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La femme qui a nommé Trump pour le Nobel de la paix se confie

Le président américain Donald Trump avec des otages israéliens libérés dans le Bureau ovale: recevra-t-il le prix Nobel pour son éventuel accord de paix?
Le président américain Donald Trump avec des otages israéliens libérés dans le Bureau ovale: recevra-t-il le prix Nobel pour son éventuel accord de paix?Image: dr

La femme qui pourrait faire gagner le Nobel de la paix à Trump se confie

Si Donald Trump décroche vendredi le prix Nobel de la paix, ce sera (aussi) grâce à elle. La professeure Anat Alon-Beck l’a officiellement proposé… Et a peut-être même été la seule à le faire dans les délais. Elle explique pourquoi.
08.10.2025, 05:3108.10.2025, 05:31
Fabian Hock / ch media

Ils sont tous arrivés trop tard. Benjamin Netanyahou, le gouvernement pakistanais, plusieurs figures du Parti républicain… Tous ont recommandé Donald Trump pour le prix Nobel de la paix cette année. Cependant, pour être considéré, un nom doit être soumis avant le 31 janvier. Eux ont attendu l’été.

Aucune nomination officielle n’avait été confirmée pour le président américain. Et même si ses chances de remporter le Nobel sont jugées faibles, il aurait pu être écarté pour une simple question de date. Mais non. Anat Alon-Beck a bien envoyé sa lettre dans les temps. Ce qui signifie qu’au moins une nomination valide figure sur le bureau du comité Nobel.

Une lettre qui peut faire toute la différence

Alon-Beck enseigne le droit à la Case Western University, dans l’Ohio. Cette année, elle est professeure invitée à la prestigieuse Harvard Law School. Elle confie:

«A ma connaissance, je suis la seule à avoir soumis la nomination à temps»
Anat Alon-Beck est professeure de droit à Harvard et à la Case Western Reserve University School of Law.
Anat Alon-Beck est professeure de droit à Harvard et à la Case Western Reserve University School of Law.Image: dr

Ce mardi marque le deuxième anniversaire de l’attaque terroriste du Hamas contre Israël, point de départ d’une guerre sanglante à Gaza. C’est aussi cette semaine que doivent commencer les négociations autour d’un plan de paix porté par Donald Trump. Un accord entre Israël et le Hamas serait un séisme historique. Et ce vendredi, le Nobel de la paix 2025 sera décerné.

Pourquoi avez-vous nominé Donald Trump?
Anat Alon-Beck: Bien avant même d’être élu, Trump disait vouloir s’engager personnellement pour la libération des otages israéliens détenus à Gaza. Il avait déjà établi des contacts avec les familles et leur avait promis qu’il ferait tout pour ramener leurs proches. J’étais présente à sa cérémonie d’investiture en janvier.

«Ce jour-là, il a invité des proches d’otages sur scène et leur a réaffirmé son soutien»

Vous avez précisé dans votre lettre que la nomination dépendait de la réussite d’un accord sur les otages.
Oui, et ce ne serait pas rien. Libérer ces otages est d’une complexité extrême: ils sont entre les mains d’une organisation terroriste qui les utilise comme monnaie d’échange. Si le Hamas les libère, il perd toute sa force de négociation.

«Mais dès le départ, je me suis dit: s’il y en a un qui peut réussir à débloquer la situation, c’est Trump»

Il a la capacité de mettre la pression nécessaire pour arrêter ce conflit, cette boucherie. On ne peut pas continuer comme ça. Il faut que ça s’arrête.

Quand avez-vous envoyé la nomination?
Quelques jours après sa prise de fonction. Juste avant la date limite.

Parce que vous saviez que Trump voulait ce prix, et qu’il serait motivé à agir?
En tant que professeure de droit des affaires, je m’intéresse aussi aux mécanismes d’incitation. Un ami à moi, Kobby Barda, a écrit un livre sur Trump, dans lequel il consacre tout un chapitre au prix Nobel de la paix. Je l’ai lu et je me suis dit: Ok, c’est intéressant.

«S’il veut vraiment ce prix, alors il y a désormais un levier à exploiter»

Pourquoi cet engagement personnel pour les otages?
Je suis à la fois israélienne et américaine, et je veux de tout cœur qu’ils soient libérés. Ces gens souffrent. Ils sont torturés, abusés. Sauver une seule vie, c’est sauver un monde entier. C’est ce que ma religion enseigne, et je le crois profondément. Je travaille aussi pro bono comme avocate pour le Jewish Advocacy Center, une organisation juive. Je représente plusieurs anciens otages, comme Shlomi Ziv, Almog Jan ou Andrey Kozlov. Ils m’ont raconté les tortures qu’ils ont subies. Ça m’a bouleversée et déterminée à aider davantage.

«Aucun leader mondial n’a réussi à faire avancer ce dossier. Trump, lui, semble capable de faire un pas vers la paix»

Pas seulement entre Israël et Gaza, mais dans toute la région. Ce serait une nouvelle ère. C’est pour ça qu’un prix Nobel de la paix existe: pas pour célébrer des bombes, mais pour célébrer la paix. Et j’y crois.

«Israéliens, Palestiniens, Arabes… nous voulons tous la paix»

Depuis le 7 octobre 2023, les positions se sont extrêmement radicalisées. Vous pensez malgré tout qu’une paix durable est possible?
Je me suis moi-même fait attaquer, dans mon université aux Etats-Unis, simplement parce que je suis israélienne.

«Cette radicalisation, y compris chez nous, est inacceptable. Regardez ce qui se passe dans nos rues»

Ce qui se passe en Europe. Pendant Yom Kippour, deux Juifs ont été assassinés en Angleterre. J’enseigne à Harvard, et récemment, à Cambridge, un professeur a brandi une arme et tiré devant une synagogue. Il faut que la haine cesse.

Concrètement, comment se passe une nomination au Nobel? Et pourquoi aviez-vous le droit de proposer un nom?
En tant que professeure d’université, j’en ai le droit. Je me suis enregistrée sur le site du comité Nobel. Ils ont validé mon profil. Ensuite, j’ai pu soumettre officiellement ma proposition.

C’est la première fois que vous nommez quelqu’un?
Oui, c’est la première fois. Avant, j’étais encore professeure assistante, donc je n’étais pas éligible. Petite précision: je suis plutôt libérale. J’écris sur le développement durable, je soutiens la diversité. Et quand je ne suis pas d’accord avec une décision politique, je le dis. Mais je pense aussi qu’il faut rendre à César ce qui est à César. Trump est très mal traité par les médias. Pourtant, jusqu’à maintenant, il a respecté la loi.

«Et si c’est lui qui réussit à désamorcer la radicalisation, à ramener un peu de paix et de prospérité, alors il rend service au monde entier»

Traduit et adapté de l'allemand par Léon Dietrich

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source: corbis news / view press
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