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Qui sont les héritiers de Donald Trump, en procès à New York

Donald Junior, Ivanka et Eric ont passé leur vie à prouver leur valeur auprès de leur père, Donald J. Trump. Aujourd'hui, ils sont appelés à témoigner les uns après les autres dans le procès pour frau ...
Donald Junior, Ivanka et Eric ont passé leur vie à prouver leur valeur auprès de leur père, Donald J. Trump. Aujourd'hui, ils sont appelés à témoigner les uns après les autres dans le procès pour fraude de la Trump Organization.montage: watson

Les héritiers du chaos Trump

Ils ont passé leur vie à prouver leur valeur marchande aux yeux d'un père obsédé par sa propre gloire, son pouvoir et son nom. Une quête qui vaut désormais à Donald Junior, Ivanka et Eric de se retrouver au tribunal, pour défendre l'empire familial. A l'occasion du procès de la Trump Organization, coup de projecteur sur les héritiers de ce chaos et leurs liens complexes avec papa.
05.11.2023, 08:2505.11.2023, 09:36
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Donald Trump a dit un jour: «D'une manière générale, si je mets mon nom sur quelque chose, vous savez que ça va être bien». Sa maxime s'appliquait aussi bien à un immeuble de 58 étages sur la Cinquième Avenue qu'à un golf dans les Hamptons ou à sa progéniture. Etre «bien». C'est-à-dire rentable. Lucratif. Utile. Donald Junior, Ivanka et Eric ont tenté d'appliquer cette théorie. Docilement, chacun à sa manière.

NEW YORK - MARCH 30: (ITALY OUT, NY DAILY NEWS OUT, NY NEWSDAY OUT) (L-R) Eric Trump, Ivanka Trump and Donald Trump Jr. walk through midtown on March 30, 2007 in New York City. (Photo by Arnaldo Magna ...
Les trois héritiers, en 2007, à New York.Getty Images North America

Une existence passée à prouver à cet homme aussi mégalo qu'égocentrique qu'ils méritaient de porter son illustre patronyme. Sa marque. Cinq lettres en or massif, appliquées au fer rouge dans leur ADN. Un dévouement et une obsession qui les conduiront sur le banc d'un tribunal, à New York, lors du procès de la Trump Organization. Celui de leur père. Le leur aussi.

Grandir sous Donald Trump

Fin des années 70, New York. Glamour et blondeur incarnés, Donald J. Trump et sa première femme Ivana vivent de dollars, contrats, mondanités et couvertures de journaux. Lui fait la pluie et le beau temps dans l'immobilier de Manhattan, du haut du 28e étage de sa Trump Tower. Elle, entre deux allers-retours à Atlantic City, se consacre à la gestion de ses casinos ou à la décoration de son dernier hôtel.

NEW YORK, NY - 1982: Ivana Trump and Donald Trump are seen in December 1982 in New York City. (Photo by Sonia Moskowitz/Getty Images)
Ivana et Donald Trump, en 1982.Getty Images North America

C'est au milieu de cet univers à la moquette moelleuse que naissent Donald Junior, Ivanka, Eric. Sous la supervision constante de deux nounous et d'un garde du corps, les trois frères et sœurs évoluent dans le confort de ce triplex niché dans une tour et qui porte leur nom de famille, une maison de campagne de 50 pièces dans le Connecticut, mais aussi un manoir à Palm Beach. Sans oublier les week-ends de ski à Aspen ou les vacances d'été dans la nature sauvage de la Tchécoslovaquie, avec les grands-parents maternels, qui les élèvent la moitié du temps.

NEW YORK CITY - OCTOBER 25: (L-R) Ivanka Trump, Ivana Trump and Eric Trump attend "A Novel Affair" Benefit for Muscular Dystrophy on October 25, 1993 at Trump Tower in New York City. (Photo  ...
Ivana flanquée de sa fille Ivanka et de son fils Eric, en 1993.Image: Ron Galella Collection

Douceur de velours, discipline de fer. Chez les Trump, vous ne verrez jamais un enfant éclater de rire en se laissant glisser le long de la rambarde, sauter sur le lit d'une chambre d'hôtel ou ne pas finir son assiette. Les enfants Trump impriment très vite qu'ils ont un nom et une réputation à défendre. Entre deux fessées et déplacements d'affaires, Ivana, impitoyable, leur inculque les bonnes manières. Ce qui lui permet d'affirmer sans rougir qu'elle a «élevé les enfants toute seule».

