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Survols de drones: le Danemark pointe un «acteur professionnel»

Survols de drones: le Danemark pointe un «acteur professionnel»

Les autorités danoises soupçonnent un «acteur professionnel» d’être à l’origine de survols de drones au-dessus de plusieurs sites civils et militaires. Les incidents, survenus pour la deuxième fois cette semaine, restent pour l’heure non élucidés.
25.09.2025, 21:5225.09.2025, 21:52

Des drones ont été repérés au dessus des aéroports d'Aalborg (nord), d'Esbjerg (ouest), de Sonderborg (sud) et de la base aérienne militaire de Skrydstrup (sud) avant de repartir de leur propre chef, selon la police.

Lundi soir déjà, des drones à l'origine non identifiée ont survolé l'aéroport de Copenhague, bloquant le trafic pendant plusieurs heures. Ces survols sont l'oeuvre d'un «acteur professionnel» et constituent une «menace systématique», a dit jeudi matin le ministre de la Défense, Troels Lund Poulsen.

Pour autant, le Danemark ne «dispose pas d'information nous permettant de désigner les responsables des événements de ces derniers jours», a déclaré en soirée le chef des services de renseignement, Thomas Ahrenkiel, lors d'une conférence de presse.

Le chef des services de renseignement (PET), Finn Borch a souligné quant à lui que «le risque de sabotage russe au Danemark est élevé». La Russie a «fermement» démenti être impliquée dans ces survols, son ambassade à Copenhague dénonçant une «provocation orchestrée».

Ces incidents surviennent après l'incursion de drones russes en Pologne et en Roumanie et d'avions de combat russes dans l'espace aérien estonien, mais les autorités danoises et européennes n'ont pour l'heure fait aucun lien entre ces incidents.

Le gouvernement danois, qui insiste sur l'absence de «menace militaire directe», a annoncé acquérir de nouveaux moyens «de détection et de neutralisation de drones». «Le but de ce genre d'attaques hybrides est de semer la peur, de créer la division et de nous effrayer», a dit le ministre de la Justice, Peter Hummelgaard.

Décision de ne pas abattre les drones

Interrogé sur une éventuelle activation par le Danemark de l'Article 4 de l'Otan, prévoyant des consultations entre alliés en cas de menace sur l'un de ses membres, le ministre de la Défense a indiqué qu'aucune «décision définitive» n'avait encore été prise à ce sujet.

Le pays scandinave, membre de l'Otan, doit accueillir la semaine prochaine les chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'Union européenne pour un sommet à Copenhague. La Première ministre danoise Mette Frederiksen a indiqué sur X avoir parlé avec le chef de l'Otan Mark Rutte du renforcement de la sécurité du pays.

L'aéroport d'Aalborg, l'un des plus grands du pays après celui de la capitale Copenhague, a été fermé temporairement, avant de rouvrir plusieurs heures plus tard.

Police et armée ont décidé de ne pas abattre les drones, notamment pour la sécurité des civils, a indiqué le chef d'état-major des armées, Michael Hyldgaard, lors d'une conférence de presse jeudi matin.

Certains drones ont été suivis par hélicoptère mais n'ont pu être interceptés, a précisé le chef des renseignements (PET). Les aéroports d'Esbjerg et de Sonderborg n'ont pas été fermés car aucun vol n'y était prévu.

«Grave attaque»

Une enquête a été ouverte en collaboration avec les services de renseignement danois et l'armée dans le but de «clarifier les circonstances» de ces vols, a ajouté la police. Rencontré par l'AFP dans les rues de Copenhague, Torsten Frøling, 48 ans et travaillant pour une agence gouvernementale, s'est montré pragmatique.

«C'est probablement la Russie qui teste les frontières de l'Europe (...) Ils volent près des frontières, essaient de provoquer, mais pas de menacer. Donc je ne pense pas que ce soit une menace pour le Danemark.»

En Norvège, un drone opéré par un homme d'origine étrangère près de l'aéroport international d'Oslo mercredi a été saisi par la police jeudi.

Après le survol de l'aéroport de Copenhague, la Première ministre du Danemark, Mette Frederiksen, a dénoncé «l'attaque la plus grave contre une infrastructure critique» dans le pays, affirmant «ne pas exclure» qu'il s'agisse de la Russie.

«Cela s'inscrit dans l'évolution que nous avons pu observer dernièrement avec d'autres attaques de drones, des violations de l'espace aérien et des cyberattaques contre des aéroports européens»

Elle faisait alors référence aux récentes intrusions de drones en Pologne et Roumanie et à l'incursion d'avions de chasse russes dans l'espace aérien estonien à la mi-septembre.

Les gouvernements de ces trois pays membres de l'Otan ont mis en cause la Russie, qui a nié toute responsabilité, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov évoquant des «accusations sans fondement».

Ces incidents interviennent une semaine après l'annonce par le Danemark de l'acquisition, pour la première fois, d'armes de précision à longue portée pour pouvoir frapper des cibles lointaines, jugeant que la Russie représenterait une menace «pendant des années». (sda/ats/afp)

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