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Moody's renonce à baisser la note de la France

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Keystone

Moody's renonce à baisser la note de la France

L'agence de notation a maintenu sa note à Aa3, tout en abaissant la perspective du pays à «négative». Les discussions sur le budget entammées vendredi seront capitales.
25.10.2025, 08:5725.10.2025, 08:59

Moody's a choisi vendredi de maintenir la note souveraine de la France, tout en abaissant la perspective à «négative», un répit en pleine discussion du budget qui témoigne, selon le ministre de l'Economie, de la nécessité d'un «compromis» sur celui-ci.

L'agence de notation a maintenu sa note à Aa3 (dette de bonne qualité) alors que ses concurrentes Fitch, le 12 septembre, puis S&P Global, la semaine dernière, avaient abaissé la leur un cran en dessous, à A+ (dette de qualité moyenne supérieure).

Toutes soulignent l'instabilité politique depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024, qui pèse sur les finances publiques françaises et paralyse partiellement deux moteurs de croissance, la consommation des ménages et les investissements.

La croissance est désormais attendue par le gouvernement français à 0,7% cette année et à 1% en 2026.

La situation politique en question

Moody's souligne que le changement de perspective de sa notation «reflète les risques croissants d'un affaiblissement des institutions et de la gouvernance en France», ainsi qu'un «recul partiel des réformes structurelles».

Elle soulève le risque «d'une fragmentation durable du paysage politique du pays», qui pourrait «nuire au fonctionnement des institutions», avec des gouvernements «continuant à avoir du mal à obtenir une majorité parlementaire».

Le ministre français de l'Economie et des Finances, Roland Lescure, a aussitôt «pris acte» de la décision, qui selon lui «témoigne de l'absolue nécessité de construire un chemin collectif vers un compromis budgétaire». Le communiqué de Bercy transmis à l'AFP poursuit:

«Le gouvernement demeure déterminé à tenir l'objectif de déficit de 5,4% du PIB annoncé en 2025 et à poursuivre une trajectoire ambitieuse de réduction du déficit public, pour revenir sous les 3% du PIB en 2029, tout en préservant la croissance».

La dette de la France en question

La discussion du Projet de loi de finances (PLF) pour 2026 s'est ouverte vendredi après-midi dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, tandis que le Parti socialiste, qui a déjà obtenu la suspension de la réforme des retraites, menace de nouveau de censure s'il n'obtient pas des mesures qui le satisfont sur une taxation accrue des plus riches.

En avril, Moody's indiquait pourtant qu'un «retour en arrière sur les réformes telles que (...) la réforme des retraites» était un critère de baisse de la note.

Et la France a actuellement le déficit public le plus élevé de la zone euro, la dette publique la plus importante en masse à près de 3500 milliards d'euros, et la troisième de la zone en pourcentage du PIB (derrière la Grèce et l'Italie).

Déjà, selon Paul Chollet, chef économiste de la salle des marchés du Crédit mutuel Arkéa, du point de vue des taux d'intérêt appliqués, «les marchés traitent actuellement la dette française au niveau d'une note A ou A-», c'est-à dire deux ou trois crans en dessous du Aa3 de Moody's.

L'économiste s'attendait à un simple abaissement de perspective plutôt qu'à une dégradation de la note, Moody's ayant sous les yeux, contrairement aux autres agences ces dernières semaines, «un gouvernement qui peut tenir quelque temps, (surtout) si un budget venait à être voté le 31 décembre».

Samy Chaar, chef économiste de Lombard Odier, veut voir la situation de manière optimiste. Il a estimé vendredi auprès de l'AFP:

«L'économie française résiste pour l'heure à l'instabilité politique: l'activité des entreprises et le marché de l'emploi maintiennent leur dynamique. Nous ne voyons aucun signe de crise économique en France.»

Pour lui, «la soutenabilité de la dette française ne semble pas en danger et la France ne risque pas de faire défaut: un pays ne fait pas défaut lorsque son compte courant est autour de zéro pourcent du PIB».

Dans la même veine, il considère que «pour les marchés internationaux, les soubresauts politiques et fiscaux» du pays «ne constituent pas un nouvel élément», et que, dès lors, «l'instabilité politique ne devrait pas se transformer en crise financière en France.» (ats/afp)

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