Il ne doit pas y avoir beaucoup d’élus démocrates qui ne rêvent pas secrètement de voir Donald Trump quitter la plus haute marche du monde. La plupart seraient même ravis de dénicher un moyen infaillible de le destituer du jour au lendemain. Mais la technique du claquement de doigts n’existe pas, surtout en politique, surtout au sein du Congrès.
Pourtant, une brebis isolée s’efforce depuis quelques jours d’aligner les assauts pour tenter de s’en charger toute seule, au grand dam de son propre parti. Et l’affaire prend une ampleur telle que l’on tutoie le psychodrame.
Le parti démocrate avait-il besoin d’un énième chaos interne, alors qu’il a déjà toutes les peines du monde à se trouver une nouvelle et solide unité? Bien sûr que non. Mais, voilà, Shri Thanedar semble s’être confié un objectif qui risque bien de se transformer en mission suicide.
Ce représentant du 13e district du Michigan, âgé de 70 ans et d’ordinaire plutôt discret, fait trembler le Congrès américain depuis qu’il a déposé sept résolutions dans le but d'éjecter le gourou MAGA de la Maison-Blanche. Mais avant de zoomer sur les raisons de la colère des huiles démocrates, voici les arguments de ce poseur de bombe politique.
Vous l’aurez compris, non seulement ces accusations n’ont rien de farfelu, mais Shri Thanedar n’est pas le seul à penser ainsi. Le problème est ailleurs, et surtout dans l’ADN du bonhomme, ses manières et le calendrier qu’il a choisi pour mener une croisade en solitaire contre Donald Trump.
Il faut savoir que ce représentant d’un certain âge est un véritable ovni à Washington. Ancien riche homme d’affaires né en Inde, il s’est payé une campagne électorale de sa poche, avant de réussir à évincer Adam Hollier du Congrès.
Problème: ça n’a plu à personne au sein du parti démocrate et notamment parce «sa victoire a laissé Détroit, qui est à 80% noire, sans député noir pour la première fois depuis près de 70 ans», rappelle le média Axios. Pour la faire courte, Shri Thanedar n’est pas très apprécié dans le parti. Et il le sait.
Hasard (ou non) du calendrier, cette volonté de destituer Trump a été dévoilée quelques heures après avoir appris que les Midterms 2026 ont de bonnes chances de ressembler à Squid Game pour le principal intéressé. Et comme il est attaqué et défié de toutes parts au sein de son groupe, certains démocrates soupçonnent fortement que cette «mission Trump» n’a été dégoupillée qu’à des fins électorales. Oups.
Mais il y a pire: étant donné qu’il a officiellement déposé une résolution, le Congrès va devoir voter. Un vote que l’élu du Michigan a tenté de forcer, mardi. Le timing (comme la stratégie cavalière) pourrait se révéler désastreux.
Un énième cadre démocrate considère, lui, que c’est une «diversion face aux efforts du parti pour faire passer un message contre le projet de loi de réduction massive d'impôt des républicains». Quoi qu’il en soit, l’initiative en solo de Shri Thanedar a créé un énième conflit interne et expose les démocrates à une humiliation inutile.
Cette volonté de destituer Trump, dans un Congrès à majorité républicaine, n’a aucune chance d’aboutir en l’état. Mais l’affaire a fait déjà tellement de bruit que le président s’est senti le besoin de réagir à l’attaque, cette nuit:
Un psychodrame qui n’est pas encore près de s’éteindre.