C'est souriant et saluant la foule depuis le siège arrière du véhicule que le roi, accompagné de Camilla, a quitté son domicile. Il venait alors tout juste de recevoir la - brève - visite de son fils cadet, Harry, fraîchement débarqué des Etats-Unis. Le duc de Sussex s'était posé un peu plus tôt à l'aéroport d'Heathrow.
L'arrivée du prince Harry, venu seul sans son épouse Meghan ni leurs deux enfants, Archie et Lilibet, a suscité de nouveaux espoirs de réconciliation entre le prince, qui a claqué la porte en 2020, et le reste de la famille, notamment son frère William.
Charles III et Camilla se sont d'abord rendus au palais de Buckingham, à proximité, d'où ils devaient rejoindre ensuite en hélicoptère la résidence de campagne de Sandringham dans l'est de l'Angleterre. Le souverain s'apprête à s'absenter de la vie publique pour une durée indéterminée.
Alors qu'il était déjà au repos pour son opération de la prostate, son absence de la vie publique s'annonce plus longue que prévue, écartant des projecteurs un roi qui a attendu 70 ans pour monter sur le trône, et s'était montré particulièrement actif depuis, multipliant visites de terrain et voyages à l'étranger. Le souverain a assuré être «très optimiste» quant à son traitement et qu'il continuerait à s'acquitter «des affaires de l'Etat et des tâches administratives», liées à son rôle de chef d'Etat de 15 pays, dont le Royaume-Uni.
Comme pour son opération pour un problème bénin de la prostate, Charles III a choisi de ne pas cacher sa maladie, tranchant avec le secret entourant la santé des souverains précédents. Le palais est toutefois resté avare de détails. La «forme de cancer» dont Charles III est atteint n'a toujours pas été précisée. On sait que la maladie a été détectée lors d'une intervention pour une hypertrophie bénigne de la prostate fin janvier, mais qu'il ne s'agit pas d'un cancer de la prostate.
Pendant ce temps, les voeux de rétablissement ont continué à affluer du monde entier. Le Premier ministre, Rishi Sunak, qui s'entretient chaque semaine avec le roi, s'est voulu rassurant. Le conservateur a indiqué sur la BBC que son cancer avait été «détecté tôt».
Un an et demi après le décès d'Elizabeth II, cette maladie replonge la monarchie dans l'incertitude. D'autant que l'une des figures les plus aimées de la famille royale, Kate, entame également une longue convalescence après sa mystérieuse opération de l'abdomen en janvier.
Il revient donc surtout à la reine Camilla, 76 ans, et à William, prince héritier de 41 ans, de représenter la monarchie. Peu avant l'annonce du cancer du roi, le prince a annoncé qu'il reprendrait mercredi ses activités publiques, suspendues plusieurs semaines pour rester auprès de Kate et de leurs trois enfants. En l'état actuel, une abdication semble improbable, Charles III ayant comme sa mère promis «une vie de service». (mbr avec ats)