La journée de mardi a été particulièrement médiatisée aux Etats-Unis. L'ancien président Donald Trump s'est rendu à New York, il a écouté la lecture d'une trentaine de chefs d'accusation à son encontre. C'est la première fois qu'un président américain fait face à une enquête pénale et se retrouve au tribunal.
De retour en Floride, Donald Trump a qualifié mardi d'«insulte à la nation» son inculpation officielle plus tôt dans la journée devant un tribunal de New York. L'ex-président américain est accusé d'avoir «orchestré» des paiements occultes pour étouffer trois affaires. Il a été accueilli par une foule de fan qui arboraient des cravates «pas de crime» et des chapeaux «Trump 2024».
Trump: "I Never Thought Anything Like This Could Happen In America !" 🇺🇸 #FreeTrump #TrumpIndicment #SaveAmerica #Trump2024NowMorethanEver #Trump2024 #Trump #MAGA #MAGA2024 pic.twitter.com/8SNClVHkTY
— UNITED STATES OF AMERICA 🇺🇸 (@USA2224) April 5, 2023
Quelques heures plus tôt à Manhattan, le républicain de 76 ans a plaidé non coupable de falsifications de documents comptables lors d'une audience pénale sans précédent, qui a réveillé les passions dans le pays. Dans une salle d'audience bondée de Manhattan, l'accusé est apparu la mine grave, visiblement tendu.
Reparti libre sans contrôle judiciaire, Donald Trump tente désormais tout pour éviter l'épreuve d'un procès en janvier 2024, seulement quelques mois avant l'élection présidentielle à laquelle il est candidat.
Premier président de l'histoire des Etats-Unis à subir un tel sort, il est accusé d'avoir «orchestré» une série de paiements pour étouffer trois affaires embarrassantes avant l'élection de novembre 2016.
Un portier de la «Trump Tower», qui prétendait avoir des informations sur un enfant hors mariage, a reçu 30 000 dollars pour garder le silence. Une femme qui se présentait comme une ancienne maîtresse a touché 150 000 dollars pour se faire discrète et, surtout, l'actrice de films pornographiques Stormy Daniels, Stephanie Clifford de son vrai nom, et qui a collaboré avec la justice pendant cinq ans, devait aussi se taire.
Le procureur de Manhattan, Alvin Bragg, accuse l'ex-locataire de la Maison-Blanche de mensonges à répétition, en soulignant, après cinq ans d'enquête de ses services, la «conduite délictuelle grave» de l'homme d'affaires new-yorkais.
Dénonçant une inculpation «triste» et «toute faite», l'un des avocats de l'ancien chef d'Etat a promis de se battre.
«C'est une ingérence électorale massive», a dénoncé Donald Trump devant ses partisans en Floride mardi soir, critiquant vivement le procureur new-yorkais, qui est un élu démocrate.
Le milliardaire s'est longuement épanché sur chacune des autres enquêtes dont il fait l'objet, de ses pressions exercées sur des responsables électoraux en Géorgie à la gestion de ses archives de la Maison-Blanche, fustigeant à chaque fois des investigations «frauduleuses».
Lors de son allocution décousue d'une vingtaine de minutes, il a aussi comme à son habitude évoqué ses accusations de «fraudes» à l'élection présidentielle de 2020, rejouant une partition bien connue, à laquelle adhèrent encore des millions de ses partisans.
Son allocution mardi soir a donné davantage l'impression d'une réunion de campagne, que d'un discours de défense:
Joe Biden est lui resté très discret face à l'inculpation de son rival républicain, cette comparution n'étant pas «une priorité» selon la porte-parole de la Maison-Blanche Karine Jean-Pierre.
Le président américain, qui n'a pas officiellement lancé sa campagne, sait que tout commentaire risque de nourrir l'argumentaire d'ingérence du milliardaire républicain. (ats/jch)