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Biden a «ignoré le chaos migratoire» selon une enquête

«La Maison-Blanche de Biden n’avait aucune stratégie». Le New York Times s’est longuement penché sur la politique d’immigration du président démocrate.
«La Maison-Blanche de Biden n’avait aucune stratégie». Le New York Times s’est longuement penché sur la politique d’immigration du président démocrate.images: getty

Joe Biden a «ignoré le chaos migratoire» selon une enquête

Dans une enquête maousse, le New York Times s’est penché durant plusieurs mois sur la gestion de l’immigration par l’administration Biden, dès 2020, qui a contribué «au retour de Donald Trump à la Maison-Blanche».
08.12.2025, 11:5008.12.2025, 11:50

Sans doute savaient-ils que, plus d’une année après l’élection présidentielle, zoomer une énième fois sur les manquements de Joe Biden pourrait être perçu comme de l’acharnement. Toujours est-il que le New York Times a accompagné son enquête d’une note d’intention, expliquant pourquoi le journaliste Christopher Flavelle est arrivé à la conclusion que le président démocrate et ses conseillers ont «rejeté à plusieurs reprises les recommandations visant à endiguer cette immigration».

«L’administration Biden a sous-estimé l'ampleur de la migration à venir»
Christophe Flavelle, du New York Times.

Alors que la sévère répression menée par Donald Trump depuis son retour au pouvoir fait couler beaucoup d’encre, cette enquête révèle dans les détails les failles opérationnelles et stratégiques au sein de l’administration Biden, qui ont donné un gros coup de pouce à la campagne du gourou MAGA.

Une administration qui était «confrontée à un défi de taille: gérer la crise frontalière tout en respectant des lois sur l'immigration obsolètes». En clair, en pleine crise Covid et économique, Joe Biden devait choisir entre écouter les démocrates du Congrès, qui exigeait une gestion «permissive» et assumer la réalité du terrain.

Un choix qui sera vite fait, avec notamment un moratoire de 100 jours sur les expulsions, la suspension immédiate de la construction du mur de Trump à la frontière avec le Mexique et la promesse d’une régularisation expresse de nombreux migrants installés illégalement aux Etats-Unis. Des décisions qui, selon des notes obtenues par le New York Times, avaient crispé un certain nombre de conseillers de Joe Biden qui tiraient pourtant la sonnette d’alarme en coulisses:

«Une éventuelle recrudescence de l’immigration pourrait créer le chaos et une crise humanitaire, submerger les capacités de traitement et mettre en péril le programme de la nouvelle administration»
Les conseillers du président Biden, selon une copie d’une note consultée par le NYT

Pour parvenir à ce constat accablant, le NYT a en effet obtenu des documents et le témoignage de plusieurs huiles démocrates, de conseillers et d’acteurs stratégiques de l’époque, dont Scott Shuchar.

Et ça tire à balles réelles:

«La Maison-Blanche de Biden n’avait aucune stratégie, car elle n’avait aucun objectif. Tout ce qu’ils pouvaient faire, c’était espérer que le problème disparaisse pour pouvoir se concentrer sur ce qui leur importait vraiment»
Scott Shuchar, conseiller principal au sein du service de l’immigration et des douanes (ICE), arrivé en 2022.

Par cette enquête, on apprend que la raison principale de la minimisation de la crise migratoire par le pouvoir en place était principalement politique. Après le premier mandat musclé de Donald Trump, qui avait tout entrepris pour dissuader les demandeurs d'asile, Joe Biden et les démocrates en général avaient la frousse que l’électorat progressiste et la communauté latino leur échappent s’ils décidaient de serrer la vis aux frontières.

Une erreur de jugement qui se manifestera largement dans les résultats électoraux de novembre 2024.

«Ils n’ont pas anticipé les réactions politiques, croyant qu'un renforcement des contrôles aliènerait les électeurs progressistes. Ces calculs se sont avérés erronés par la suite, de nombreux électeurs, y compris des Latinos, citant l'immigration comme une raison de soutenir M. Trump en 2024»
Christopher Flavelle, du New York Times

Biden fait la sourde oreille

Le 46e président des Etats-Unis a refusé les demandes d’interview du New York Times. En guise de réponse, une porte-parole de Joe Biden a publié une déclaration «accusant les républicains d’avoir bloqué le financement supplémentaire destiné à l’embauche de davantage d’agents frontaliers».

«Nous sommes arrivés au pouvoir en pleine crise économique, alors que 3 000 Américains mouraient chaque jour du Covid-19. Nous nous sommes concentrés en priorité sur ces problèmes et nous avons mis fin à la cruauté des politiques d'immigration de Trump»
Une porte-parole de Joe Biden.

De plus, cette enquête met sur le gril la véritable influence de Kamala Harris dans ce dossier. Pourtant surnommée la «tsar des frontières» par Donald Trump durant la campagne présidentielle, «aucun des anciens responsables interrogés par le New York Times ne l'a décrite comme une décideuse centrale en matière de politique frontalière». Elle non plus n’a pas souhaité réagir.

De manière générale, l’administration Biden aurait été «un peu trop sensible aux menaces et critiques des progressistes», analyse enfin Cecilia Muñoz. Cette dernière avait «contribué à façonner la politique d’immigration sous l’administration Obama» et chapeauté la politique intérieure et économique pour l’équipe de transition de Joe Biden.

(fv)

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