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Etats-Unis: Ces photos pourraient briser le cou de Donald Trump

Donald Trump aurait gardé chez lui des documents secrets.
Donald Trump aurait gardé chez lui des documents secrets.source: keysone/watson

Ces photos pourraient briser le cou de Donald Trump

Des images du FBI le prouvent: l'ex-président avait conservé des documents «top secret» dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride.
02.09.2022, 16:42
Philipp Löpfe
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Le FBI suit des règles strictes dans tout ce qu'il fait. C’est aussi le cas lors d'une perquisition, et notamment d'une perquisition très particulière, à savoir chez l'ex-président Donald Trump. L'une de ces règles stipule que tout ce qui est trouvé doit immédiatement être photographié. C'est ce qui s'est passé le 8 août lorsque les agents du FBI ont frappé à la porte de Mar-a-Lago, la résidence de Trump à Palm Beach, en Floride.

Lors de cette opération, le FBI a trouvé 15 boîtes contenant des éléments que l'ex-président aurait dû, selon la loi, remettre aux archives nationales. Elles contenaient plus d'une centaine de documents classés «secrets», dont 25 étaient même «top secret». Les agents ont également photographié ces documents, comme le veut la règle.

Les photos en question 👇

August 30, 2022, West Palm Beach, FL, United States of America: Top Secret documents redacted by the Justice Department are show scattered on the floor after they were found by the FBI during a raid o ...
Les documents que le FBI a trouvés chez Trump sont classés «top secrets».photo: www.imago-images.de

Ces photos ont été publiées. On y voit des documents posés au sol avec des pages de garde rouges («secret») et jaunes («top secret»). Il est ainsi évident que l'ex-président n'était pas seulement en possession de documents qui ne lui appartiennent pas, mais qui appartiennent au public.

Cela prouve également que Trump a peut-être enfreint la loi sur l'espionnage, une infraction pénale qui peut entraîner jusqu'à 20 ans de prison.

Les photos qui viennent d'être publiées par le ministère de la Justice prouvent une fois de plus une vieille maxime du journalisme: «une image vaut mille mots». Mais comment en est-on arrivé là ? Ironie du sort, Trump est tombé dans un piège qu'il avait lui-même tendu. Mais reprenons les choses dans l'ordre:

Trump et ses avocats tentent par tous les moyens de rendre la vie difficile au FBI et au ministère de la Justice et d'entraver, voire d'empêcher le plus longtemps possible l'exploitation de ces documents. C'est pourquoi ils ont déposé une requête auprès du tribunal dans laquelle ils demandent qu'une personne indépendante - un «Special Master» - examine d'abord si ces documents peuvent réellement être consultés par le FBI ou s'ils sont protégés grâce à l'«executive privilege» du président.

Or ce n'était pas une bonne idée. Une juge nommée par Trump a fait savoir qu'elle n'était pas hostile à ce prestige, mais a exigé au préalable une prise de position du ministère de la Justice. Elle a ainsi ouvert une large porte au ministre de la Justice Merrick Garland pour qu'il s'explique et celui-ci ne s'est pas fait prier deux fois.

Attorney General Merrick Garland speaks at the Justice Department Thursday, Aug. 11, 2022, in Washington. (AP Photo/Susan Walsh)
Merrick Garland
Sobre mais efficace : le ministre de la Justice Merrick Garland.photo: keystone

Sur 36 pages, le ministère de la Justice a expliqué pourquoi la perquisition n'était pas seulement nécessaire, mais aussi légale, et pourquoi la mise en place d'un Special Master était absurde, puisque les clarifications demandées avaient déjà été effectuées. Et cerise sur le gâteau: les photos en question ont été jointes à cette prise de position.

Trump a ainsi été neutralisé de manière classique. Preet Bahara, l'ancien chef du Southern District of New York - le procureur le plus sévère des Etats-Unis - a déclaré laconiquement au «New York Times» : «L'équipe de Trump n'a pas vraiment obtenu ce qu'elle espérait».

Il ressort également de la prise de position du ministère de la Justice que les avocats de Trump ont menti sur toute la ligne. Ils ont en effet déclaré à un représentant du ministère de la Justice qu'ils avaient fouillé toutes les pièces de Mar-a-Lago et n'avaient rien trouvé. Alors que les agents du FBI sont tombés en quelques heures sur les documents en question. Les avocats de Trump doivent donc désormais s'attendre à être appelés à témoigner, voire à être inculpés.

Merrick Garland est un homme extrêmement pointilleux qui respecte scrupuleusement les règles. Il peut rire dans sa barbe du comportement maladroit de l'équipe Trump. Matthew Miller, un ancien porte-parole du ministère de la Justice, l'a formulé comme suit au New York Times.

