Trump remet en cause les salaires dus pendant le shutdown
«Je dirais que ça dépend vraiment de qui on parle», a affirmé le président américain à un journaliste qui l'interrogeait à la Maison Blanche sur cette question des paies différées.
Plus de 700 000 fonctionnaires fédéraux ont été mis au chômage technique depuis près d'une semaine, lorsque les profondes divisions au Congrès entre les républicains de Donald Trump et l'opposition démocrate ont empêché d'adopter un nouveau budget avant la date limite. Depuis, chaque camp se rejette la faute pour ce «shutdown».
«Je peux vous dire que les démocrates ont mis beaucoup de monde dans une situation de grand risque», a déclaré Donald Trump mardi à la presse, au moment de recevoir le Premier ministre canadien Mark Carney dans le Bureau ovale de la Maison Blanche.
L'ensemble des plus de deux millions de fonctionnaires fédéraux ne sont pas payés pendant toute la durée de la paralysie budgétaire, même ceux qui doivent continuer de travailler.
«Pour la plupart, nous allons prendre soin de nos gens», a déclaré Donald Trump à propos des arriérés de salaire. Avant d'ajouter une menace à peine voilée:
Menaces de licenciements
Depuis le début du «shutdown», le président républicain a multiplié les menaces de licenciements de fonctionnaires fédéraux si la situation persistait.
Et le média Axios a révélé mardi l'existence d'une note du Bureau du budget de la Maison Blanche (OMB), selon laquelle les fonctionnaires fédéraux mis au chômage technique ne sont pas en droit d'obtenir leurs arriérés de salaire une fois la paralysie budgétaire terminée.
L'OMB estime qu'une loi de 2019, adoptée au moment du dernier «shutdown» pour obliger l'Etat à payer rétroactivement tous les fonctionnaires – même ceux qui n'avaient pas travaillé -, ne s'appliquait qu'à cette situation-là et non aux situations futures.
Un argument «frivole», a estimé dans un communiqué le principal syndicat des fonctionnaires fédéraux, l'AFGE, qui condamne «une interprétation évidemment erronée de la loi».
Même dans le camp conservateur, certains s'opposent à cette prise de position de l'OMB. «Ça ne revient pas au président» de décider cela, a ainsi déclaré le sénateur républicain Ted Kennedy, proche allié de Donald Trump. (sda/ats/afp)