C'est un mythe si célèbre qu'il en devient presque risible. Le président américain de 78 ans, fraîchement intronisé ce lundi à Washington DC, cultive des goûts alimentaires aussi développés que ceux d'un enfant de huit ans. Comprenez qu'il n'aime que les hamburgers (ceux de chez McDonald's, précisons), les filet'o'fish, le poulet frit de chez KFC - et qu'il préférait probablement détruire son mur à la frontière mexicaine plutôt que de croquer dans un légume vert.
Du coup, c'est peu dire que le menu du déjeuner au Capitole, servi ce midi dans la foulée de la cérémonie qui l'a vu devenir le 47e président, n'a pas dû lui faire grandement plaisir.
Ledit menu, décliné en trois actes, débutait sur un gâteau de crabe de Chesapeake (Maryland), avec un tartare de tomates, une sauce au laurier, ses légumes marinés, du romanesco, de l'aneth et de l'huile de ciboulette.
Une entrée suivie, en guise de plat de résistance, d'un steak de faux-filet Greater Omaha Angus avec carottes Thumbelina, brocoli rabe, sauce aux fines herbes et aux fanes de carottes, servi avec un jus de truffe rouge et du gratin de pommes de terre. Pour s'achever, finalement, sur une terrine glacée aux pommes du Minnesota, avec de la glace à la crème et caramel salé.
N'en jetez plus, ça avait l'air sublime.
Mais autant dire qu'à l'exception du steak (un pêché-mignon de Trump, à condition d'être cuit à point), sa seule joie gustative a peut-être résidé dans la crème glacée (qu'il déguste d'ordinaire en double supplément avec du gâteau au chocolat).
D'autant que, si quatre vins différents et soigneusement choisis ont été servis aux convives tout au long du déjeuner - deux de Californie, un du Nouveau-Mexique et un quatrième de Virginie - le nouveau président n'y a pas goûté. Abstinent de longue date, il s'en tient strictement au Coca Light.
C'est quand même bien la veine d'accéder au poste le plus influent du monde. Si on ne peut même plus imposer ses choix culinaires aux petites gens...