«Donald n'était pas vraiment intéressé par les enfants jusqu'à ce qu'il puisse parler affaires avec eux»
Ivana Trump, selon le New York Daily News.

Quant à Donald, il profite des rares moments avec sa marmaille pour poser les bases de sa succession. Ses rejetons seront de futurs requins, qu'il met constamment à l'épreuve. «Me faites-vous confiance, à moi, votre propre père?», demande un jour celui qui n'a jamais fait confiance à personne, pas même à lui. «Bien sûr que oui!», répondent-ils en chœur.

Puis, froidement: «Qu'est-ce que je viens de vous dire? Vous n'avez pas suivi la leçon!»

Le divorce avec Ivana, en 1990, sur fond d'infidélité et de couverture médiatique graveleuse, achève d'officialiser la présence spectrale de cette figure paternelle. Il leur faudra attendre l'âge de 21 ans pour que leur mère considère sa mission accomplie, et ne laisse son ex-mari les introduire dans son univers. «Je les ai alors remis à Donald», écrit-elle dans ses mémoires, Raising Trump.

«Et je lui ai dit: "Voici le produit fini. Tu peux les reprendre"»
Ivana Trump, dans ses mémoires, Raising Trump.

Père-patron, Donald Trump est alors libre de passer à la vitesse supérieure. «Ils étaient tout pour lui», témoigne un ancien proche collaborateur, au Washington Post. Le quotient de loyauté de Trump est constitué de gradins.

«Sa famille se situe au niveau 1. Tous les autres au niveau 12»
Un ancien collaborateur, au Washington Post.
TORONTO, ON - APRIL 16: Donald Trump, Ivanka Trump, Donald Trump Jr. and Eric Trump attend the Grand Opening Ribbon Cutting Ceremony at the Trump International Hotel and Tower Toronto on April 16, 201 ...
Trump et ses trois aînés et dignes héritiers, en 2012.WireImage

Junior, l'impossible héritier

Personne ne comprend mieux la lourdeur de son nom que Donald Junior.

View of, from left, Donald Trump Jr (seated), his parents Ivana Trump (1949 - 2022) & Donald Trump (standing), and Milos Zelnicek (1927 - 1990) (Ivana's father), as they attend a boxing match ...
Donald, Ivana et leur fils aîné, Donald Junior, en 1988.Image: Ron Galella Collection

Comment faire honneur à un prénom que son père n'a jamais voulu léguer à qui que ce soit? Un nom qu'il chérit tellement qu'il l'a fait appliquer en grandes lettres dorées sur les bâtiments du monde entier? Ivana en témoigne dans ses mémoires: la perspective d'affubler leur fils du prénom de Donald avait scandalisé le principal intéressé. «Tu ne peux pas faire ça!» s'est-il étranglé, lorsque son épouse formule l'idée.

«Et si c'est un looser»
Donald Trump, au sujet de son enfant à naître.

La peur d'être un «looser», Don la traînera toute sa vie comme un boulet. Comme s'il leur était impossible de co-exister, les deux homonymes entretiendront longtemps des relations tendues et maladroites, au point d'en devenir douloureuses. Donald Trump n'hésite pas à se montrer brutalement dédaigneux avec cet aîné qui a osé lui emprunter son nom.

American future businessman Donald Trump Jr attends the groundbreaking ceremony for one of his father's Trump International hotels, 1990s. (Photo by Rose Hartman/Getty Images)
Donald Trump dans les années 90.Image: Archive Photos

Don en a déjà pris toute la mesure quand, en 1990, un garde du corps viendra le chercher dans le triplex de la Trump Tower, pour l'amener dans le bureau de son père.

Ordre de Donald.

Les parents de Don sont alors empêtrés dans une intense querelle publique, où l'adolescent de 12 ans a pris le parti de sa mère trompée. Il n'a plus adressé la parole à son père depuis des semaines. C'est pourtant docilement, en silence, qu'il accepte de suivre l'agent de sécurité dans le bureau de papa, au 28e étage. Quelques minutes plus tard, sa mère reçoit un appel téléphonique. Donald Trump, persuadé qu'il a trouvé en son fils un excellent moyen de pression, lui annoncera qu'il compte garder Don pour lui tout seul.

