Séoul a déclaré lundi avoir commencé à retirer les haut-parleurs utilisés pour diffuser de la K-pop et des bulletins d'information en direction de la Corée du Nord. La démarche s'inscrit dans une volonté d'apaisement des tensions initiée par le nouveau président du Sud.
«A partir d'aujourd'hui, l'armée commence à retirer les haut-parleurs», a déclaré lundi à la presse Lee Kyung-ho, porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense.
«C'est une mesure pratique visant à aider à apaiser les tensions avec le Nord, à condition que ces actions ne compromettent pas l'état de préparation de l'armée», a-t-il dit, en ajoutant que tous les haut-parleurs placés le long de la frontière seront démontés avant la fin de la semaine.
En juin, Séoul a cessé d'émettre de la propagande anti-Pyongyang le long de la frontière. La Corée du Nord a dès le lendemain arrêté de diffuser les bruits inquiétants qui perturbaient jour et nuit les habitants du Sud proches de la ligne de séparation.
Le président Lee Jae-myung, récemment élu après que son prédécesseur a été destitué suite à une déclaration avortée de loi martiale, avait ordonné à l'armée d'interrompre les diffusions dans le but de «rétablir la confiance». Arrivé au pouvoir début juin, le président a promis de tendre la main à Pyongyang, arguant que, «quel qu'en soit le coût, la paix est préférable à la guerre».
Son prédécesseur, qui maintenait une ligne dure vis-à-vis de Pyongyang, avait commencé à diffuser de la K-pop et des bulletins d'information en réponse à une série de ballons remplis de déchets envoyés vers le sud par Pyongyang.
Malgré les ouvertures diplomatiques du Sud, le Nord a rejeté l'idée de poursuivre le dialogue avec son voisin. Si Séoul «espérait» inverser la situation «avec quelques mots doux, il n'y a pas pire erreur de calcul que cela», a tonné Kim Yo Jong, l'influente soeur du dirigeant nord-coréen. Lee souhaite pour sa part un dialogue transfrontalier sans conditions préalables.
Les deux pays demeurent techniquement en guerre, car la guerre de Corée de 1950-1953 s'est terminée par un armistice et non par un traité de paix. (jzs/ats)