Donald Trump a dit lundi qu'il espérait rencontrer à nouveau le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un. Peut-être dès cette année, a-t-il souligné lors d'une rencontre avec le nouveau président sud-coréen qui n'avait pas démarré sous les meilleurs auspices.
Après des attaques sur la politique intérieure en Corée du Sud, le président américain a estimé être, sur le dossier nord-coréen, sur la même longueur d'onde que Lee, un dirigeant classé à gauche et favorable à un dialogue avec le Nord.
Donald Trump, qui avait rencontré Kim Jong Un à trois reprises lors de son premier mandat (2017-2021), a affirmé avoir une excellente relation avec le leader nord-coréen et le connaître «presque mieux que quiconque, hormis sa soeur». «A un moment ou un autre, je le verrai. Je suis impatient de le voir», a-t-il dit à la presse, ajoutant espérer qu'une rencontre puisse avoir lieu dès cette année.
Dans un discours prononcé après sa rencontre avec Donald Trump, Lee Jae-myung a plaidé pour un partenariat «pragmatique», «plus réciproque» et «tourné vers l'avenir» entre les deux pays. Il a aussi mis en garde contre les capacités nucléaires de la Corée du Nord.
Les deux Corées restent techniquement en guerre depuis plus de sept décennies, le conflit qui les a opposées de 1950 à 1953 s'étant achevé par un armistice, et non par un traité de paix.
Donald Trump répète à l'envi avoir mis fin à six ou sept guerres en sept mois – une affirmation contestée -, mais il ne s'est pas souvent exprimé sur la Corée du Nord. Lors de son premier mandat, il avait notamment rencontré Kim Jong lors d'un sommet en juin 2019 sur la ligne d'armistice démilitarisée de 1953, faisant même quelques pas symboliques sur le sol nord-coréen. Mais ces rencontres n'ont produit aucune avancée majeure.
Depuis, la Corée du Nord, qui s'est rapprochée de la Russie dans le contexte de la guerre contre l'Ukraine, continue à refuser de discuter du démantèlement de son programme nucléaire. Lee Jae-myung, qui a critiqué l'armée américaine par le passé, s'est empressé de flatter le président Trump, déclarant qu'il avait fait des Etats-Unis «non pas un garant de la paix, mais un faiseur de paix».
Et alors que Donald Trump est connu pour attendre de juteux «deals» commerciaux avec ses partenaires, Korean Air a annoncé lundi l'achat de plus de 100 avions Boeing pour quelque 50 milliards de doallars.
Le président américain, qui critique souvent les coûts engagés par les Etats-Unis pour assurer la sécurité de leurs alliés, s'est aussi dit déterminé à obtenir une meilleure compensation pour les 28 500 soldats américains stationnés en Corée du Sud.
«Nous avons dépensé beaucoup d'argent pour construire une base, et il y a eu une contribution faite par la Corée du Sud, mais je voudrais voir si nous pouvons nous débarrasser du bail et obtenir la propriété du terrain», a-t-il déclaré, une idée qui devrait certainement susciter l'indignation de la gauche sud-coréenne.
La rencontre entre les deux présidents n'avait pas démarré sous les meilleurs auspices, Donald Trump ayant lancé une charge aussi soudaine qu'inattendue à l'encontre de Lee Jae-myung, dénonçant «une purge ou une révolution» en Corée du Sud. Mais après la rencontre, Donald Trump s'est adouci: «Je suis sûr que c'est un malentendu», car «il y a une rumeur qui circule».
Lee Jae-myung est arrivé au pouvoir en juin, succédant au conservateur Yoon Suk Yeol, destitué après avoir tenté d'imposer la loi martiale. Les raids évoqués dans le message de Donald Trump font probablement référence aux enquêtes concernant des alliés de Yoon Suk Yeol. (jzs/ats)