«D'accord, garde-le. J'ai deux autres enfants à élever»
La réponse d'Ivana,
selon ses mémoires, Raising Trump.

Donald bluffe, évidemment. Quelques minutes plus tard, il renvoie son fils à l'étage. Jamais il n'a eu l'intention de l'élever tout seul.

NEW YORK - SEPTEMBER 17: Donald Trump and Donald Trump, Jr. attend the private party hosted by Donald Trump's T Management for legendary supermodel Pat Cleveland at Ian Schrager's Hudson Sky ...
Donald et Donald, en 2003, à New York.Getty Images North America

Don aura longtemps soif d'échapper à ce nom trop grand pour lui. En vain. Sitôt cet étudiant fêtard et à moitié alcoolique diplômé, il s'enfuit à Aspen pendant un an pour se consacrer à la chasse, la pêche et la gestion d'un bar. Autant d'activités pour éviter l'inévitable: retourner à New York, et bosser pour son père. En 2001, pourtant, Don va céder devant la force centripète de la Trump Organization.

«Il est très difficile de s’écarter de cette voie»
Donald Junior après son retour en 2001, au magazine New York.

On ignore précisément ce qui a ramené l'aîné «rebelle» dans le giron. Reste que, du jour au lendemain, Donald Junior arrête de boire, endosse des costumes rayés, similaires à ceux du paternel, et se lance sans grande conviction dans les affaires familiales. Lui qui n’a jamais eu suffisamment faim pour devenir un titan du business, accumule revers commerciaux et plans foireux. Mais il en faudrait plus pour le décourager de respecter, méthodiquement, les directives de papa.

L'influence paternelle dégouline jusque dans sa vie privée. En 2003, lors d'une soirée à New York, Donald Trump repère une jolie blonde dans l'assistance. Sur le ton de la blague, il suggère à son fils de l'épouser. Don partagera treize ans de sa vie et cinq enfants avec Vanessa Haydon. Dont un petit «Donald 3». On ne se refait pas.

Donald Trump Jr. and Vanessa Haydon during Kim Cattrall Hosts the Star-Studded Anniversary Celebration of Gotham and LA Confidential Magazines – Arrivals at Gotham Hall in New York City, New York, Uni ...
Donald Jr et sa femme désignée, Vanessa Haydon.WireImage

Alors que son père se lance dans sa première campagne présidentielle, en 2016, Don reste fidèle à son poste de «bon flic sérieux», qu'on lui a déjà attribué dans The Apprentice, le show de télé-réalité dédié au père. Cet acolyte prudent qu'on raille volontiers pour sa maladresse est prié d'effectuer discrètement, ici ou là, de menues tâches. A commencer par séduire les électeurs des Etats ruraux, grâce à son amour du grand air. Une passion que ne partage pas le très citadin Donald senior et que ce dernier n'a jamais comprise chez ses fils.

«Don, tu peux enfin faire quelque chose pour moi. Tu peux aller chasser»
Donald Senior à son fils, selon le magazine GQ.

En 2017, lorsque Donald Trump devient, contre toute attente, le 45e président des Etats-Unis, Don et son plus jeune frère, Eric, sont sommés de reprendre les rênes de la Trump Organization. C'est d'ailleurs grâce à l'engagement politique de son père que l'homonyme trouvera enfin sa voie: celle d'un défenseur farouche et grandiloquent du trumpisme.

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Fidèle à son style habituel, Donald Jr à la sortie du tribunal, le 2 novembre 2023.Image: www.imago-images.de

Désormais starlette de la droite dure, vénéré pour son style agressif sur les réseaux sociaux, papa Donald incarne cette masculinité blanche et rurale, transgressive et provocante, chérie des partisans MAGA. Donald Trump est une personne transactionnelle. Il fallait que son fils se mue en porte-parole pour obtenir, finalement, son approbation.

Eric, le vaillant petit soldat

Le fils cadet, lui, n'avait qu'à assumer le nom de famille. Déjà moins lourd à porter que le prénom. Eric a très vite embrassé son rôle de vaillant petit soldat de la dynastie Trump, qui répète son désir de rejoindre l'entreprise depuis qu'il a l'âge de donner des interviews.

NEW YORK CITY - AUGUST 30: Donald Trump and Eric Trump attend U.S. Open Tennis Tournament on August 30, 1991 at Flushing Meadows Park in New York City. (Photo by Ron Galella/Ron Galella Collection via ...
Donald Trump et Eric à l'US Open, en 1991.Image: Ron Galella Collection
«Je veux perpétuer l'héritage de Trump, qui valorise la construction, l'amour de la construction et l'amour des biens matériels»
Eric Trump à 19 ans, en 2003, sur CBS.

«Il a une merveilleuse capacité. A un moment donné, il sera mis à l'épreuve, et très durement, confirme son père en 2003 à l'occasion d'un portrait sur la chaîne CBS. Et puis, il verra s'il aime ça ou non. Mais je soupçonne qu'Eric s'en sortira bien, et il va adorer ça». Donald père ne croyait pas si bien dire: trois ans plus tard, en 2006, le fils cadet rejoint la Trump Organization à son tour, sitôt en poche son diplôme en finance et gestion.

Une trajectoire droite et sans bavures. Peut-être Eric a-t-il tiré des enseignements des errances de son aîné. Don, ce grand frère dont il est si proche. Nés à six ans d'intervalle, on les dit inséparables. Ça tombe bien, les deux fils Trump sont désormais vice-présidents exécutifs de la Trump Organization. Après d'intenses parties de chasse en Afrique et autant de cadavres de léopard, c'est le petit-déjeuner que les frères partageront tous les matins, à 7 heures, dans la Trump Tower.

NEW YORK - OCTOBER 31: Eric Trump and Donald Trump attend Chicago Bulls vs New Jersey Nets game at the IZOD Center on October 31, 2007 in East Rutherford, New York. (Photo by James Devaney/WireImage)
Eric et Donald en plein snack et match de basket, en 2007.WireImage

Une proximité éprouvée qui ne les empêche pas d'être totalement opposés: autant Don peut être bruyant et expansif, autant Eric est un «ours en peluche» discret, réfléchi et humble. «Eric est extrêmement chaleureux et amical. Un large sourire ouvert, une poignée de main», résume Lesley Stahl, journaliste de 60 Minutes, qui l'a rencontré pendant la campagne présidentielle de son père.

NEW YORK, NEW YORK - NOVEMBER 03: Eric Trump arrives for his second day of testimony during his civil fraud trial at New York State Supreme Court on November 03, 2023 in New York City. Trump began tes ...
Eric et un clin d'oeil à son frère, Donald Jr, le 3 novembre dernier. Getty Images North America

Des trois enfants Trump, Eric, totalement investi dans son rôle au sommet de la Trump Organization, serait celui qui, aujourd'hui, parle le plus régulièrement à son père. «Jusqu'à plusieurs fois par jour», allèguent de proches conseillers au Washington Post.

Ça, c'est maintenant. Car avant, il y avait Ivanka.

Ivanka, la princesse adorée et traîtresse déclarée

Ivanka, la sœur médiane. La plus connue du trio. La «princesse». Mais surtout, la favorite incontestée de Donald Trump. La prunelle de ses yeux, la seule avec laquelle le patriarche accepte de partager la vedette et la couverture des magazines.

Donald Trump and Daughter Ivanka Trump during Maybelline Presents 1991 Look of the Year at Plaza Hotel in New York City, New York, United States. (Photo by Ron Galella/Ron Galella Collection via Getty ...
Donald Trump et sa précieuse Ivanka, en 1991.Image: Ron Galella Collection

Une adoration tristement célèbre, qui se matérialisera par une phrase lâchée un jour sur un plateau télé: «J'ai toujours dit que si Ivanka n'était pas ma fille, je sortirais peut-être avec elle». Assise à ses côtés, une adolescente silencieuse hochera la tête avec un sourire timide, presque soumis.

«Si vous l'aviez conçue dans un laboratoire, vous n'auriez pas pu produire une première fille plus optimisée qu'Ivanka Trump»
Vanity Fair.

C'est vrai qu'Ivanka a toujours eu à cœur d'être la perfection incarnée. La «princesse», qui a grandi dans une chambre lavande perchée au 68e étage de la Trump Tower, avec vue sur Central Park, a été habituée très tôt au feu des projecteurs. Elevée à la perfection, tirée à quatre épingles, d'une beauté veloutée et entraînée comme une jument de concours qui sera exhibée lors des galas et soirées mondaines.

