Le Groenland élira bientôt un nouveau gouvernement. Une élection qui attire l'attention du monde entier depuis que Donald Trump a largement exprimé son désir d’annexer l’île aux Etats-Unis. Au cœur de la campagne électorale? L’indépendance du Groenland vis-à-vis du Royaume du Danemark.
Il y a encore quelques semaines, un sentiment anti-danois semblait prédominer: une grande partie des 57 000 habitants, en particulier les jeunes, souhaitaient se détacher complètement de leur ancienne puissance coloniale, qui continue d’influencer la politique extérieure et d’autres domaines cruciaux. Mais les menaces de Trump ont eu un impact — bien différent de ce qu’il espérait.
Les propos de Trump ont aussi provoqué la colère des Groenlandais. Lorsqu’il a promis de rendre l’île prospère et s’est adressé à la «population incroyable» du Groenland, la faction républicaine a éclaté de rire, et même le vice-président JD Vance a affiché un sourire moqueur. Un portrait «inacceptable et humiliant» que le ministre des Finances groenlandais, Erik Jensen, a dénoncé.
Le ministre groenlandais des Finances avait annoncé en janvier qu’un référendum sur l’indépendance du Groenland serait organisé peu après les élections. Mais il a changé d’avis et, comme la majorité des partis, considère que l’indépendance est souhaitable, mais qu’elle ne doit pas être précipitée.
Le tournant est net dans l’opinion publique. Selon un sondage récent, seuls 6% des Groenlandais soutiennent un rapprochement avec les Etats-Unis, tandis que 85% souhaitent rester dans le Royaume de Danemark.
Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder