcotrafiquants les plus puissants de Belgique, cet homme de 39 ans à la carrure d'athlète, costume serré et cheveux gominés, a pris place dans la salle d'audience, encadré par des policiers des forces spéciales, armés et cagoulés.
Jugé avec une trentaine de complices présumés, il est soupçonné d'avoir codirigé un réseau ayant importé en Europe d'énormes quantités de cocaïne depuis l'Amérique du Sud.
L'enquête a démarré en 2020 avec la saisie dans le port de Rotterdam (Pays-Bas) de 3,2 tonnes de poudre blanche dissimulées dans une cargaison de minerai de manganèse expédiée du Brésil.
La marchandise était destinée à une entreprise belge d'Anvers, spécialisée dans le traitement des eaux, et soupçonnée d'avoir été utilisée comme paravent par les trafiquants.
Plusieurs suspects liés à cette entreprise avaient rapidement été interpellés en Flandre occidentale, et les enquêteurs étaient ensuite remontés jusqu'aux organisateurs présumés, soit Flor Bressers et un sexagénaire brésilien, Sergio De Carvalho, présenté comme la deuxième figure principale du réseau.
Arrestation en Suisse
Après une série d'interpellations en Belgique, en Espagne ou à Dubaï, Flor Bressers avait été arrêté en février 2022 à Zurich en vertu d'un mandat d'arrêt international, puis extradé à l'automne suivant. Sergio De Carvalho avait été interpellé en 2023 en Hongrie avant d'être lui aussi incarcéré en Belgique.
Selon l'accusation, la saisie d'avril 2020 à Rotterdam n'est que la partie émergée de l'iceberg, et leur réseau est soupçonné d'avoir importé plusieurs dizaines de tonnes de cocaïne en 2019-2020.
Lundi matin, la défense d'un avocat néerlandais soupçonné de complicité et celle d'un ancien banquier de Londres poursuivi pour blanchiment d'argent ont demandé au tribunal que leurs clients puissent être jugés séparément.
Des requêtes que l'accusation a suggéré de rejeter, arguant de l'importance d'offrir au public «une image complète du fonctionnement d'une organisation criminelle».
Plusieurs semaines de procès
«Chaque profession aura le droit de se défendre», a assuré la représentante du parquet fédéral.
Le procès doit durer plusieurs semaines. Il s'agit d'un dossier du tribunal correctionnel de Bruges (nord), exceptionnellement délocalisé à Bruxelles, à l'ancien siège de l'Otan, pour raisons de sécurité. (sda/ats/afp)