Donald Trump & Ivanka at an unspecified event, undated. (Photo by David Allen/Getty Images)
Image: Archive Photos

La médiocrité la tue, affirme-t-elle en interview. On veut bien la croire. Un an à peine après avoir achevé des études brillantes à l'Université de Georgetown, puis de Pennsylvanie, comme son père, Ivanka suit la tradition et rejoint la Trump Organization. Comme son père, elle a compris l'intérêt d'apposer son nom sur tout ce qu'elle touche et crée sa marque de joaillerie et de fringues. Comme son père, elle aiguise son sens de la compétition au scalpel. Comme son père, elle nourrit une haute estime d'elle-même.

Sans jamais oublier la précarité de son rôle de favorite. Son père «n'hésiterait pas à la virer», elle le sait.

«Pire que d'être licenciée, ce serait d'être rétrogradée, diminuée. Qu'il me retire lentement le contrôle parce qu'il ne veut pas me blesser. Ce serait un cauchemar pour moi»
Ivanka Trump en 2007, au magazine Marie-Claire.

Ivanka a beau être proche de son père, elle est discrète là où Donald est impétueux, neutre là où il est flashy, polie là où il est vulgaire. Son repoussoir et son alter ego. La seule qui ose rêver de se tenir à ses côtés «comme une véritable égale» et la plus terrifiée, sans doute, à l'idée de le décevoir.

WASHINGTON, DC - FEBRUARY 01: U.S. President Donald Trump and his daughter Ivanka Trump walk toward Marine One while departing from the White House, on February 1, 2017 in Washington, DC. Trump is mak ...
Avec sa fidèle conseillère, à la Maison-Blanche, en 2017.Getty Images North America

L'indispensable balancier, qu'on considérait comme l'héritière désignée à la tête de la Trump Organization, finira par quitter son poste pour se tenir aux côtés de Donald Trump à la Maison-Blanche. Quatre années aussi excitantes que brutales, soldées par une avalanche de procès, d'enquêtes, d'assignations à comparaître, de frais juridiques monstrueux et de projecteurs qui ne s'éteignent jamais.

Aujourd'hui en retrait, Ivanka et son mari Jared Kushner passent la plupart de leur temps à Miami, bien à l'abri dans leur «bunker de milliardaires». L'ancienne préférée, qui ne souhaite pas retourner dans l'arène politique, n'a même pas assisté à l'annonce officielle de la réélection de son père, en novembre dernier, à Mar-a-Lago.

Les héritiers du chaos

C'est peu dire que ces quatre ans de présidence et le chaos qui en a découlé ont totalement bouleversé la dynamique de la famille Trump. Alors que leur avenir semblait coulé dans le béton de Manhattan, aussi solide que les poutres d'acier de la Trump Tower, voilà les trois aînés projetés dans l'inconnu et un procès pour fraude qui menace de détruire leur héritage.

WASHINGTON, DC - JANUARY 20: President Donald Trump kisses his son Eric Trump after his inauguration on the West Front of the U.S. Capitol on January 20, 2017 in Washington, DC. In today's inaugu ...
Le clan Trump réuni le 20 janvier 2017, jour de l'investiture présidentielle. Getty Images North America

Un procès parmi d'autres, pour l'ancien président américain, mais de loin le plus sensible. Le plus personnel. «Tout cela le met en colère, en particulier le fait que ça blesse ses enfants», confirme un proche conseiller. En témoigne cet avertissement posté sur Truth Social, à l'intention du juge, la veille de la comparution de Don: «Laissez mes enfants tranquilles, Engoron».

Un cri du coeur.

«Le procès porte atteinte à son identité et à sa famille. A ses enfants, à ce qu'il a pu construire au fil des années»
David Urban, conseiller de longue date, au Washington Post.

Car c'est tout ce qui importe à Donald Trump: l'empire qu'il a bâti. Son nom, sa marque. Celle qu'il a tatouée dans la chair de sa progéniture. Après Donald Junior et Eric cette semaine, il sera le prochain à témoigner ce lundi. La prunelle de ses yeux, Ivanka, lui emboîtera le pas le 8 novembre.

«Me faites-vous confiance, à moi, votre propre père?»

Cette question, longtemps majeur dans la dynastie Trump, semble avoir une tout autre saveur, une fois dans une salle d'audience de New York, là où les fondations d'un empire, d'un building et d'une famille risque de s'écrouler.

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