«C'est la différence entre Trump et le ministère de la Justice: Trump déclare des choses qu'il ne peut pas prouver devant un tribunal. Le ministère de la Justice, en revanche, fait profil bas et frappe quand l'occasion se présente, et il frappe fort.»
Matthew Miller, ancien porte-parole du ministère de la Justice
epa10114916 A man wears a mask of former US President Donald Trump and an orange jump suit as he is watched by tourists on Fifth Avenue in front of Trump tower in New York, New York, USA, 10 August 20 ...
Trump en tenue de prisonnier: un voeu plus si utopique?photo: keystone

Merrick Garland a toutefois un problème. Doit-il ou non poursuivre Trump en justice? La probabilité d'une inculpation a considérablement augmenté, non seulement parce qu'il existe désormais des preuves claires, mais aussi parce que Trump et ses partisans se comportent de manière idiote.

Mais le sénateur Lindsey Graham, un défenseur acharné de Trump, a menacé ce week-end sur Fox News de «soulèvements sanglants» si une telle inculpation devait avoir lieu.

Le ministre de la Justice se trouve donc dans une situation similaire à celle de Nancy Pelosi récemment. Lorsque la chef de la majorité démocrate à la Chambre des représentants avait annoncé son intention de se rendre à Taiwan, on aurait pu discuter du bien-fondé ou du non-sens de cette visite. Mais après les menaces massives du gouvernement chinois, Pelosi n'a pas pu faire autrement que de se rendre à Taipei.

S'il ne veut pas donner l'impression de céder aux menaces du camp Trump, Garland devra probablement lui aussi inculper l'ex-président.

Une telle inculpation n'aura toutefois très probablement pas lieu avant les élections de mi-mandat du 8 novembre. En effet, une loi non écrite de la politique américaine stipule qu'une telle démarche ne serait pas opportune 90 jours avant une élection.

President Joe Biden takes a photo with supporters after speaking at the Arnaud C. Marts Center on the campus of Wilkes University, Tuesday, Aug. 30, 2022, in Wilkes-Barre, Pa. (AP Photo/Evan Vucci)
Jo ...
Le président Joe Biden en plein essor.photo: keystone

Il est possible que les démocrates n'aient pas intérêt à une telle accusation. Le climat politique s'est dramatiquement retourné en leur faveur. Ils ont remporté de grands succès au Congrès et, parallèlement, le prix de l'essence, si important sur le plan politique, baisse depuis des semaines.

Les Républicains s'enlisent...

Ce sont donc désormais les démocrates qui ont pris l'offensive. Le président Joe Biden attaque durement les républicains et s'en prend personnellement à l'ex-président. Il qualifie Trump et la cohorte du mouvement «Make America Great Again» de «semi-fascistes». On s'attend même à ce que Biden en rajoute une couche aujourd'hui dans un discours de fond sur la démocratie.

Les républicains, en revanche, sont sur la défensive et voient leurs chances de victoire s'éloigner. L'arrêt de la Cour suprême sur l'avortement leur fait beaucoup plus de mal que prévu. De nombreux candidats du Grand Old Party ont donc nettoyé leur site web et édulcoré leur prise de position sur la question de l'avortement.

De plus, l'atout le plus fort des républicains, à savoir une inflation plus élevée que prévu, ne fait plus le poids. L'inflation est elle aussi en baisse. La plus grande préoccupation des Américains est désormais l'état de la démocratie, comme l'a récemment révélé un sondage de la chaîne de télévision NBC.

U.S. House candidate Sarah Palin speaks to the media at her campaign headquarters in South Anchorage, Alaska, after the rank choice ballots were counted on Wednesday, Aug. 31, 2022. Democrat Mary Pelt ...
Coup dur pour Sarah Palin.photo: keystone

Les républicains perdent donc aussi des sièges qu'ils pensaient acquis. Ainsi, Sarah Palin vient de s'avouer vaincue. L'ancienne candidate au poste de vice-présidente a été battue à la surprise générale par son adversaire démocrate lors d'une élection partielle. C'est la première fois que les démocrates ont pu gagner un siège à la Chambre des représentants en Alaska.

...Et Trump se plaint

Et que fait Trump dans tout ça? Il se plaint, comme d'habitude. Le FBI a donné une impression complètement fausse avec les photos publiées, communique-t-il sur sa plate-forme Truth Social. Dans le même temps, il poste des messages de manière presque maniaque sur son concurrent Twitter, mais n'atteint ainsi que ses fans les plus fervents.

Oui, et la plateforme de Trump va mal elle aussi. Il a donc retweeté à plusieurs reprises des messages de QAnon, dans l'espoir d'attirer un peu plus de trafic sur Truth Social. Ce faisant, il ne fait que renforcer la folie des républicains.

(traduit de l'allemand par Anne Castella)

«Envoyez fighter au 5-12345»: le clip promotionnel du futur Donald Trump
Video: watson
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