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Donald Trump a disparu

Qui se souvient de Donald Trump?
Depuis une semaine, Donald Trump a perdu son mojo.image: getty, montage: watson
MAGAOUTAI

Donald Trump a disparu

Bien sûr, une certaine actualité qui ne le concerne pas bourdonne. La Kamalamania, les adieux de Joe Biden, les JO, la canicule, Paléo. Mais en marge d'une stratégie politique que les républicains devront entièrement revoir, l'effet Trump a fait pfuiiit. Et pas seulement parce qu’il refuse l’affrontement avec la vice-présidente.
26.07.2024, 05:5026.07.2024, 07:49
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Qui l'eût cru. Donald le personnage, le milliardaire à casquette, le bulldozer en cravate rouge, l'autocrate à paillettes, le Patrick Sébastien de la fake news, le boute-en-train des terrains de golf de Palm Beach, a perdu sa petite étoile. Son mojo. Comme un magicien qui ne fait plus illusion, Trump assène désormais des uppercuts dans le vide, comme un tonton enfin trop bourré pour infecter les repas de famille.

Elle n'a pourtant pas vraiment changé, l'orange sanguine républicaine, hormis la balle d'un AR-15 qui a frôlé son crâne et transpercé l'actualité.

Que se passe-t-il alors?

L'abandon de Joe Biden? L'ascension de Kamala Harris? Of course, la réanimation brutale d'un parti longtemps plongé dans un coma artificiel participe à la redistribution des cartes médiatiques. C'est leur moment, comme on dit d'un couple d'amis qui se marie.

La Kamalamania a transformé les journalistes en clébards face à une baballe toute neuve et le cerveau humain n'est pas formé pour suivre deux chevaux de course avec la même intensité. Mais l'euphorie démocrate n'explique pas tout et surtout pas la soudaine impuissance du marketing MAGA.

La raison est peut-être plus binaire que cela. Comme en open-space, il suffit parfois de remplacer le ficus par un cocotier pour que tout le monde envisage ce collègue bruyant sous un autre jour. Bouger les meubles, comme on dit. Les blagues de 100 tonnes, soudain, ne passent plus. Ce qui pouvait paraître malin, efficace, impressionnant à la machine à café, apparait désormais toxique, vain, grotesque. Si le monde n'a pas changé Trump, le regard du monde sur Trump a changé.

En deux semaines, le milliardaire miraculé a perdu bien plus qu'un morceau d'oreille et quelques points dans les sondages. Car si les tacles qu'il envoyait dans les tiges de papy Biden trouvaient son public, c'est qu'ils étaient, hélas, justifiés. Personne n'avait besoin du golfeur populiste pour constater que le président n'a plus vingt ans. Sauf que nous, vous et les huiles démocrates observions ses maladresses en nous cachant les yeux, avant de fourrer la tête dans le sable.

Donald Trump et ses partisans ont longtemps été les seuls à appeler un chat un chat, sans une empathie déplacée ou excuses paresseuses.

Cette période est révolue. Le ficus bientôt remisé dans le Delaware, le grand cirque MAGA doit dépoussiérer en toute hâte son vieil attirail sexiste et raciste, pour tenter de déstabiliser cette nouvelle plante de 59 ans qui toise la campagne du haut de son siège de vice-présidente. Trump devrait pourtant le savoir, lui qui partage son cossu domaine Palm Beach avec eux: on n'abat pas un cocotier avec des gants de boxe.

En panique, et sans doute à cause de ce satané réflexe, il a fait l'erreur de se moquer du président une dernière fois, cette nuit, en arguant que son discours d'adieux depuis le Bureau ovale était peu audible.

Une vanne qui a frisé le ridicule. De celles qu'on ignore d'un soupir entendu, dans un PMU gorgé de vieux mâles finis au Ricard. Désolé Donald, mais le vieux radoteur est mort, vive le vieux radoteur.

Si le candidat républicain a quasiment disparu des radars ces derniers jours, ce n'est donc pas tant à cause d'un nouvel adversaire miraculeusement galvanisé. Mais parce que sa zone de confort s'est désintégrée. Là où il pouvait surnommer «Sleepy Joe» sans paraître totalement à côté de la plaque.

Un clown sans chapiteau n'est plus qu'un hurluberlu. Et quand on en croise un dans la rue, on change simplement de trottoir.

Les Trumpistes ont une drôle de manière de montrer leur soutien
Video: watson
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